«Didi», un employé de la sécurité d’origine algérienne, a été décoré de la médaille d’or de la sécurité intérieure pour avoir sauvé la vie à des dizaines de personnes se trouvant à l’intérieur de la salle de spectacle «Le Bataclan» lors des attaques terroristes survenues le 13 novembre 2015. Didi s’est vu remettre le décret de naturalisation (accession à la nationalité française) des mains du ministre français de l’Intérieur français, Bernard Cazeneuve.
Lors d’une cérémonie officielle place Beauvau dans la capitale française, le ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a remis, jeudi 16 juin, le décret de naturalisation (accession à la nationalité française) à « Didi », un employé de sécurité qui s’est tout particulièrement illustré lors des attaques terroristes survenues le 13 novembre 2015 au Bataclan à Paris. à cette occasion, le ministre l’a également décoré de la médaille d’or de la sécurité intérieure. Né à Souk El Tenine en Algérie, « Didi » est arrivé en France en 1981 à l’âge de 6 mois et a vécu toute sa jeunesse en banlieue parisienne. Le 13 novembre au soir, alors qu’il se trouvait à l’extérieur du bâtiment, « Didi » a entendu les premiers coups de feu à l’intérieur du Bataclan. N’écoutant que son courage, il a fait le choix d’entrer dans la salle pour porter secours aux spectateurs et les aider à s’échapper, malgré les tirs des assaillants. Nombre d’entre eux ont ainsi pu emprunter l’issue de secours qu’il est parvenu à rendre accessible, alors que l’horreur s’abattait sur la salle de spectacle. Puis, sortant à son tour de cet enfer, il les a aidés à trouver refuge dans une résidence universitaire voisine. Cette nuit-là, dans des circonstances extrêmes, « Didi » a donc sauvé la vie de dizaines de personnes, des femmes et des hommes, des jeunes et des moins jeunes, des Français et des étrangers. Sans son intervention, un grand nombre de victimes supplémentaires aurait été à déplorer. Pour rappel, les attentats à Paris et dans sa banlieue, perpétrés le 13 novembre 2015 par trois commandos djihadistes, ont coûté la vie à 130 personnes, dont 90 au seul Bataclan. Dans l’allocution qui a précédé la remise du décret de naturalisation, Bernard Cazeneuve a souligné le caractère héroïque du comportement de « Didi », qui « compte au nombre de ces hommes et de ces femmes dont le courage, le sang-froid et l’altruisme se révèlent dans les moments de plus grand péril. » Citant André Malraux, pour qui « la France n’est jamais plus grande que lorsqu’elle l’est pour tous les hommes », Bernard Cazeneuve a tenu à « rendre un juste hommage, au nom de la Nation (…) à des hommes et femmes qui, sans que rien ne les y ait jamais préparés, se sont brutalement retrouvés confrontés à une situation d’une extrême gravité et qui ont su faire face avec un sang-froid et un courage absolument admirables ».S’exprimant au nom du peuple français, le ministre s’est dit « fier d’accueillir « Didi » au sein de la communauté nationale (…), par-delà nos différences d’origines, de croyances et de convictions ». L’occasion a également été saisie de rappeler que la France, attachée aux libertés et aux droits de l’Homme, sur son sol et dans le monde » a placé son refus obstiné « de la barbarie obscurantiste et de la violence terroriste (…) au cœur de (son) identité profonde ». à l’issue de cette cérémonie, « Didi » a de nouveau exprimé son attachement à la France : « Cela me fait chaud au cœur, c’est le pays qui m’a vu grandir, je me suis toujours senti citoyen comme tout le monde ».
H. N. A.