Au coup d’envoi de l’UEFA EURO 2016, on évoquait une éventuelle passe de trois pour l’Espagne, après ses deux sacres consécutifs en 2008 et 2012. Quelques semaines plus tard, les tenants du titre sont déjà chez eux, mais un triplé reste d’actualité : la France s’est qualifiée pour la troisième fois consécutive pour la finale d’un tournoi qu’elle organise, après l’EURO 1984 et la Coupe du Monde de la FIFA 1998. Les deux fois, elle avait soulevé le trophée…
En face, le Portugal cherchera justement à éviter d’arrondir les chiffres, puisque les deux fois où ils ont affronté les Français en championnat d’Europe, les Lusitaniens se sont inclinés, en 1984 et 2000. En battant les Bleus, la Selecçao décrocherait le premier titre de son histoire.
Le grand jour du Portugal est-il arrivé ? Dans une histoire riche en exploits dans les grands tournois et en joueurs de légende, la Equipa das Quinas ne compte à son palmarès que deux titres mondiaux U-20. Elle espérait décrocher son premier titre en A en disputant la finale de l’EURO 2004 – qu’elle organisait – dans la peau du favori, mais la Grèce en a décidé autrement. Voilà peut-être de quoi donner des idées aux Portugais qui, à leur tour, défient les organisateurs dans la peau de l’outsider. S’ils ont mis du temps à se mettre en route, en se qualifiant pour le deuxième tour sans gagner le moindre match, les joueurs de Fernando Santos ont brillé par leur sang-froid dans les moments-clés – –en fin de prolongation contre la Croatie (1:0) et aux tirs au but contre la Pologne – et fait parler l’expérience contre le Pays de Galles en demi-finale (2:0). Le parcours du pays hôte a été plus aisé, les Français arrivant jusqu’au dernier carré sans encombre, si ce n’est une petite frayeur après avoir été menés au score contre la République d’Irlande en huitième. Les joueurs de Didier Deschamps étaient donc attendus au tournant face à l’Allemagne championne du monde en demi-finale, et comme prévu, la marche était très haute. Dominés et forcés à courir derrière le ballon l’essentiel du temps, les hôtes ont tenu bon et converti leurs rares occasions pour s’imposer 2:0. Une victoire face à sa bête noire qui permet à la France d’aborder en pleine confiance sa première finale depuis celle perdue lors de la Coupe du Monde 2006.
Si depuis de longues années, l’éternel rival de Ronaldo est l’Argentin Lionel Messi, notamment pour la concurrence que se livrent leurs clubs respectifs, le Real Madrid et le FC Barcelone, le Portugais s’est découvert récemment un nouveau poil à gratter. Griezmann a pris une nouvelle dimension depuis qu’il a rejoint l’Atlético de Madrid, l’autre « meilleur ennemi » des Merengues, et fréquente le sommet du classement des buteurs de la Liga. Cette saison, les deux joueurs se sont retrouvés en finale de la Ligue des champions de l’UEFA, le Lusitanien inscrivant le tir au but décisif après que le Tricolore a raté un penalty dans le temps réglementaire. Quelques semaines plus tard, Ronaldo a égalé record du nombre de buts en championnat d’Europe de Michel Platini, en marquant pour la neuvième fois dans l’épreuve, tandis que Griezmann, six fois buteur depuis le début du tournoi, est devenu le premier à marquer plus de cinq buts en une édition depuis ce même Platini, et ses neuf buts en 1984.
La stat
10 – Le Portugal reste sur 10 défaites consécutives contre la France. Aucun joueur des deux effectifs n’a jamais vu la France s’incliner, le dernier revers français datant de 1975, trois ans avant la naissance du doyen de la feuille de match, le Portugais Ricardo Carvalho.
Entendu…
« Les records, j’en ai déjà battus beaucoup, je continuerai à en battre, mais la chose la plus importante c’était de nous qualifier pour la finale. Nous avons toujours rêvé d’en arriver là, j’ai toujours rêvé de remporter un trophée avec le Portugal et nous sommes à une marche de cela. On peut continuer à rêver » – Cristiano Ronaldo, attaquant du Portugal
« Il faut redevenir une nation qui gagne. C’est maintenant, on doit finir avec un trophée. Je n’ai jamais rien gagné avec la France et ce sera un échec si cela restait comme ça. Je suis fier de mes partenaires. Leur objectif, c’est de me faire pleurer en gagnant l’Euro » – Patrice Evra, défenseur de la France.