Plus de 150 plantes médicinales et aromatiques ont été recensées à fin 2015 dans le parc national de Belezma (Batna), a indiqué le chef du service animation et orientation du parc, Abdelhafidh Hamchi. Le nombre réel de ces plantes, dont le recensement exigerait une opération étalée sur toute l’année car certaines espèces à certaines saisons seulement, seraient supérieures à 600 genres de l’avis des botanistes Pierre Quézel et Sébastien Santa, relève le même cadre dans une déclaration à l’APS. S’étendant sur une aire de 26.250 hectares, le parc de Belezma renferme plus de 650 espèces florales dont certaines rares comme Taxis baccata et le grand houx, alors que certaines autres sont menacées d’extinction à l’instar de Roza canina balezmensis. La prêle, plante très rare vieille de plus de 300 millions d’années qui existait avant les arbres, poussait jadis le long des berges d’oued Bouyelf dans la commune d’Oued Chaâba, mais la sécheresse de ce cours d’eau a réduit considérablement le nombre de ses individus, souligne Hamchi.
Le ramassage anarchique à l’origine de la raréfaction de certaines espèces
Malgré la présence dans les tréfonds du parc de Belezma d’une multitude de plantes aromatiques, nombre d’entre elles, notamment dans les aires proches des agglomérations, se sont considérablement raréfiés et certaines ont même disparu en raison du ramassage sauvage excessif, regrette le même spécialiste.
C’est le cas du thym de la forêt de Kasrou dont la coupe sauvage à partir des racines a fini par faire figurer cette espèce parmi celles menacées d’extinction, affirme Hamchi qui relève que cette plante médicinale et aromatique est très demandée par les herboristes pour ses vertus médicamenteuses et ses utilisations culinaires. Pris avec le romarin, le thym est connu aussi pour ses effets de renforcement des performances amnésiques, souligne le même cadre. Ces végétaux, dont la présence de certaines de leurs espèces rares comme la Roza canina balezmensis et le grand houx est surtout due à la situation singulière du parc entre l’Atlas tellien et l’Atlas saharien, doivent faire l’objet d’action de protection et de valorisation y compris par la création de musées botaniques et l’investissement dans la culture intensive des espèces objets de grandes demandes, ajoute ce botaniste de 25 ans d’expérience professionnelle.
Un prospectus pour présenter les plantes médicinales de Belezma
Un prospectus a été réalisé depuis trois ans par le département d’orientation et d’animation du parc pour la présentation de 14 principales plantes médicinales de Belezma avec des photos couleurs et des indications précises sur leurs caractéristiques et valeurs médicales. Le but de cette publication est de faire connaître ces espèces et souligner la nécessité de leur préservation en tant que patrimoine naturel valorisable, indique Hamchi, auteur du prospectus. Le directeur du parc de Belezma, Saïd Abderahmani, a exprimé à maintes reprises la disponibilité du parc à assister les jeunes désirant créer des coopératives de culture et reproduction de ces plantes. Ces coopératives constituent la meilleure manière pour exploiter les essences naturelles y compris celles menacées d’extinction poussant dans ce parc dont le territoire traverse huit communes, affirme ce responsable. Selon les spécialistes en ce domaine, l’université a un grand rôle dans la valorisation de ce patrimoine naturel de sorte à intéresser l’investissement dans l’exploitation de ces richesses florales au grand bénéfice de l’économie locale.