Amara Benyounès animant un meeting, à Alger hier : «L’immunité du pays par l’enracinement de la démocratie »

Animant un meeting populaire, hier, à la salle El-Mouggar, Alger, le patron du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès a déclaré, hier, que « le temps du parti unique est révolu» ainsi que, a-t-il ajouté «la substitution de la légitimité démocratique à celle révolutionnaire». Affirmant plus loin que « l’immunité du pays se consolide par sa démocratisation » et après la constitutionnalisation de Tamazight, langue nationale et officielle, le secrétaire général du parti indique qu’il faut «en finir avec la pratique politique sur la base de la composante de l’identité algérienne » citant l’amazighité, l’arabité et l’Islam. Ne pouvant faire abstraction sur ce qui remue la scène politico-médiatique du pays, ces derniers mois, notamment le retour de Chakib Khelil, les révélations continues de Panama Papers et plus récemment l’affaire du rachat du Groupe El-Khabar par l’homme d’affaires Issad Rebrab, le patron du MPA dira « je ne peux ni innocenter et ni accuser tel ou tel » a-t-il lancé. Rappelant en ce sens, que son parti ne s’est
« jamais prononcé » sur une affaire en cours de traitement par la justice, Benyounes se contente d’indiquer que « c’est à la justice de trancher » sur ces questions. Par contre sur les déclarations des acteurs politiques sur les questions d’actualité, le secrétaire général du MPA se démarque, des uns et des autres, tout en déplorant le niveau bas caractérisant la teneur du débat politique et les propos de ses animateurs. C’est devant une salle remplie, que l’ex-ministre du Commerce exprime son refus d’intervenir dans les débats en cours, car selon lui, ces derniers ne répondent pas aux normes et l’éthique de la vie politique, car, « ils (les débats :ndlr) sont en dessous des égouts» selon lui. Animant son meeting sous le slogan : «nationalistes, patriotiques et modernes» le secrétaire général du MPA, tout en rappelant qu’il est fils de chahid, déclare que « la légitimité démocratique doit remplacer la légitimité révolutionnaire» avant de souligner que «l’héritage de la lutte de libération armée du peuple algérien est celui de l’ensemble des Algériens» dira Benyounes. Annonçant que son parti tiendra son congrès l’automne prochain, l’ex-ministre du Commerce a promis une « forte mobilisation » de sa formation politique pour les échéances électorales, les législatives en 2017, et celles des locales. Acculant le rôle de l’opposition, qui selon notre interlocuteur peine « à être » une alternative, car, « ne possédant pas un projet, notamment politique» , Amara Benyounes déplore que le pays compte « des opposants et non pas une opposition » at-il lancé. Par ailleurs, le patron du MPA, dans son allocution devant une salle archicomble, lors de son meeting hier, a tenu à rappeler que «personne n’est au-dessus de la loi», invitant, a-t-il poursuivi «à faire confiance à la justice algérienne» a-t-il insisté. Pour notre interlocuteur, c’est « par l’enracinement de la démocratie que se consolidera le front intérieur du pays » au regard des risques qu’encourt l’Algérie, des conséquences des situations critiques de ses voisins, citant, notamment la Tunisie et la Libye. Les dangers qui guettent le pays « proviennent des pays voisins» a précisé le patron du MPA avant d’ajouter « et la jeunesse algérienne en est bien consciente» a-t-il lancé. Ce qui l’amène, plus loin à exprimer ses craintes quant à « l’implantation de plus de 7000 terroristes de Daech en Libye et l’activité terroriste de Boko Haram au Nigeria » craignant de voir « une connexion » entre ces deux groupes terroristes , aux conséquences graves sur notre pays et la région. Quant aux attaques récurrentes du Maroc visant l’Algérie, le responsable du MPA, invite les Marocains à réviser les leçons de l’Histoire et à se conformer à la légalité internationale concernant le Sahara occidental, question de décolonisation inscrite aux Nations unies. Rappelant que l’Algérie et son peuple sont attachés à des principes fondamentaux, dont le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, lequel droit exercé par le peuple algérien fruit de sa la lutte armée pour son indépendance, « l’Algérie, son peuple et son gouvernement ainsi que ses institutions ne renonceront jamais à soutenir le peuple sahraoui dans son combat pour son indépendance » a répondu Amara Benyounès au makhzen.
Karima Bennou