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Un petit tour et puis s’en va : Rajevac prend la porte de sortie, l’E.N dans le brouillard

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Comme l’imposait dame rumeur, qui aura encore une fois eu raison et donné la bonne information, le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua, lui a emboîté le pas en se réunissant mardi après-midi avec le désormais ex-sélectionneur national, Milovan Rajevac, qui paiera cash le semi-échec (1-1) concédé dimanche soir à Blida face au Cameroun, à l’occasion de leur première sortie en éliminatoires africaines de la Coupe du monde 2018 et ce, à l’issue d’une prestation en demi-teinte, voire la plus décevante depuis longtemps.

«Le fusible, plus facile que la boîte» ?
A l’ordre du jour, l’avenir du technicien Serbe, pourtant fraîchement désigné aux commandes de la barre technique. Et le moins que l’on puisse dire est que celui sur lequel tous les espoirs reposaient pour conduire le «Club Algérie» à la réalisation de la passe de trois (lire une 3e participation d’affilée à l’évènement planétaire du ballon rond après celles de 2010 en Afrique du Sud, et de 2014 au Brésil), a fait long feu à l’arrivée d’une contreperformance qui n’arrange en rien ni ses affaires (son contrat n’aura pas duré plus de deux sorties et il prend, aussi vite qu’il n’est arrivé, la porte de sortie), ni celles de la sélection, désormais dans le doute car mal engagée dans une course à quatre que l’on savait des plus difficiles avec la présence du trio de feu Cameroun- Nigeria- Zambie. Dans un test important pour l’avenir du football algérien dans cette compétition à laquelle le public (pour preuve, le stade Mustapha-Tchaker, le jardin fétiche des M’Bolhi et Cie en raison de l’indisponibilité prolongée du temple du 5 juillet a fait sans surprise le plein) a répondu présent, et quelques semaines à peine après la promenade de santé (6-0) devant un modeste onze du Lesotho en match comptant pour la dernière journée des qualifications de la CAN 2017 et qui le verra prendre officiellement les rênes, Rajevac, aussi invisible que l’ensemble de ses joueurs, bien tenus en respect par des «Lions Indomptables» qui réaliseront l’essentiel en imposant le point du nul, est prié de refaire ses valises et quitter ses fonctions sur la pointe des pieds (contrat rompu, dit-on, à l’amiable, l’intéressé ne touchant aucune indemnité de départ à part ses mensualités) en raison de la pâle copie rendue par les Verts et un nul qui, s’il ne compromet pas totalement leurs chances de décrocher le billet pour Moscou, n’en a pas moins provoqué une vague d’inquiétudes auprès de l’opinion, collectivement, les fennecs ayant failli en passant à côté de leur sujet. Montré un visage morose et sans relation avec leur statut de grands d’Afrique. Assez pour conduire les analystes et médias nationaux à tirer la sonnette d’alarme en appelant à des changements en urgence, la réalité voulant que les Verts ont failli dans tous les compartiments du jeu, avec une défense aux abois à la moindre escarmouche adverse, un milieu (le secteur clef, ne l’oublions pas) approximatif et en manque flagrant de cohésion, rompant ainsi constamment le lien entre les différentes lignes, et, enfin, une attaque où les habituels ténors n’ont pas particulièrement brillé en raison d’une absence d’impact criante.

Manque de conviction
Dans sa conférence de presse d’après-match, Rajevac, pointé évidemment du doigt et dont les choix, aussi bien tactiques (un système de jeu en contradiction avec la nature de nos joueurs) que celui des éléments utilisés (on lui en voudra de s’être passé de certains noms), ont été contestés, promettra sans trop de conviction que « nous allons nous pencher sur le sujet», en rappelant toutefois qu’il n’en est qu’«au tout début de l’aventure.» L’ancien sélectionneur du Ghana, qui a pris le relais du Français Gourcuff, en juin dernier à la tête du staff technique national, demandait, on pouvait le deviner, du temps (il n’aura pas de seconde chance et doit devoir aller monnayer ses compétences ailleurs, maintenant que son départ est officialisé en concertation avec les responsables du jeu à onze national) pour mieux connaître son groupe et rectifier le tir. Plus que cela, se préparer au très problématique voyage du Nigeria avec pour mission d’entretenir à nouveau l’espoir en allant s’imposer chez des «Super Eagles», bien lancés dans la course après leur brillant succès en déplacement en Zambie, et qui auront à cœur d’épingler à leur tableau de chasse un ténor du continent le 12 novembre prochain dans un sommet des plus prometteurs. Les Algériens, souverains (en plus d’une vingtaine de sorties, ils n’ont été tenus en échec qu’à une seule reprise, une nullité, curieuse coïncidence, sur le même score de parité de 1-1, par des modestes Tanzaniens en 2010 sur la route de la CAN 2012 et qui précipiteront le limogeage d’un certain Rabah Saâdane ) dans leur antre de Tchaker où ils ont écrit les plus belles pages du football national lors de la dernière décennie, s’ils ont mal digéré le nul concédé face à un Cameroun bien en jambes, aussi solide que sérieux, se sont montrés fébriles. Incapables de prendre la mesure d’un vis-à-vis venu avec l’objectif (un partage des points largement mérité) de défendre et repartir avec le moins de dégâts possibles. Un non-match qui coûtera sa place à un coach pas encore bien installé et qui n’aura pas l’opportunité de montrer ce qu’il il a promis, c’est-à-dire monter une équipe (un rêve insensé maintenant que l’essentiel est de rattraper les points perdus et de réinstaller à nouveau l’espoir au sein d’une opinion dont l’attachement aux couleurs est sans borne, d’où une réaction à la mesure de la déception et des craintes nées d’une prestation à oublier) capable de remporter la CAN 2017 et atteindre (rien que ça) le dernier carré du prochain Mondial. Rajevac, qui n’oubliera pas de sitôt son bref séjour à Alger, n’aura pas eu finalement les coudées franches.

