Décidemment, les représentants des travailleurs de plusieurs secteurs d’activité ne décolèrent pas.
Ils comptent paralyser leurs secteurs respectifs pour amener le gouvernement à surseoir à la décision de mettre fin à la retraite anticipée et le droit de départ à la retraite avant l’âge de 60 ans. En effet, 15 syndicats autonomes de la Fonction publique, des différents secteurs se sont, réunis, hier, au niveau de l’Agence nationale des greffes, afin de discuter des « dossiers qui fâchent », à savoir la suppression de la retraite anticipée, l’avant projet du code du travail et l’amélioration du pouvoir d’achat des Algériens. à l’issue de cette réunion, plus d’une dizaine de syndicats ont opté de recourir à des grèves le 17 et 18 octobre prochains, renouvelables les 24 et 25 du même mois. La « sérénité » qui régnait au début de cette rentrée sociale sera rompue prochainement laissant place à une série de mouvements de protestation. Même si il n’est pas encore question d’occuper la rue, les Syndicats espèrent exercer pression sur le gouvernement. Contacté, hier, par nos soins, Idir Achour, secrétaire général du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), a expliqué que « plus d’une dizaine de syndicats étaient unanimes à recourir à ces deux jours de débrayage. », avant de préciser, que « quelques entités (sans donner le nombre exact) doivent recourir à un conseil national pour une question de démocratie ». Cependant, il dira que deux entités syndicales, à savoir, des imams et des psychologues ont été absentes de la réunion intersyndicale.
D’autre part, il a affirmé qu’une réunion d’évaluation se tiendra après le premier mouvement de débrayage afin de se statuer quant au plan d’action qui sera établi en fonction du taux du suivi et de la réaction du gouvernement. Pour sa part, Meziane Meriane, porte-parole du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest) nous a affirmé que la décision de recourir à cette grève est du au blocage des négociations avec le gouvernement. Expliquant que les « Syndicats qui n’ont pas tenu leur conseil national vont le faire pour entériner la décision ». Aussi, selon, Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef) nous a affirmé que la réunion a porté sur trois axes essentiels. « Certes la question de la retraite anticipée a constitué la part belle de la réunion, mais nous nous sommes étalés aussi sur l’avant projet du Code du travail et les répercussions de la loi de financeS 2017 sur le pouvoir d’achat des Algériens ». Pour lui, les syndicats présents étaient tous « unanimes » de recourir aux débrayages en attendant la réaction du gouvernement quant à ces trois dossiers. Par ailleurs, le syndicaliste a insisté sur le « consensus » de la réunion. Pour lui, il n’y a eu ni « contre » ni « abstention ». « Tous les syndicats ont approuvé la décision, sauf ceux qui n’ont pas encore tenu leur conseil national. Toutefois, même ces syndicats ont levé la main pour approuver leur consentement », a-t-il certifié. De surcroît, notre interlocuteur a affirmé que cette décision, « est le résultat logique du silence radio qu’observe le gouvernement à l’égard de ces dossiers chauds ».
Pour rappel, la décision d’annuler le départ à la retraite sans condition d’âge a été prise au cours de la dernière rencontre tripartite (gouvernement-patronat-UGTA) tenue le 5 juin 2016. Cette décision soutenue par l’Union générale des travailleurs algériens, fut alors défendue par le gouvernement bec et ongles invoquant l’impérieuse nécessité de préserver l’équilibre de la caisse nationale de retraite (CNR). Le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait annoncé le 1er septembre dernier que le gouvernement ne reviendra pas sur la décision de réformer le système des retraites, dont la suppression de la retraite anticipée contestée par les Syndicats. Le projet de loi fixant l’âge de départ à la retraite à 60 ans et supprimant la retraite anticipée entrera en vigueur en 2017. Pour le chef de l’exécutif, « ceux qui souhaitent partir avant la fin de l’année, sont libres de le faire ».
Lamia Boufassa