Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, a animé, hier à Alger, une conférence de presse, à travers laquelle il s’est exprimé sur l’actualité politique nationale brûlante. Le SG du RND a également abordé les prochaines législatives de mai 2017.
Ouyahia qui était, hier, à sa seconde sortie publique depuis la rentrée sociale et politique, n’a pas manqué de répondre aux questions ayant trait à certaines déclarations politiques. Après avoir affiché sa réticence à l’idée de commenter les propos tenus par-ci, par-là, le chef du RND a fini par donner son avis. Ainsi, allusion aux propos tenus récemment par le patron du FLN, Amar Saâdani, à l’adresse de l’ex-général à la retraite, Mohamed Mediène, dit Toufik, et son adversaire politique, Abdelaziz Belkhadem, Ouyahia a indiqué ne pas être d’accord avec les accusations de son alter égo.
En effet, l’homme tonitruant du FLN avait accusé Toufik d’être l’instigateur des événements de Ghardaïa, voire même d’autres contestations telles que le mouvement du Sud dit anti-gaz de schiste. S’agissant de son prédécesseur à la tête de l’ex-parti unique, il l’a qualifié d’«anciens officiers de l’armée française» et d’être à la solde de la France. Ouyahia qui n’a pas cité de nom, a estimé que le ou les auteurs de telles déclarations, doivent savoir que derrière Toufik, il y’a de milliers d’officiers et de soldats de l’Armée nationale populaire. Pour lui, si ces attaques qui ciblent l’ex-patron du DRS visent par ricochet l’Institution militaire.
Quant aux événements qui ont ensanglanté la ville de Ghardaïa, l’actuel directeur de cabinet de la présidence de la République a réitéré sa position tenue par le passé, et selon laquelle, des «manipulateurs intérieurs et extérieurs au pays» sont derrières cette tragédie. Poursuivant dans la foulée, le chef de la deuxième force politique a tout aussi pris la défense de Belkhadem qui a fait l’objet d’attaques acerbes de la part de son successeur à la tête du FLN, mercredi dernier, à Alger, en courant d’une rencontre faite avec les responsables des mouhafadhas de son parti. Contrairement à Saâdani, Ouyahia fait part de «son respect et de son admiration» qu’il voue à l’ex-chef du gouvernement.
L’autre question qui semble tarauder l’esprit du SG du RND et sur laquelle il s’est positionné, a trait aux «anciens officiers de la France» telle qu’elle a été évoquée par le premier responsable du FLN. Là encore, Ouyahia qui fait souvent preuve de prudence dans ses propos a puisé son argumentaire dans le passé de l’Algérie, comme pour calmer les ardeurs de son alter ego.
Ainsi, pour lui, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à l’époque où il était ministre des Affaires étrangères, a eu à «travailler avec ces officiers» issus de l’armée coloniale, comme c’était le cas pour le défunt président, Houari Boumediène. Le tout, a-t-il expliqué, étant dans le but de pouvoir bâtir une armée nationale qualifiée de « forte».
Farid Guellil