En prévision des échéances électorales de l’année 2017 qui approchent à grands pas, le Front du changement (FC) sort, enfin, de sa réserve quant à l’adoption de la très controversée loi électorale. Le parti politique de Abdelmadjid Menasra a tenu, hier, au siège du parti sis à Ouled Fayet à Alger, une session ordinaire de son conseil de la choura. à cette occasion, le président de ce parti a fait remarquer, lors de son allocution d’ouverture que le champ politique des partis de l’opposition va rétrécir, car l’article 73 exige au moins 4% des suffrages lors des précédentes échéances pour l’admission du dossier de candidature aux élections. Sur ce, Menasra ne va pas par quatre chemins et accuse le pouvoir de vouloir consacrer la domination du FLN et consorts. « Hélas, on assiste aujourd’hui au rétrécissement des libertés dans tous les domaines. Les signes sont inquiétants. Après les attaques virulentes contre les médias, c’est au tour des partis politiques qui osent s’opposer au gouvernement de subir le même sort », a affirmé le président de ce parti politique, qui n’a pas manqué d’alerter quant à la volonté des pouvoirs publics de revenir à la politique du parti unique. « Il est regrettable qu’on assiste à un pluralisme politique sans concurrence », a-t-il dit en assurant que cela ne fait qu’inscrire les réformes engagées dans le sens inverse de la Constitution. « La révision de la Constitution n’est pas sur la même longueur d’ondes que les réformes lancées », a encore attesté Menasra. « notre position est claire, nous ne voulons pas le retour à la politique du parti unique et à l’époque des décisions unilatérales », a déclaré Menasra devant un parterre des cadres de son parti et de journalistes.
Par ailleurs, s’étalant d’avantage sur l’article il a indiqué que cette mesure vise à éliminer de la course les partis qui ne véhiculent pas le discours du pouvoir. Cet élu a exhibé le rapport de la commission de surveillance des élections de 2012 et qui parle d’une élection entachée de fraude. En sus, il est incompréhensible pour le chef de ce parti islamiste que la loi soit appliquée avec « effet rétroactif », or dans les mœurs de lois, celles-ci doivent être connues bien avant afin de permettre aux partis de s’adapter à elles. Dans ce sillage, Menasra a appelé à appliquer cette nouvelle loi après l’échéance de 2017, dans la perspective de permettre aux partis politiques de s’adapter et de se préparer à elle. De surcroit, il a lancé un appel pour le gouvernement afin d’assurer la transparence et la crédibilité des législatives. « Ces textes de loi ne sont qu’un prélude pour pouvoir falsifier les résultats des prochains scrutins. En prévision des élections législative et présidentielle de 2017 et 2019, le pouvoir s’est taillé des textes sur mesure qui n’arrangent que les partis du pouvoir » a encore regretté Menasra. Par ailleurs, Menasra a appelé le gouvernement à engager un dialogue réel et profond avec les différents partenaires politiques, économiques et sociaux afin de sortir de la situation d’inquiétude qui caractérise la scène algérienne ces derniers temps. Ceci permettrait, selon le président du FC de sortir avec des réformes « globales et concrètes » tout en s’éloignant des décisions unilatérales. En d’autres termes, pour le président du FC « les réformes actuelles sont au nom du parti unique et non de l’Etat ». Au sujet de la réforme du système des retraites qui fragilise les finances publiques, il a appelé à préserver les acquis de la société algérienne, et ce, afin d’éviter l’explosion sociale. En effet, selon lui la réforme du système des retraites risque de compromettre la rentrée sociale qui s’annonce d’ores et déjà chaude.
Lamia Boufassa