Complotite ?
Doublement trahi par l’enchaînement des échéances importantes (un 1er faux-pas impardonnable, puisqu’il s’agit de destin de mondialiste à assumer et qui est mal engagé, même si rien n’est perdu) et par ses joueurs, la cassure palpable avec certains de ses cadres n’étant plus un secret, à bien lire les nombreux signaux en provenance d’un vestiaire (informations d’ailleurs vérifiées) en ébullition. Décidé (la suite des événements leur donnant raison) à ne plus travailler sous sa coupe. Et ils s’en débarrassent (un record à retenir) dans les 72 heures qui suivront la gifle camerounaise et le tollé généralisé d’un public sous le choc de tant de démission. Sur le terrain notamment, l’E.N ne montrant pas (on saura pourquoi juste après le coup de sifflet final avec un vestiaire jamais aussi divisé et ça craint de ce côté-ci de la vie en communauté pour une équipe qui a su, toujours, surmonter ses divisons), à l’occasion, un esprit collectif (qu’on était loin de cette solidarité qui a prévalu à nombre de tournants décisifs) des plus épatants. Face au Cameroun, dimanche, les Verts ont rarement étalé cette complicité technique, cet esprit collectif (on ne parlera pas de cette solidarité le temps d’un match qui semble changer beaucoup de choses et interpelle Raouraoua à l’effet de prendre les mesures qui s’imposent et calmer les esprits) qu’on leur connaissait. Rien de bon à se mettre sous la dent et qui pouvait, par exemple, nous rappeler cette fringante formation (la majorité y était) qui aura subjugué plus d’un observateur au pays du roi Pelé. Une sélection sans âme, sans véritable maître à bord, qui nous fera penser, pour reprendre l’expression d’un confrère outre-Méditerranée, à un assemblage de joueurs n’ayant jamais (on n’était pas loin d’une véritable faillite) évolué ensemble. Sans réels atouts en mesure d’imposer quoi que ce soit au camp d’en face. Une association de joueurs pas en réussite. De mauvais augure pour la suite. Trop de lacunes pour laisser insensibles les supporters. Ou sans réaction du côté de la Faf qui prend les devants. Les mesures pour redonner vie à un groupe qui aura étalé au grand jour ses insuffisances autant que ses divisions d’un soir à oublier au plus vite. Oublier le passage éclair d’un coach qui n’aura pas su (ou le temps) trouver la bonne formule pour maîtriser son vestiaire. Qui n’aura pas eu l’opportunité de montrer qu’il a de la poigne et qu’il pouvait «décider à sa guise.» Qu’il avait les moyens d’avoir le dernier mot concernant l’équipe-type. On aura compris. Il aura compris, à ses dépens, qu’il lui fallait plus que cela (s’attaquer impunément aux mécontents, ndlr, en tête les intouchables Feghouli et Brahimi, laissés sur le banc et qui se feront entendre avant de mener la «rébellion») pour espérer garder les rênes. Le nul imposé par le Cameroun est passé également par là. Reste à la Faf de voir de près ce qui se passe à la maison- E.N et de débusquer les fauteurs de troubles. Sévir, pourquoi pas. Il y va de la pérennité d’une équipe qui nous a valu tant de joies et de bonheur. Qui n’a pas le droit de décevoir et de se donner en spectacle au risque de perdre de son aura et la confiance populaire. Ça urge. Vraiment.
A. A.

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