Accueil ACTUALITÉ Inauguration du SITEV : Sellal s’appesantit sur le rôle clé du tourisme

Inauguration du SITEV : Sellal s’appesantit sur le rôle clé du tourisme

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Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a insisté sur l’importance du secteur du tourisme et son rôle dans le développement et la diversification de l’économie nationale en marge de l’inauguration hier du 17e Salon international du tourisme et des voyages (SITEV) au Palais des expositions des Pins Maritimes à Alger.

Malgré la chute des prix du pétrole et en réponse aux allégations de certains responsables étrangers sur l’impact de cette dernière sur l’économie algérienne, le Premier ministre a affirmé que l’Algérie est « sur la bonne voie » et « maîtrise » la situation rappelant que le tourisme était un élément clé de la politique de diversification économique entreprise par le gouvernement et créateur de richesse. à cet égard, le gouvernement encourage la création d’entreprises dans le domaine touristique réaffirmant la nécessité du soutien à l’investissement dans ce secteur pour pallier le déficit enregistré en matière d’infrastructures d’accueil et pour permettre une plus grande diversité de l’offre et des tarifs.
Afin d’encourager l’investissement, le ministère annonce une plus grande souplesse administrative et une diminution des entraves. En effet, certains promoteurs de l’édition 2015 du Sitev avaient souligné les difficultés rencontrées dans la réalisation des projets notamment en ce qui concerne le foncier. L’objectif de cette politique est de hisser la contribution du secteur du tourisme à 10% dans la décennie à venir au lieu de 2% actuellement. Dans cette perspective, une convention vient d’être signée entre le ministère du Tourisme et la Fédération nationale des travailleurs des établissements hôteliers publics pour la réhabilitation de ces derniers et la préservation des acquis des travailleurs. Elle vise la modernisation de la gestion des établissements hôteliers à travers leur réhabilitation et l’amélioration du niveau de formation. Selon Amar Ghoul, il est impératif de « soutenir le tourisme » et d’en faire une « locomotive pour relancer le développement économique et l’édification d’une économie forte et diversifiée » hors hydrocarbures. à cet effet et pour montrer les efforts consentis par le gouvernement pour booster ce secteur, une enveloppe de 70 milliards de dinars a été allouée pour la réhabilitation de 66 hôtels touristiques et thermaux publics. Mais qu’en est-il vraiment en termes d’actions concrètes ? Des projets sont effectivement en cours de réalisation. Selon les chiffres du ministère, 3000 nouveaux projets d’investissements ont été enregistrés, 1400 agréés et plus de 500 sont en cours de réalisation. Citons à titre d’exemple, la construction d’un village touristique de haut standing – avec un hôtel, des villas de vacances, un parc aquatique, un complexe sportif, un centre commercial et une mosquée – dénommé « Rose du désert » dans la commune d’El-Hedjira dans la wilaya d’Ouargla, fruit d’un partenariat algéro-italien d’un montant de 144 milliards de dinars. L’objectif de ce projet ambitieux est de renforcer les capacités d’accueil de la wilaya et de promouvoir le tourisme saharien à travers une offre de prestations de qualité. Une trentaine d’autres projets sont également prévus dans la région. à Annaba, cinq projets touristiques sur seize prévus et parmi lesquels figure la construction de l’Hôtel Sheraton sont en cours de réalisation et devraient être livrés avant la fin 2016 selon des responsables de la direction du tourisme et de l’artisanat de la wilaya. Des infrastructures qui ont pour mérite, outre la redynamisation du tourisme local et d’affaires dans la région, la création de plus de 400 emplois. Toutes ces initiatives s’inscrivent dans la volonté du gouvernement pour promouvoir le tourisme local et celui destiné à la population algérienne tout en attirant la clientèle étrangère par la diversification des offres touristiques. Concernant la clientèle étrangère, l’ambassadeur du Japon en Algérie, Massaya Fujiwara, conscient des efforts du gouvernement algérien pour faire du tourisme une priorité dans son programme de diversification économique, a récemment exprimé la volonté de son pays de trouver les moyens pour renforcer les échanges entre l’Algérie et le Japon à travers la promotion du tourisme. Cependant, malgré tous ces efforts, le chemin est encore long pour faire du tourisme un secteur leader en Algérie alors que le pays possède un potentiel considérable.

Un tourisme «durable »
L’édition 2016 du Sitev est placée sous le slogan « Le tourisme : une économie durable ». Le Directeur général de l’Office national du tourisme (ONT), Noureddine Belmihoub, avait souligné que l’objectif de la rencontre est, notamment, « de faire connaître la destination touristique « Algérie », consolider le tourisme interne et appuyer le partenariat avec les opérateurs nationaux et étrangers de par la promotion des investissements dans ce domaine pour associer le secteur au développement économique durable ». Cette volonté va de paire avec l’annonce en avril dernier du ministre de l’Aménagement du territoire, du Tourisme et de l’Artisanat, Amar Ghoul, de la tenue en novembre prochain à Constantine d’un séminaire international sur le thème « paix, sécurité et tourisme durable » qui coïncidera avec la 58e réunion du comité de l’Organisation mondiale du tourisme pour l’Afrique. Le but : inscrire le tourisme parmi les priorités du développement durable et mettre en place une stratégie globale dans le cadre d’une coopération et d’une complémentarité entre les pays de la région pour réaliser un tourisme durable, avait précisé le ministre. Il avait également insisté sur la nécessité d’«encourager les métiers de l’artisanat au niveau local par une vision prospective à long terme ». Un accord de coopération a été signé avec le secrétaire général de l’Organisation mondiale du tourisme, Taleb Refai, afin d’encourager les potentialités statistiques d’ici à 2018. Coïncidant avec le début de la saison estivale, le salon Sitev est aussi une opportunité pour les différents opérateurs touristiques de proposer des produits touristiques nationaux à des prix concurrentiels afin de redynamiser le tourisme interne. Sur le plan international, il s’agit de présenter au grand public les destinations et les offres touristiques des pays représentés comme la Tunisie, le Maroc, la Malaisie, la Jordanie, Dubaï ou encore la Grèce et pour la première fois l’Iran. Une occasion pour ces opérateurs étrangers de tisser des liens et d’établir des partenariats avec leurs homologues algériens. C’est le cas de la Tunisie, avec son stand de 200 m², pour qui le marché algérien avec plus d’un million de touristes par an, occupe une place stratégique et reste l’un des rares marchés prometteurs suite à la baisse des flux de touristes européens et étrangers depuis que ces derniers ont été la cible d’attentats terroristes. Pour la Tunisie, il faut encore développer un fort potentiel sur le territoire algérien en attirant d’autres catégories de la clientèle algérienne hors des régions limitrophes comme Annaba, Souk Ahras ou Tébessa.
Anissa Benkhelifa

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