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Cimenterie d’Oued-Sly (Chlef) : Une production de 4 millions de tonnes/an à l’horizon 2017

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L’entreprise des ciments et dérivés d’Ech-Chéliff (ECDE) a été créée en 1982, après la restructuration de l’ex-Société nationale des matériaux de construction (SNMC). La cimenterie d’Oued Sly, implantée il y a plus de quatre décennies au niveau de la zone industrielle éponyme, n’a jamais eu de cesse de relever les défis les uns après les autres.

La cimenterie d’Oued Sly est un joyau de l’industrie nationale. Elle compte parmi les unités industrielles les plus compétitives à l’échelle africaine. La qualité irréprochable de ses produits, constitués exclusivement de ciments et dérivés, est en grande partie liée au savoir-faire et aux technologies utilisées pour la transformation des matières premières riches en calcaire, argile et autres substances organiques, provenant des montagnes qui longent les pourtours de la commune d’Oued Sly. Pour ceux qui ne connaissent pas l’ECDE, il convient de dire qu’il s’agit d’une entreprise publique économique spécialisée dans la fabrication des ciments et dérivés. Elle compte plus de 1000 salariés assurant diverses fonctions au sein de l’usine et au niveau des services d’administration chargés de la gestion interne et externe ainsi que de la commercialisation des produits aux niveaux local et national. L’approvisionnement en matières premières est assuré par des partenaires publics et privés sous l’excellente supervision de l’équipe d’experts relevant du personnel de l’entreprise. Cette cimenterie, à la renommée internationale, est dotée de laboratoires spécialisés qui veillent, du jour comme de nuit, sur le contrôle régulier de la pureté des matières premières utilisées et de la qualité des produits finis avant leur commercialisation bien entendu.

Un personnel compétent et un contrôle rigoureux
Dans cette cimenterie exercent des laborantins et des ingénieurs hautement qualifiés, diplômés pour la majeure partie dans des spécialités relevant de la chimie, qui reçoivent cycliquement des formations pour mettre à jour et approfondir leurs connaissances. Ils sont constamment initiés aux nouvelles technologies afférentes à la fabrication du ciment de meilleure qualité et aux procédés les plus viables dans la gestion voire le traitement des déchets. L’usine se caractérise par la présence d’un matériel aussi moderne que sophistiqué. D’ailleurs, la direction de l’entreprise tient absolument à renouveler périodiquement les équipements utilisés dans la fabrication de ce matériau de construction, ou du moins assurer une maintenance plus que permanente des équipements existants, dans l’unique souci d’éviter tout arrêt intempestif de la production. Là, c’est aussi une manière de parer à toute sous-production susceptible de donner lieu à une pénurie aux retombées sûrement imprévisibles eu égard aux onéreuses pratiques spéculatives dont font montre les tenants du marché des matériaux de construction. Les outils de production obsolètes sont régulièrement remplacés par d’autres plus robustes et plus performants et dont l’installation et le rodage sont effectués de fort belle manière par des ingénieurs aux compétences avérées. Ces ingénieurs étaient généralement issus du Japon, plus précisément du groupe ayant construit l’usine au début des années 1970. A vrai dire, les compétences nipponnes n’ont jamais cessé d’œuvrer pour la modernisation continue de l’usine depuis le jour de son inauguration. D’ailleurs, suite au séisme dévastateur ayant secoué la région de Chlef, les ingénieurs japonais ont dû y intervenir pour réparer les dégâts survenus à plusieurs niveaux. La collaboration de ces ingénieurs japonais a duré jusqu’au début des années 2000. Depuis pratiquement une douzaine d’années, la direction générale de l’entreprise préfère faire appel aux compétences européennes pour mener à bien les diverses tâches inhérentes à la réparation des pannes et aux plans de modernisation et de rénovation ayant pour visée d’explorer de nouveaux horizons pour se mettre au diapason mondial en termes de fabrication des ciments et dérivés. Malgré les coûts élevés des services rendus, la direction générale n’a jamais pensé à remettre en cause la collaboration des ingénieurs issus du Vieux Continent qui, à en croire les responsables de l’ECDE, sont véritablement en herbe.

