Dans la perspective de consolider davantage l’accord d’Alger relatif à la réduction de la production d’or noir pour faire remonter les cours, les pays producteurs de pétrole multiplient ces temps-ci les effets d’annonce.
En effet, alors que l’accord d’Alger avait constitué une bouffée d’oxygène pour les pays producteurs, il n’en demeure pas moins qu’obtenir une décision de la part des pays non-Opep de plafonner la production est le principal objectif qui sera au menu du 23ème Congrès de l’Energie qui se tient dès aujourd’hui à Istanbul. D’ailleurs, à la veille de la rencontre le ministre russe de l’Energie, Alexandre Novak, a indiqué qu’une série de réunions bilatérales avec des ministres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) aura lieu à Istanbul en Turquie, en marge du Congrès mondial de l’énergie. « Il a été convenu au préalable de tenir des consultations avec les pays présents à Istanbul. Nous allons tenir des entretiens bilatéraux avec les ministres de l’Opep pour discuter des actions communes à entreprendre. Il s’agit là d’un pas supplémentaire important vers la réalisation de notre arrangement (ndlr: accord d’Alger) à savoir la limitation de la production », a souligné le ministre russe à la presse. « Nous allons rencontrer également le secrétaire général de l’Opep Mohamed Barkindo. Toutes les questions essentielles seront évoquées durant nos entretiens, notamment les dernières décisions » a déclaré M. Novak.
Même si la déclaration du ministre russe reste ambiguë quant à la position de la Russie, mais le Congrès est phare pour les pays producteurs. En effet, Dans la mesure où, lors de la réunion d’Istanbul, l’Opep obtient des pays non-Opep, principalement la Russie, la Norvège et le Mexique, un accord de principe sur la baisse de leur niveau de production, cela constituera un autre pas positif en faveur d’un raffermissement des cours du pétrole. Jusqu’à l’heure, les pronostics sont plutôt positifs et les éléments d’optimisme ne manquent pas. à en croire les dires du ministre de l’énergie, Noureddine Bouterfa, une réunion informelle entre l’Opep et la Russie pourrait se tenir afin de tenter de trouver un accord entre les producteurs Opep et non-Opep de nature à stabiliser les marchés de brut. D’ailleurs, la Russie, deuxième producteur mondial de pétrole, « est disposée à coopérer avec les pays Opep s’ils s’entendent entre eux », avait précisé le ministre. En termes plus clairs, cette réunion sera l’occasion de discuter de la démarche à suivre après que l’Opep eut décidé la semaine dernière à Alger de limiter sa production.
Rappelons dans ce sillage que le 29 septembre à Alger, les pays de l’Opep sont parvenus à la surprise générale à un accord qualifié d’ «historique» pour réduire leur production d’or noir afin de soutenir des prix durablement affaiblis par une offre excédentaire. Au terme de plusieurs semaines de tractations et d’une réunion de près de six heures, l’Opep a décidé de ramener sa production à un niveau de 32,5 à 33 millions de barils par jour (mbj) contre 33,47 mbj en août, selon l’Agence internationale de l’Energie. Il s’agit de la plus grosse réduction de production depuis celle décidée après la chute des cours durant la crise de 2008. Les modalités de mise en œuvre de cet accord seront discutées lors du sommet de l’Opep à Vienne, le 30 novembre prochain. Du côté des prix, il faut dire qu’une semaine après la réunion de l’OPEP, à Alger, le pétrole semble s’accrocher à la barre symbolique des 50 dollars. Mais la question qui se pose avec acuité est si les prix vont longtemps se statuer en dessus de cette barre ? Pour le moment, c’est le wait and see qui est roi de la situation. Difficile de déchiffrer la situation future dans un contexte économique aussi agité par des enjeux de taille.
Lamia Boufassa