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Peine de mort : Amnesty International Algérie appelle à son abolition

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Bien que l’application de la peine de mort soit suspendue en Algérie depuis 1993, Amnesty International juge que cela est insuffisant. L’ONG appelle à son abolition totale comme ça s’est fait dans 140 pays dans le monde.

À l’occasion de la Journée mondiale contre l’application de la peine de mort, Amnesty international Algérie a organisé, hier, une conférence débat traitant de cette question. Hassina Oussedik, présidente de l’ONG à Alger, a estimé que la condamnation à mort était en effet une question très sensible à laquelle il fallait accorder une très grande attention. Oussedik qui a fait état de 1634 exécutions durant l’année 2016 faites par 25 pays a indiqué que 140 pays avaient quand même décidé d’abolir cette peine. Un exemple que devrait suivre l’Algérie, recommande-t-elle, rappelant qu’aucune exécution n’a été appliquée depuis 1993. Pour elle, il n’est pas possible de faire de sélection à propos de la condamnation à mort qui englobe la torture mais qui est également utilisée comme arme politique. Défendant son point de vue et convaincue que la peine de mort soit un crime contre l’humanité, Hassina Oussedik a estimé que celle-ci n’est pas un moyen de dissuasion comme le revendiquent certains. «Elle n’aide pas à éliminer la criminalité puisqu’elle est inhumaine et irréversible », a-t-elle insisté dans ce sens.
En ce qui concerne le kidnapping des enfants et de leur assassinat, phénomène qui a pris de l’ampleur ces dernières années au sein de la société, là encore Oussedik ne se laisse pas convaincre. Pour elle, la souffrance des parents et des proches des victimes ne doit pas être instrumentalisé pour aller vers la condamnation à mort. Il faut également penser au traumatisme des familles des condamnés, a-t-elle laissé entendre.
La peine de mort étant décrite comme une forme de vengeance par la conférencière l’a poussé à affirmer que cette dernière n’est pas une justice.
Ce qu’il faut dire à cet effet est que tout le monde n’est pas du même avis de la directrice de la section algérienne des droits de l’Homme. C’est le cas de Ammar Khababa, avocat et défenseur des droits de l’Homme, invité au débat. Dans son intervention, il a clairement expliqué son point de vue. Khababa se dit pour l’application de la peine de mort dans les cas de kidnapping de viol et d’assassinat des enfants. L’homme de droit a souligné dans ce contexte que l’Algérie n’a signé sur aucun accord qui annonce l’annulation de la condamnation à mort. Et de poursuivre, le droit international n’interdit pas clairement l’annulation de cette peine « puisque 60 pays continuent le plus normalement du monde à le faire ».
Il convient de faire savoir qu’un rapport annuel d’Amnesty international établi en 2005 a démontré que le recours à la peine de mort avait augmenté de 50% arrivant ainsi à son niveau le plus élevé depuis 25 ans. Ces exécutions, recensées dans 25 pays, sont concentrées à 89 % dans trois d’entre eux : l’Iran avec au moins 977 exécutions, le Pakistan avec 326 et l’Arabie saoudite avec au moins 158. Viennent ensuite les Etas-Unis (28).
L’Iran, le Pakistan et l’Arabie saoudite ont fait exécuter un nombre impressionnant de condamnés à mort, à l’issue bien souvent de procès d’une injustice flagrante.
Ania Nait Chalal

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