Une troisième ligne bientôt réceptionnée
Force est de reconnaître qu’avec une capacité de production de plus de 8 000 tonnes par jour, la cimenterie de Chlef ne parvient, depuis les 8 dernières années, à satisfaire la forte demande des clients qu’avec beaucoup de difficultés. Les gestionnaires, tout en faisant des calculs d’épicier, tentent tant bien que mal de distribuer équitablement les quantités de ciment disponibles. La demande est trop forte et ne cesse de croître jour après jour du moment que le ciment de Chlef reste très prisé par bon nombre de constructeurs à travers les quatre coins de l’Algérie. Face à cette donne, les dirigeants de cette structure, d’importance cardinale pour l’économie de la région en particulier et pour celle du pays en général, se réunissaient périodiquement pour prendre les décisions qui s’imposaient en vue de répondre à cette demande torrentielle qui s’abattait sur eux. Mais à chaque fois, ils échouaient à sortir avec des résultats concluants pour cause de positions et avis contradictoires et d’absence totale de convergence sur la question relative au lancement d’une nouvelle ligne de production. Il a fallu attendre l’an 2013 pour qu’un accord, entre les différentes parties gérant l’entreprise, soit conclu sous l’égide du ministère de l’Industrie. Seulement quelques mois après, soit le 12 septembre 2013, le ministre de l’Industrie de l’époque, Chérif Rahmani, accompagné d’une forte délégation, s’est rendu sur les lieux pour donner le coup d’envoi aux travaux de réalisation de la troisième ligne de production. Parmi les quatre soumissionnaires français et chinois, la société française Fives FCB a décroché le contrat de réalisation pour la coquette somme de 37 milliards de dinars. Les travaux de réalisation ont, depuis leur lancement en septembre 2013, très bien avancé. La nouvelle unité devra porter la capacité de production de 2 millions à 4 millions de tonnes. Financé à hauteur de 50% par l’autofinancement et 50% par un emprunt du Fonds national d’investissement, le projet devra créer 2500 emplois directs et indirects. Pour faire face au déficit du marché du ciment, actuellement de l’ordre de 2,5 millions de tonnes, le groupe public GICA ambitionne de produire 20 millions de tonnes à l’horizon 2016 et 29 millions de tonnes d’ici à 2018. La production nationale dépasse actuellement 18 millions de tonnes par an, dont 11,5 millions de tonnes sont assurés par le groupe GICA. Si on se fie aux déclarations de certains responsables, cette troisième ligne sera réceptionnée vers le début du premier semestre de l’année prochaine. Cette nouvelle ligne de production permettra de doubler la production et de créer, sur le long terme, des milliers de postes d’emploi pour les universitaires ainsi que pour les autres diplômés du secteur de la formation professionnelle. Chose qui n’est pas sans laisser croire que les bénéfices de l’entreprise se multiplieront et dépasseront toutes les prévisions.

Les bénéfices engrangés par l’ECDE ne profitent pas réellement aux habitants d’Oued-Sly
Il est à noter que l’ECDE réalise, depuis un certain temps, des chiffres d’affaires extrêmement importants. Les bénéfices sont énormes et n’arrêtent pas de doubler voire tripler ou quadrupler au fil des ans. Cependant, et malheureusement ils ne contribuent pas aux processus de développement d’Oued-Sly qui reste une ville à l’aspect archaïque. L’absence de projets d’investissement à caractère urbanistique et commercial fait qu’elle peine toujours à sortir de sa torpeur et qu’elle continue de sombrer dans le déni et l’isolement. Les habitants ne cachent plus leur mécontentement et leur désarroi quand ils évoquent cette réalité qui fait que les bénéfices de l’entreprise, dont une partie est censée être consacrée à l’amélioration de leur cadre de vie, renflouent inutilement les caisses de l’État. Ces habitants persistent dans leur position consistant à convaincre qui de droit de se pencher sur cette question afin de leur redonner la joie de vivre. En dépit des multiples activités agricoles et industrielles, drainant des centaines d’investisseurs, la commune ne compte aucune agence bancaire pour que des opérations de versements ou de retrait d’espèces soient effectuées en temps réel. Pis encore, le seul bureau de poste, présent sur le territoire de la commune, est loin de répondre aux standards modernes ! Pis encore, la municipalité ne dispose d’aucune structure pouvant être destinée au repos, à la distraction ou aux activités ludiques et culturelles. Elle ressemble beaucoup plus à une prison à ciel ouvert ! En somme, Oued Sly a grand besoin de franchir de nouvelles étapes pour se hisser au rang des zones urbaines par excellence. Tant que les ressources financières sont disponibles à foison, il faut arrêter de priver les habitants de leur droit à une vie meilleure. De toute manière, ces habitants continuent de nourrir l’espoir de pouvoir vivre un jour dans un environnement où il n’y a plus de place ni à la précarité ni à la mélancolie.
Bencherki Otsmane

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