Accueil RÉGIONS Mostaganem : l’insalubrité envahit la cité Bouguirat

Mostaganem : l’insalubrité envahit la cité Bouguirat

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La nature a horreur du vide. Par conséquent, quand les gestionnaires de la ville manquent d’initiative, il ne faut pas s’attendre à ce que le citoyen n’aille pas de la sienne. Surtout quand il s’agit d’incontinence pour soulager un besoin naturel ‘’incompressible’’ ! Ainsi, occultés car paraissant incongrus aux yeux de certains esprits faussement pudiques, les espaces d’aisance prolifèrent partout et «sauvagement» à travers Bouguirat, la tristement célèbre agglomération-devanture sud de la wilaya de Mostaganem.
Le constat est éloquent. À défaut de sanitaires publiques, partout, là où l’afflux et le transit des personnes sont importants, des latrines ont été improvisées.
Au marché couvert, réceptionné depuis plusieurs années sans l’achèvement des travaux d’aménagement des plateformes attenantes, des sanitaires y ont été prévues, mais elles furent squattées au lendemain de l’installation des commerçants attributaires de locaux. L’indu-occupant qui voulait en faire un local commercial a ‘’rasé’’ les installations, mais il a fini par l’abandonner, faute d’activité prospère et de clientèle importante. Vite fait, l’improvisation des lieux d’aisance n’a pas tardé : à défaut d’alternative, on se rabat sur les locaux de l’étage du marché dont les attributaires affectés n’ont jamais pris possession. Outre ces locaux boudés, un autre ‘’refuge’’ a été ouvert par la clientèle du marché et les usagers de l’agence bancaire mitoyenne, dans l’espace délaissé entre l’établissement commercial et les habitations riveraines. Les odeurs nauséabondes de l’ammoniac prédominent sur, voire annihilent celles des fruits et légumes à l’accueil des clients et des passants !
Au stade municipal, les travaux d’aménagement des tribunes ont été abandonnés, non seulement sans l’installation d’une toiture pour abriter les spectateurs, mais surtout, avec de larges baies ouvertes au dos donnant sur une rue du centre-ville. Un espace à proximité immédiate et discret, tout indiqué pour des passants en quête expresse de soulagement ! Quitte à incommoder les habitants du voisinage dont les doléances multiples et répétées de fermer ces lieux ‘’pourris’’ n’ont jamais été exaucées à ce jour.
Le troisième ‘’site’’ suscite plus que tout autre l’étonnement dès lors qu’il a été improvisé en plein centre-ville, au bas de l’immeuble abritant les fonctionnaires de la sûreté de daïra. Les fenêtres des appartements donnant, de facto, sur ce recoin ‘’abrité’’ au dos de l’inspection du commerce. Les arrêts des minibus, qui demeurent des pôles de transit quotidien de centaines, voire de milliers, de passagers et d’usagers, ne sont pas dotés d’urinoirs. À leur proximité, on se soulage comme on peut. Certains individus se vident la vessie n’importe où, en se mettant derrière un muret ou un arbre, pourvu qu’on soit un tant soit peu à l’abri des regards. La préoccupation est davantage cruciale pour la gent féminine. Plus d’une dizaine de fois, des femmes pressées par le besoin urgent ont trouvé refuge chez les habitants riverains. Pas étonnant, mais bizarre tout de même, le réaménagement du jardin public proche, ayant coûté des centaines de millions de centimes, a été opéré … sans l’installation de toilettes publiques ! Comme prévu dans le projet, des bouches d’eau et la plate-forme délimitée étaient visibles il y a quelques mois, mais, grande surprise, les ouvertures creusées ont été remblayées depuis. Le comportement incivique de certains individus qui, pour se soulager, ne trouvent pas mieux que l’improvisation, demeure certes révoltant, mais que peut-il faire sinon ? Au détriment de la salubrité et au grand dam des passants et des habitants, surtout riverains, Bouguirat souffre d’un manque flagrant de toilettes publiques.
M. Ould Tata

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