Les nouvelles dispositions introduites dans la sphère économique seraient-elles à même d’améliorer l’environnement entrepreneurial? En tout cas, les données fournies par le CNRC (Centre national du registre du commerce) au sujet du rythme de création d’entreprises semblent aller dans cette direction.
De par les standards internationaux, l’état du climat des affaires dans un pays se mesure au nombre d’entreprises créées, ou en activité, dans le secteur économique. L’Algérie compte 1 869 435 entreprises en activité. Un chiffre qui s’est avéré bien en deça des normes en cours, à l’échelle mondiale. Cependant, à se référer aux statistiques du CNRC pour le premier semestre de 2016, la tendance en la matière semble être à la hausse, soit de 5,4% par rapport à la même période de l’année 2015. Quelque 9 166 dossiers se rapportant à la création d’entreprises ont été enregistrés par le CNRC, en effet, entre janvier et juin de cette année. «Un taux appréciable», de l’avis des responsables du Centre. Visiblement, à première vue, il conviendra de déduire que cette hausse sensible est dû probablement aux améliorations apportées dans le service, en plus des délais, peu ou prou, réduits, dans le traitement des dossiers des opérateurs. À ce titre, il est utile de rappeler les engagements des autorités publiques, qui visent de lever les contraintes d’ordre bureaucratique, à même de soulager la souffrance des usagers. D’autre part, l’autre facteur qui semble concourir à cette effervescence enregistrée dans le nombre d’entreprises créées, depuis le début de l’année à ce jour, est celui inhérent aux mesures incitatives de l’État, en faveur de l’acte d’investir. Ceci, dans le cadre de la nouvelle politique allant dans le sens de la diversification de l’économie hors-hydrocarbures. Pour revenir aux chiffres rendus publics par le CNRC, l’on notera essentiellement, dans ce nombre, quatre différentes catégories qui définissent la nature de l’entreprise créée. Suivant cette répartition, le secteur des services s’est taillé la part du lion avec 2 846 entreprises, suivi par la production de biens (2 766) et l’importation (1 534). Quant aux activités de la distribution des biens, 1 071 opérateurs détaillants ont été récencés et 1 027 autres grossistes. Selon le CNRC, ce sont ces secteurs qui ont contribué à la hausse du nombre d’entreprises créées durant la première moitié de l’année 2016. Par ailleurs, il semble que les opérateurs sont plus concentrés dans les grandes villes du pays que partout ailleurs. Alger occupe la tête du podium avec 55 624 entreprises actives dans la Capitale, où 38% y sont recensées. En deuxième position vient Oran avec 7,94% (13 435), ensuite Sétif avec 4,98% (8 430). S’agissant de la nature des activités, 32% (du total) sont inscrites dans les services, 29% dans la production de biens et 20% dans le secteur de l’importation pour la revente en l’état. Concernant le taux de mortalité des entreprises (radiations), il a baissé de 6,4% avec la disparition de 4 231 entreprises à fin juin dernier, contre 4 522 durant la même période de 2015. Les radiations ont concerné davantage les entreprises de distribution de détail (20%), suivies de celles des services (17,58%), de distribution de gros (17,2%), de production de biens (15,7%) et les entreprises opérant dans l’importation (14,6%). Pour ce qui concerne les entreprises étrangères, 349 entités ont été créées durant les six premiers mois de l’année, portant leur nombre global à 10 064 entreprises à fin juin 2016.
Farid Guellil et APS