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Ils vivent dans des conditions extrêmement difficiles, à Bourouba (Alger) : les habitants de Haouch-Nedjma crient à l’oubli !

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Bien qu’un vaste programme de relogement ait été entamé par les autorités pour la lutte contre l’habitat précaire, certains points noirs dans la Capitale semblent être oubliés et mis à l’écart. C’est le cas de Haouch-Nedjma dans la commune de Bourouba dans lequel vit une vingtaine de familles dans des conditions, le moins que l’on puisse dire, pénibles.

Il suffit de mettre les pieds dans le Haouch-Nedjma pour voir à quel point la souffrance de ses habitants est immense. Pas besoin de témoignages, ou que l’on vous dise que la vie y est carrément insupportable puisque les images parlent d’elles-mêmes. Le Haouch, situé entre des habitations de la cité Ammar-Kerchich, est séparé de la grande rue par un portail sur lequel est écrit (haï kasdiri) c’est-à-dire bidonville. à l’entrée, on s’aperçoit très vite que la misère s’est ancrée au milieu des habitants qui ne trouvent pas d’oreille attentive à leur cri de détresse. La plupart d’entre eux s’étant installés dans le Haouch avant l’Indépendance, s’interrogent sur les raisons du mépris et de l’indifférence des responsables à leur encontre. «Nous sommes ici depuis des années et personne n’a daigné regarder vers nous», déplore une sexagénaire dont les traits n’ont pas été ménagés par les conditions de vie lamentables. Notre interlocutrice n’a pas manqué l’occasion de nous inviter à s’enquérir de visu de ce qui devait ressembler à une maison, mais qui n’en est pas une, malheureusement. Ayant aménagé deux chambres et une minuscule cuisine, elle a tenté tant bien que mal de nous raconter le calvaire quotidien qu’elle affronte, elle et ses trois enfants, dont l’un d’entre eux est marié. Mais il n’y a pas que le logement qui pose problème, poursuit notre interlocutrice, puisque, dit-elle, un malheur ne vient jamais seul. Il se trouve que pas seulement ses enfants mais tous les hommes du Haouch sont au chômage et n’arrivent pas à trouver du travail pour subvenir aux besoins de leurs familles. «C’est pour seulement vous mettre dans l’image, et vous montrer que le bonheur ne nous a jamais souri», nous dit-elle, avant de nous confier que ses enfants lui reprochent de les avoir mis au monde pour les faire vivre dans des conditions pareilles. En ce qui concerne par ailleurs le terrain sur lequel les habitations précaires ont été construites, notre source indique qu’il s’agit d’une propriété privée et non pas d’un terrain appartenant à l’État. Seulement, la justice a tranché en faveur des habitants, précise-t-elle. Il convient de mentionner qu’un recensement avait été effectué en 2007 par les autorités locales afin que le bidonville soit éradiqué, et ses occupants recasés dans des habitations décentes, mais ces derniers n’ont jusqu’au jour d’aujourd’hui bénéficié de rien malgré les promesses et les assurances des responsables de la commune de Bourouba.
Ce qui irrite davantage les habitants, faut-il le souligner, c’est le fait que plusieurs habitations précaires ayant été installées bien après eux soient éradiquées, alors que ceux du Haouch attendent toujours.
à rappeler que la Capitale a connu depuis quelque temps plusieurs opérations de relogements. La wilaya compte arriver avant la fin de l’année 2016 vers l’éradication totale de l’habitat précaire. Ces opérations ont concerné les bidonvilles, les terrasses et des immeubles menaçant ruine, ainsi que les occupants des établissements scolaires. Près de
46 000 familles ont jusqu’à ce jour été recasées dans de nouvelles cités, alors que d’autres attendent leur tour pour mettre fin à leur calvaire.
Ania Nait Chalal

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