C’est un constat peu reluisant caractérisant l’état des lieux des écoles primaires, dont a fait part la commission mixte administration-élus, installée l’automne dernier à l’initiative du wali, au lendemain de sa nomination à la tête de l’exécutif à Mostaganem. Intervenant dans le cadre de la clôture de la 1ère session ordinaire de l’APW, tenue mardi passé, ladite commission a communiqué une mise au point au sujet de la mission qui lui a été confiée. elon le rapport présenté, 420 écoles primaires ont fait l’objet d’une visite de la commission, depuis son installation en novembre 2015. Première ‘’carence’’ constatée, les écoles primaires ‘’souffrent’’ de dégradations parfois avancées, notamment en matière d’étanchéité de la toiture, de revêtement mural, de toilettes qui n’ont de sanitaires que le nom, de cours n’ayant jamais été traitées ou entretenues, de portes déglinguées, de fenêtres aux vitres brisées, et autres mobiliers, à l’instar des tableaux, des tables, des pupitres, et estrades, vieux et dégradés. La situation semble davantage préoccupante sur les hauteurs du Dahra, dès lors qu’on fait état de fissurations dans les murs, poutres et autres parties du bâti.
Quasiment partout, le déficit en personnels autre qu’enseignants, est criard. À Mostaganem, les écoles primaires manquent crûment de femmes de ménage, d’agents de nettoyage et d’entretien, de gardiens, surtout de nuit, et de cuisiniers dont l’indisponibilité s’est traduite par l’obligation de fermer des cantines équipées ; la meilleur alternative étant de servir des repas froids en plein hiver ! À défaut d’approvisionnement régulier en gasoil, à la charge des communes, sinon par manque de maintenance et d’entretien, un important parc de chauffages et de chaudières a tout juste servi pendant quelques jours après son acquisition.
Dans la foulée de ses visites, la commission a fini par déceler des incoordinations entre les différents services impliqués dans la gestion des écoles, la commune, la direction de wilaya de l’éducation et la direction de l’administration locale en l’occurrence. Une incoordination qui, entre autres conséquences, s’est traduite par des acquisitions et des dotations en appareils de chauffage sans rapport avec les besoins précis exprimés par les établissements scolaires. Au final, ce fut un important stock d’équipements exposés à la dégradation qui a été constitué.
Autre ‘’anomalie’’ relevée, de nombreuses écoles demeurent encombrées par un énorme stock de matériels et mobiliers réformés.
Vétustes et sans aucune utilité, ces dits équipements, outre les blessures qu’ils peuvent occasionner aux élèves et aux autres catégories de personnels y exerçant, occupent d’importants espaces pouvant être mis à profit utilement. Aussi pertinent et concis fut-il, un tel état des lieux demeure insuffisant aux yeux du chef de l’exécutif de la wilaya. Et il l’a fait savoir à la commission en charge du dossier. ‘’J’attends de vous un rapport concis et étayé qui ne se contente pas d’énumérer une batterie de carences, de préoccupations, de résolutions et de recommandations.
Un rapport qui aille au-delà du simple constat de l’état des lieux, dont la conclusion consisterait en une feuille de route indiquant les priorités hiérarchisées des actions à entreprendre, un échéancier des opérations, les responsables et les institutions impliqués de par leurs compétences et leurs prérogatives, et même les enveloppes financières nécessaires s’il y a lieu de financement. Certaines préoccupations relèvent de notre portée, locale, communale ou de wilaya, alors que d’autres solutions restent tributaires des hautes instances, quant à la décision ou au financement’’.
Le wali l’a assuré, la commission mixte disposera du temps nécessaire pour qu’elle aille au-delà du facile recensement des préoccupations. À Mostaganem, eu égard au pragmatisme et à la méthode d’Abdelwahid Temmar, l’ère de la littérature pour relancer le développement local semble révolue.
M. Ould Tata