À peine revenu au-devant de la scène nationale, le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, renoue avec l’actualité politique. Présidant une réunion de son Bureau politique, hier, au sein du siège de son parti, sis à Hydra, l’homme politique a remis les pendules à l’heure.
La polémique tournant autour du président de la République, l’agitation qui secoue la composante de son groupe parlementaire, ainsi que les menaces sécuritaires qui pèsent sur le pays, en sont les points autour desquels s’est articulé son discours. Avant d’entamer les travaux de cette rencontre, où la direction politique devait évaluer l’état des lieux au sein du parti, et en même temps décortiquer du cours de l’actualité nationale, Saâdani a tenu à répondre aux questions des journalistes. C’est ainsi que le patron du FLN a dressé un tableau noir de la situation sécuritaire prévalant dans le monde entier, dont l’Algérie, qui se trouve au centre des turbulences en cours dans la région, n’est pas à l’abri de la menace, a-t-il mis en garde. Néanmoins, en comparaison à bien d’autres pays touchés plus ou moins par cette crise dévastatrice, l’Algérie «s’en sort bien mieux», a estimé l’orateur. Mais, faut-il cependant que l’ensemble des acteurs nationaux œuvrent pour le renforcement du «front interne», comme le prône l’initiative de construction d’un rempart autour des objectifs communs du pays, a rappelé le chef de l’ex-parti unique. Devant cet état de fait et quand bien même la situation «est grave», le couac, selon Saâdani, se pose au niveau des divergences nées au sein de la classe politique nationale. En faisant le parallèle avec la polémique au sujet de la santé du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et les «attaques menées contre l’Algérie», l’homme fort du FLN s’interroge sur les tenants et les aboutissants d’une telle campagne. Et, à lui, de s’interroger pour savoir laquelle de ces «certaines parties qui minimisent les prérogatives du Chef de l’État» -comme il en porte l’accusation- qui en tire notamment profit de ces agissements. Et de répondre, par la suite, qu’il n’y aucun doute qu’une telle entreprise émane aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur du pays, a-t-il indiqué. Les propos Saâdani renvoient à la campagne médiatique de la presse française, suivie par le tweet sulfureux du Premier ministre français, Manuel Valls, et l’opposition politique du pays qui n’a cessé d’appeler à l’organisation d’une élection anticipée. «Le Chef de l’État a été élu par le peuple. Je l’ai dit sans aucune arrière-pensée, ou surenchère politique», a-t-répliqué aux partis de l’opposition, avant de réitérer son dada habituel, et selon lequel Bouteflika jouit de la bénédiction de Dieu, des saints, et a le soutien du FLN et du peuple. C’est ce qui lui fait croire, donc, que personne ne peut «ébranler le Chef de l’État». En évoquant la légitimité de Bouteflika, dont l’opposition ne veut nullement entendre parler, Saâdani a mis à défi les acteurs qui soutiennent le projet consistant à enclencher un processus de transition politique.
«Celui qui veut mesurer sa représentativité n’a qu’à aller dans la base populaire et sortir dans la rue», a-t-il tancé ses adversaires, qu’il qualifie de «petits qui ont tendance à se croire grands», ou encore de «renégats». Interrogé au sujet des remous qui ont agité la composition parlementaire de son parti à l’APN, Saâdani a tenté de minimiser les dégâts. En effet, il est bon de rappeler que pas loin d’avant-hier, le groupe des députés du FLN s’est attaqué frontalement à Tahar Khaoua, cadre-député et non moins actuel ministre des Relations avec le Parlement, qu’il accuse d’être à l’origine d’une «campagne d’intox» visant, selon lui, le chef du groupe parlementaire, Mohamed Djemaï. Pour Saâdani, dès lors que cette affaire soit interne aux députés de son parti, la direction dirigeante du FLN ne peut s’exprimer à ce sujet. Et de qualifier l’affaire d’un non-événement.
Farid Guellil