L’affaire des haouchs d’Ouled-Fayet : dénouement aujourd’hui

L’affaire des habitants des haouchs de l’Assemblée populaire communale d’Ouled-Fayet s’est vue fixer un nouveau délai, ce dimanche, pour son dénouement. La séance de travail ayant regroupé mercredi passé au siège de l’APC, le wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, le wali-délégué de Chéraga, Abdelkader Kelkel et le P/APC de Ouled-Fayet, Amar Benyahia, pour la partie officielle, et les représentants du collectif des familles concernées, pour la partie citoyenne, en a décidé ainsi.
Il en a découlé des pourparlers engagés qu’il sera procédé, ce dimanche, selon une des personnes concernées, à l’évacuation totale des familles n’ayant pas vu leurs habitations démolies par les services communaux. Le fait qu’elles doivent obtempérer à l’instruction d’occuper les logements qui leur ont été attribués en dépit du fait que cela n’arrange pas leurs affaires, promet de chaudes empoignades entre les deux parties. Déjà, lors de notre déplacement sur les lieux, mercredi passé, les « indus-occupants » nous ont fait savoir que l’opération de les reloger n’a pas tenu toutes ses promesses, notamment celles relatives à accorder des logements à part entière à toute famille détentrice de carnet de famille ou même d’un simple acte civil. Chose qui n‘a pas eu lieu, selon un des laissés-pour-compte. La même promesse aurait été reformulée, selon notre source, par le wali d’Alger ce mercredi à un représentant des familles. Ce qui dénoterait que celles-ci sont dans leur droit le plus absolu.
Il semble même que, selon toujours les résolutions de la séance de travail, les recours estimés à 43 n’ont pas été tous satisfaits. « Le P/APC nous a signifié que seulement 15 logements seront attribués aux familles ayant introduit un recours auprès de la commission compétente », indique notre interlocuteur. Ceci pour dire, allusivement, que la situation n’est pas aussi au vert. Notre source ajoute que, également, sur les 63 logements initialement prévus à accorder aux familles habitant les haouchs, 42 seulement aient été distribués, les 21 autres, et comme déjà rapporté dans notre édition de mercredi passé, ont été détournés de leur itinéraire : les bénéficiaires potentiels se sont vus écarter au profit d’autres, que le collectif des habitants identifie comme étant des proches et des amis des responsables chargés du relogement. Pour le moment, il évite de citer des noms, promettant de le faire lorsque cela sera nécessaire. Pour rappel, l’opération de démolition des habitations de Ouled-Fayet, datant de l’époque coloniale, a donné lieu à de fortes résistances de la part de leurs occupants, prés de 200 familles selon les chiffres avancés par ces derniers. Pour bien le manifester, elles se sont regroupées devant le siège de la municipalité, poussantles forces de l’ordre à barricader les lieux et à fermer à clefs cette dernière, lui évitant de plausibles dégâts. D’une autre manière, d’autres familles ont préféré dormir à la belle étoile, dans des tentes d’infortune improvisées en la circonstance. Par ailleurs, on rapporte que, sans qu’ils soient munis d’arrêtés de démolition, les services communaux et autres venus en renforts ont, quand même, pris la peine de mettre en décombres des logements, souvent des villas, très spacieux. Les habitants des haouchs, ceux ayant été ciblés, se sont retrouvés du jour au lendemain dans de nouveaux appartements, mais, malheureusement pour eux, moins confortables et plus exigus. Alors qu’eux s’attendaient, en vérité, à une régularisation tant promise. Affaire à suivre.
Zaid Zoheir