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Micro-entreprises : la part du lion pour les diplômés

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Depuis une quinzaine d’années, les politiques de lutte contre le chômage ont été conduites dans le but de remédier aux dysfonctionnements du marché du travail. La feuille de route pour la création d’emplois tracée par les pouvoirs publics consiste dans la facilitation d’abord pour les jeunes diplômés d’avoir accès à la création de micro-entreprises dans le cadre de l’Agence nationale de soutien à l’emploi de jeunes(ANSEJ). Ces facilitations commencent, d’ores et déjà, à apporter leurs fruits. En effet, selon le dernier bilan communiqué par l’ANSEJ, relayé par l’APS, la moitié des quelque 363 000 projets financés de création de micro-entreprises dans le cadre de l’Agence sont portés par des diplômés. Le bilan qui rappelle que la mise en œuvre des nouvelles mesures décidées lors du Conseil interministériel du 22 février 2011 et à la modification du décret exécutif fixant les conditions et le niveau d’aide apportée aux jeunes promoteurs a eu des retombées positives en matière de création d’emplois, d’acquisition de savoir-faire, de métiers, signale chiffres à l’appui que les objectifs escomptés ont été réalisés. En gros l’ANSEJ a enregistré ces derniers temps un véritable engouement de la part des diplômés. « Sur les 363 577 projets financés depuis le lancement du dispositif ANSEJ en 1996 au 31 mai de l’année en cours, 50% sont portés par des diplômés du secteur de la Formation et de l’Enseignement professionnels ainsi que de l’Enseignement supérieur », a-t-on précisé de même source. Selon un bilan établi par l’agence, 35% des jeunes diplômés porteurs de projets financés pour la création des micro-entreprises, durant la même période de référence, sont issus du secteur de la formation professionnelle alors que 15% de diplômés des universités. Durant les cinq premiers mois de l’année en cours (janvier-mai), 6.859 projets ont été financés au profit de la création des micro-entreprises dans le cadre de l’ANSEJ, dont 63% porteurs de ces projets sont des diplômés du secteur de la formation professionnelle et 16% diplômés universitaires. Bien que cette tendance démontre l’évolution du taux des diplômés porteurs de projets financés, elle révèle aussi que le taux des diplômés universitaires « reste faible ». Sur la totalité (363 577) des projets financés dans le cadre de l’ANSEJ, 216.215 l’ont été durant la période 2011-2015, soit un taux de 59%.

Financer les secteurs de création de richesse
Outre l’effort consenti dans le traitement des dossiers, l’ANSEJ assure que les projets non validés peuvent être remplacés par d’autres activités répondant aux besoins immenses de l’économie nationale. Pour ce faire, l’ANSEJ réoriente automatiquement les jeunes promoteurs vers d’autres activités plus rentables. Ces activités sont, entre autres l’agriculture et la pêche, le BTPH, l’industrie, et la maintenance, ainsi que l’artisanat. L’investissement dans ces domaines reste plus sûr et viable. Dans cette optique, à la fin 2010, quelque 41% du financement global de l’ANSEJ ont été destinés à ces secteurs vitaux.
Durant l’année en cours, ce taux est passé à 74 %.
En revanche, l’on note un intérêt timide pour le secteur de l’agriculture et de la pêche qui est passé de 11% à 2010 de 29% à 2015 et de 31% durant les cinq premiers mois de 2016. Le secteur du BTPH a, quant à lui évolué de 7% à 2010 et de 16% à 2015, et l’industrie de 8 à 21%. En revanche, celui concernant le secteur des services est « en nette régression » passant de 68% en 2011 à 20% au courant de l’année 2016. Dans un autre contexte, le même bilan révèle que l’ANSEJ a dégagé un montant de 301,8 milliards DA sous forme de prêts non rémunérés (PNR) pour le financement des 363.577 projets, et ce depuis le lancement du dispositif en 1996. Durant les cinq premiers mois de 2016, les PNR de l’ANSEJ ont atteint 9,3 milliards DA pour financer 6.859 projets d’activités pour la réalisation de micro-entreprises. L’ANSEJ a enregistré 63% du taux de recouvrement au 31 décembre 2015, selon le même bilan, qui affirme que plus de 13.000 projets, dont plus de 1.800 projets en 2016, ont été financés par des produits du recouvrement. D’autre part, une moyenne de 10% des projets financés a été destinée aux femmes, au 31 décembre 2015, a révélé le bilan, relevant que ce taux « augmente timidement », passant de 8% durant la période 2010-2014 à 11% en 2015 pour atteindre 13% durant les cinq premiers mois de 2016. Rappelons que le directeur général de l’Agence nationale de soutien à l’emploi de Jeunes (ANSEJ), Mourad Zemali a récemment indiqué que les trois milliards de dollars reçus ont été déboursés pour créer quelque 350.000 micro-entreprises depuis 19 ans d’existence de l’agence et près de 500 000 postes d’emploi. S’exprimant en marge de la clôture du 1er Salon national de la micro-entreprise dans le domaine culturel, organisé l’an dernier, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi avait, quant à lui, annoncé que l’Agence nationale de soutien à l’emploi de Jeunes (ANSEJ) est parvenue à créer un million de postes de travail depuis sa création. Le chiffre reste néanmoins en deçà des espérances.
Lamia Boufassa

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