Douze courts métrages sont en lice pour le « Wihr d’or » à la 9ème édition du Festival international d’Oran du film arabe, a-t-on appris du commissariat de cette manifestation culturelle et artistique.
Parmi ces œuvres, figure « Kindil El Bahr », du réalisateur algérien Damien Ounouri, qui sera projetée pour la première fois en Algérie et en Afrique. Co-écrit par Damien Ounouri et la comédienne Adila Bendimered, le film fiction « Kindil El Bahr », ou la femme méduse, raconte en une quarantaine de minutes l’horrible histoire d’une jeune mère, lynchée à mort par un groupe d’hommes pendant qu’elle se baignait et qui se transforme en un monstre marin qui revient pour se venger. Sélectionné par « La quinzaine des réalisateurs » pour la 48e édition du Festival de Cannes, le film a suscité beaucoup d’intérêt auprès des médias étrangers, qui l’ont considéré comme « un espoir du cinéma algérien ». L’autre court métrage algérien en compétiton, « Nos souvenirs » co-réalisé par les jeunes sétifiens Walid Benyahia et Farid Noui, a remporté le premier prix (Epi d’or) lors du festival du court métrage de Sétif et le deuxième prix lors du festival du court-métrage à Adrar. La participation maghrébine, minime cette année, sera représentée par deux films, « Le jour de l’Aïd » du réalisateur marocain Rachid El Wali, qui traite d’un phénomène social, celui de l’abondon des parents en les plaçant dans des maisons de repos, et « Ghasra », un film comique et sarcastique du jeune Tunisien Djamil Ennadjar, qui raconte les péripéties d’un chauffeur taxi. La Syrie sera représentée par deux úuvres, « Rouznama » (calendrier) et « Tasaqout » (Apoptose). Nadine Tahsine Bek aborde, dans « Rouznama », la mort, la douleur et les souffrances qu’inflige la guerre à des milliers d’innocents, sans détours et sans métaphores. Son film est un hommage aux victimes de cette guerre, « qui ne représentent plus rien que des chiffres dans la mémoire collective, qui sont résumés et réduits à des images auxquelles on ne prête que quelques instants d’attention, lorsqu’ils passent en éclair dans les flashs d’infos », lit-on dans le synopsis. Le deuxième court métrage, « Tasaqout », plus subtile et un peu allégorique, met en scène, pendant 9 minutes, une femme tourmentée par le temps qui passe, qui n’apporte que malheurs et déceptions. Le cinéma féminin est peu représenté dans la catégorie des courts métrages, avec seulement deux films sur 12, « Rouznama » et « le vendeur du temps » (Tadjir ez-zamane) de la réalisatrice omanaise Rouqia Salem El Wadahi, qui raconte l’histoire fabuleuse d’un vieil homme qui vend du temps à ceux qui en sont dans l’extrême besoin, contre leurs biens les plus précieux. L’Arabie saoudite sera présente, quant à elle, avec le film « El Qari » (Le calèche), qui raconte l’histoire d’une famille qui considère leur calèche, leur gagne-pain, comme un membre à part entière. Le Liban, la Palestine, l’Irak et l’Égypte seront respectivement représentés par les films « Avec ton esprit » de Karim Errahbani, « Paix sur toi Marie » de Bassil Khalil, « Juin » d’Ali El Djabiri et « Chaud et sec en été » de Chérif El Bandari.