Une finale de la plus populaire des compétitions. L’épreuve-reine. Pas besoin de motiver ses troupes quand, le 1er mai prochain, à l’occasion d’une fête qu’on imagine grandiose et toute en couleurs, où les deux galeries devraient nous régaler dans les tribunes en faisant preuve de leur imagination habituelle pour nous sortir des fresques comme on en aime et mettre le feu aux travées du temple du football national, le «5-Juillet», qui retrouve une âme perdue il y a quelques années déjà suite aux nombreux liftings reçus, les «22 acteurs fouleront la désormais belle pelouse d’une enceinte parée une fois pour toutes pour ce genre d’affiches.
Mouloudia- Nasria dans la belle des belles. La plus belle de toutes. Pour régler une question de suprématie de la capitale où les banlieusards, intraitables cette saison dans toutes les confrontations les ayants opposé aux Algérois, ont pris quelques longueurs d’avance pour ne pas dire un petit (sérieux ?) ascendant psychologique leur permettant de se présenter (le coach des « Sang et Or» devant nous rétorquer que l’habit ne lui convient pas, dès lors qu’il met de la pression supplémentaires sur ses joueurs) en favori même si, en face, le client n’est pas tombé de la dernière pluie. Un MC Alger connu, malgré ses déboires présents, pour être un des habitués de l’auguste dame, lui, qui figure parmi les plus futés de ses soupirants pour avoir su, la séduire déjà à sept reprises en huit «franchissements» de la ligne d’arrivée. Qui a bien besoin de cette neuvième, pour entrer un peu plus dans l’histoire et en faire office de thérapie, à condition bien sûr (ce dont rêve debout son bouillonnant public) d’y rencontrer le succès (le NAHD se laissera-t-il faire facilement ?) afin de panser les plaies laissées par un exercice mouvementé (la dernière semaine vécue en est la parfaite illustration dans ce qu’il ne faut pas faire en termes de gestion) à tous les points de vue qui l’a vu passer trop souvent du paradis de l’enfer, et changer, au fil de sorties houleuses, de statut pour se retrouver à jouer avec les nerfs de ses fans. En jouant carrément le maintien, après avoir promis les tous premiers rôles. Moins de 48 heures après avoir vécu une énième crise interne, les «Rouge et Vert», dans une demie-finale où ils n’avaient (des doutes, persistaient toutefois quant à la capacité du groupe, durement affecté, de digérer une mauvaise passe qui fait mal) pas tellement de soucis à se faire (le résultat largement en leur faveur face à un vis-à-vis tébessi qui n’aura longtemps contesté l’écart des valeurs en présence et une opposition tournant un peu trop vite à un cavalier seul des gars de Bab El Oued), ont retrouvé les sensations uniques d’une épreuve avec laquelle ils semblent en bons termes. Des idées bien claires et l’envie de ne pas rater le grand rendez-vous de la fête universelle des travailleurs où il faudra se montrer costaud pour espérer l’emporter et se réconcilier pour de bon avec un public qui leur en veut, de les avoir trop déçus. Un bouquet final ou une finale inédite se présentant sous les meilleurs auspices (à condition bien sûr d’assurer le maintien qui passe, dès vendredi prochain, par le traditionnel derby algérois contre l’«ennemi intime», le voisin usmiste où il s’agira d’évacuer la forte pression exercée sur l’équipe pas encore débarrassée de ses soucis dans la course à la survie), le séisme arbéen, ou le pire, étant, souhaitent ses milliers d’inconditionnels, oublié. Un MC Alger qui a toutes les raisons d’oublier momentanément cette finale et se concentrer sur cet ultime virage d’une autre saison lamentablement ratée.
Un exercice à part et l’impression que les mouloudéens, retombant éternellement dans leurs travers, aiment à dérouter (ils se retrouvent dans la peau de potentiels relégables avec seulement 4 petites unités d’avance sur le 1er non relégable) en alignant les contre-performances. Une équipe en mal d’assurance et de stabilité et qui veut faire de cette qualification en finale, l’occasion inespérée de se libérer psychologiquement et finir le boulot. Effacer l’échec de 2013 et ce sommet perdu contre l’USMA qui aura fait beaucoup de vague et vu, entre autres, le revenant Ghrib (maintenant élargi ou gracié, c’est selon) à la tête du club, écoper, au même titre d’ailleurs que le gardien Chaouchi et l’entraîneur de l’époque, Menad, de lourdes sanctions. Le MCA à nouveau en finale. Pour la 9e fois de son histoire et l’opportunité offerte de tourner la page et se rappeler aux bons souvenirs d’une histoire unique. Sauf qu’il faudra le faire devant les incontestables «Rois» d’Alger. Un NA Hussein Dey intraitables face aux voisins pour en avoir dompté plus d’un. Qui revient surtout aux devants de la scène footballistique nationale en atteignant le cap après une longue traversée du désert. Trente quatre années à tourner indéfiniment en rond avant ce parcours sans faute et ce succès certes controversé, mais tellement mérité contre une accrocheuse formation bel abbésienne et une nouvelle finale ouvrant les portes à bien des espoirs. Un avenir que les joueurs promettent radieux. Pour se rappeler une certaine époque où le prestigieux sigle trônait allègrement au sommet de la hiérarchie. Un sigle aux vertus nombreuses. Une école de formation alimentant les différentes sélections nationales en talents. En virtuoses du ballon.
Des noms qui ont marqué l’histoire d’un football algérien évoluant malheureusement à contre courant des vertus qui font la discipline. Se trompe de priorités, mais qui a enfanté quelques noms menés par l’inénarrable Madjer, les grands Guendouz, Merzekane, Fergani, Guenoune et bien d’autres stars passées dans un ciel s’assombrissant au fil d’années gâchées à courir derrière le seul, le «roi» résultat immédiat. Avec tous les dégâts qu’on imagine. Le 1er mai, dans moins de deux semaines, le Nasria, sur un nuage, retrouvera les sensations d’une finale pour la 5e fois. En ne retenant que cette année bénite de 1979 qui l’a vu faire le détour mémorable de l’avenue de Tripoli et environs, à la «Belle» et prendre une belle revanche sur le sort et l’ogre kabyle après une désillusion devant le même adversaire deux ans plus tôt (1977), précédée d’un échec monumental contre une certaine ES Sétif en 1968. Et, pour ne pas oublier (ou à oublier), celle perdue contre l’ex-DNC en 1982, en pleine préparation de l’E.N pour le Mondial espagnol de la même année en se présentant avec un effectif décimé de près de moitié. Où ses meilleurs atouts (les Madjer, Guendouz, Merzekane etc…) manquaient à l’appel. Pour dire que cette finale, si inédite qu’elle soit, tellement prometteuse, constituera, à coup sûr, et pour les deux teams, une sorte de thérapie. Pour repartir du bon pied à l’approche des verdicts de fin de saison. Une belle finale toutefois. Ouverte sur tous les scénarios, plus que sûrement !
A. A.