Dans une visite en ce mois d’août, qui nous a conduit vers la périphérie du barrage de Sidi Yagoub, à quelques kilomètres du chef-lieu de la commune d’Ouled Ben Abdelkader, nous avons constaté un nombre considérable de gens au bord de la rivière.
Jeunes, moins jeunes, adultes et même des enfants, venus tous à la recherche de la fraîcheur, attablés en groupe ou en familles sur les deux rives de l’oued Sly, ils semblent apprécier le paysage. Outre les originaires de la région, la présence de citoyens des autres communes, Oued Sly, Boukadir et Chlef a été remarquée. Au vu des plaques minéralogiques des quelques voitures stationnées au bord de la rivière, nous avons remarqué qu’un véhicule est enregistré dans la wilaya de Guelma. Nous nous sommes rapprochés de son propriétaire qui nous a fait part qu’il est en visite chez son frère qui habite la région. « C’est lui qui m’a ramené dans cet endroit que je trouve formidable « , explique-t-il. Son frère, un habitué des lieux, affirme que l’endroit est féerique et présente beaucoup d’atouts. « Il ne lui reste qu’à être légèrement aménagé pour pouvoir drainer à lui beaucoup plus d’estivants », dit-il. Un autre, venu de la ville d’Oued Souf, également en visite chez un ami à lui, s’est dit très surpris par un tel site dans la région de Chlef. Tous ceux que nous avons rencontrés affirment qu’il est devenu plus que jamais nécessaire pour que les autorités concernées pensent pleinement à l’optimisation des conditions pour promouvoir le tourisme d’autant plus que cela ne nécessite pas beaucoup d’efforts et n’est pas du tout coûteux. Le fait de réserver une superficie en guise de parking est susceptible de désengorger la région de l’embouteillage observé pendant le mois d’août et les week-ends, surtout quand on sait que l’endroit est devenu la Mecque des visiteurs par ces moments. Cela pourrait faire le bonheur de tout le monde. Selon les habitués des lieux, « il faut beaucoup de patience et de sagesse pour accéder à l’eau, tellement la circulation est dense. « Nous ne pouvons nous permettre la mer » De l’autre côté de l’oued, un groupe de jeunes dressent une table entourée de quelques chaises en plastique et se mettent en parties interminables de cartes, ils disent être habitués des lieux depuis l’entame de la saison chaude. « Nous ne pouvons pas nous permettre la mer », souligne Azzedine, le plus âgé du groupe. « L’éloignement de la côte et les dépenses excessives nous obligent de nous contenter de passer toute la période des grandes chaleurs à cet endroit et nous ne le regrettons pas car nous sommes très à l’aise », explique-t-il. À la question sur la manière d’aménager le site et, du coup, optimiser les conditions de séjour des estivants, un jeune nous a répondu ceci : « on commence d’abord par réaliser un parking pour les automobilistes, ensuite recruter des jeunes dans le cadre de l’emploi de jeunes ou le filet social pour la surveillance des véhicules. La route sera par la suite grande ouverte aux autres activités. Les manèges et jeux pour enfants quant à eux sont censés attirer les familles. Je pense aussi à des gîtes touristiques, rien n’est impossible », conclut-il. Poursuivant notre visite nous avons approché un quinquagénaire qui, nous dit-on, a pris l’habitude de passer les mois de juillet et août au bord de la rivière. L’homme a construit une hutte en roseaux à l’ombre d’un arbre où il vient se recueillir tous les jours. Il y met son tapis de prière et le livre saint, il passe son temps à lire et à prier. Tous les habitués le connaissent et personne n’ose s’approcher de l’habitation précaire en son absence. « Il est rare que je sois loin de cet endroit car là, je suis tranquille. Il y a de la fraîcheur et de l’ombre, toutes les conditions sont réunies pour passer de belles journées, loin des bruits de la ville, je préfère cet endroit à la mer vu l’éloignement de cette dernière d’un côté et les dépenses excessives de l’autre, en plus des comportements antisociaux de certains estivants, dont il vaut mieux ne pas en parler », nous dit-il. La majorité des gens que nous avons interrogés pensent que l’aménagement de cet endroit va impulser de nouvelles activités dans la région d’Ouled Ben Abdelkader, outre qu’il contribuera à rompre son isolement. Un appel pressant est lancé en direction des autorités locales pour qu’ils prennent en charge cette doléance.
Bencherki Otsmane