Accueil RÉGIONS Rentrée scolaire et Aïd El-Adha à Annaba : l’endettement inévitable

Rentrée scolaire et Aïd El-Adha à Annaba : l’endettement inévitable

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En cette fin de mois d’août et à l’approche de la fête de l’Aïd el-Adha, de nombreux ménages à Annaba continuent du recourir à l’endettement pour faire face aux exigences d’une part de la prochaine rentrée scolaire et de l’autre la fête de l’Aïd el-Adha devant être célébrée dans une quinzaine de jours. Après le mois de la piété et de la miséricorde, le Ramadhan, les achats sont là pour la prochaine rentrée scolaire prévue à partir du 4 septembre. Il est vrai qu’il s’agit là d’un phénomène qui a fait, ces dernières années, son bonhomme de chemin au sein d’une société préoccupée de plus en plus et beaucoup plus par ses habitudes gastronomiques propres d’abord à ce mois du jeûne que par son aspect spirituel et religieux, puis par une rentrée imposant de nouveaux sacrifices pour faire honneur à leurs enfants notamment. Interrogés sur ce qu’ils pensaient de ce genre d’attitude observé par les chefs de famille de la région dès l’approche de cette période, nombreux sont ceux qui n’ont pas hésité à juger cette ‘’solution’’ (l’endettement) de louable, dans la mesure où elle permet aux petites bourses notamment de vivre cette période (rentrée et aid) dans la quiétude et loin du besoin. Si certains préfèrent cotiser durant toute l’année pour pouvoir passer tranquillement cette période, d’autres, il sont d’année en année plus nombreux, semblent avoir trouvé l’astuce. Celle-ci consiste, selon leurs propres aveux, à recourir à l’emprunt allant jusqu’au surendettement pour assurer à leurs familles joie et réjouissances de l’Aïd particulièrement. Contrairement au passé où les ménages optaient pour la plupart d’entre-eux au gage de leurs bijoux, de nouvelles ‘’traditions’’ ont fait leur apparition dans cette ville avec l’orientation des familles vers l’endettement. Ce phénomène se généralise chaque fois un peu plus, a estimé ce père de famille qui a déclaré avec une pointe d’amertume que cette situation est le résultat de la dégradation des conditions de vie des citoyens, qui font face à des contraintes insoutenables et harassantes durant cette rentrée sociale, marquée, cette année par, d’une part la période des congés annuels et le mois de Ramadhan, et d’autre part, la fête de l’Aïd El-Fitr et autres frais engendrés par la rentrée scolaire. Cette année, a rétorqué cette mère de six fillettes, enseignante de son état, la rentrée s’avère plus dure encore. En plus des frais résultant de la période des grandes vacances, d’autres charges nous sont imposées avec le mois de Ramadhan, coïncidant cette année avec les grandes vacances,imposant des frais qui vont s’ajouter à celles de l’Aïd. C’est un calvaire que seuls les petites bourses, voire les moyennes aussi, ressentent sans pour autant trouver de solutions. L’achat à des prix excessifs de tabliers aux couleurs bleu et rose est l’autre contrainte imposée aux parents. Primo, a-t-elle lancé, ces petits ensembles seront achetés en dépit du prix exagéré affiché par certains vendeurs préoccupés uniquement par les sous qu’ils vont engranger au détriment du pauvre chef de famille. Non seulement ils sont chers, mais également d’une qualité en deçà du goût de tout un chacun. De plus, a-t-elle souligné, ceux de marque «made in» sont plus qu’inabordables. C’est même de la folie de devoir acheter un petit bout de tissu à près de 5000 da. Ainsi, en plus des sacrifices consentis par des citoyens affolés par cette incontrôlable flambée des prix de la plupart des produits alimentaires, les familles sont essoufflées et n’arrivent plus à maîtriser leurs budgets. Si l’endettement nous permet tant bien que mal de passer cette période sans trop de dégâts, ce moyen demeure pour un nombre de citoyens interrogés un piège à éviter pour ne pas ‘’se noyer’’ dans ce cercle vicieux interminable et que seuls les plus sages savent éviter, sachant pertinemment que la raison doit l’emporter. Dans moins d’une semaine, la course au mouton sera amorcée avec précipitation par des chefs de famille qui auront fait de leur mieux pour satisfaire, à n’importe quel prix, leurs enfants, heureux d’avoir le mouton du sacré  »sacrifice ».
Khadidja B.

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