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Le bras de ferr « contracuels-MEN » continue : les grévistes zappent une délégation du ministère

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L’affaire des enseignants contractuels n’est pas prête de connaître son dénouement. Le campement de la ministre de l’Éducation nationale (MEN), Nouria Benghebrit, dans sa position, à savoir l’obligation de passer l’examen écrit, ce qui est en porte-à-faux avec la demande d’intégration formulée par les enseignants contractuels, demeure, à ce jour, la raison directe de la contestation des enseignants contractuels.

Ces derniers viennent de le signifier, encore une fois, samedi dernier, vers les coups de 18 heures, selon ce que nous a confirmés une source sur place, à la délégation ministérielle dépêchée pour expliquer aux grévistes leurs droits et devoirs, ainsi que les mesures initiées par le ministère de tutelle en leur faveur, en lui refusant l’entame d’une quelconque discussion de nature à apaiser l’atmosphère ou de conclure leur mouvement par un compromis. Selon notre interlocuteur, les deux parties ne se seraient pas entendues sur le …lieu ou devait se dérouler la rencontre ! La délégation optait pour le lycée alors que les grévistes voulaient l’espace public. Un refus net a été notifié à l’équipe de cadres ministériels qui auraient rebroussé chemin, bredouilles, deux heures après, soit vers les coups de 20 heures. Le déplacement en question aurait été motivé, selon un contractuel, par la méfiance que manifeste Benghebrit envers les représentants du groupe de grévistes, auxquels elle leur reprochait de ne pas relayer les décisions couronnant leurs rencontres et, donc, de ne pas jouer convenablement leur rôle de médiateur. Pas moins que ça ! Les enseignants contractuels campent sur leur proposition : « l’intégration inconditionnelle, rien que l’intégration », clament-ils à tous ceux qui leur demandaient leur position dans cette affaire qui prend de plus en plus des proportions alarmantes, particulièrement en ce qui concerne leur impact sur le devenir du secteur et sur celui, spécifique, de la scolarité des enfants. Et n’en parlons pas des séquelles sanitaires qui en découleront. Ils rejettent même le deal qui leur a été accordé par la ministre, traduit par l’instruction que celle-ci vienne de donner aux directeurs de l’éducation pour faciliter l’opération de retrait des attestations de travail pour les enseignants contractuels candidats au concours de recrutement. Ceci sonne comme une invite, obligatoire, à passer le concours pour espérer décrocher le poste d’emploi convoité. C’est clair et sans ambages. Les désireux de s’y conformer ont eu jusqu’à dimanche (hier) pour être dans les délais fixés par le MEN. Le deal, que l’on peut considérer comme l’ersatz en la matière, accordé aux contractuels à ce jour demeure, selon le site officiel du ministère, est celui de renouveler le contrat des contractuels ayant échoué dans le concours. Lequel deal a sanctionné les séances de travail qui se sont tenues, depuis le 4 avril dernier, en présence de Syndicats autonomes du secteur de l’éducation, desquelles on a découlé, aussi, à la faveur de négociations avec la Fonction publique, la valorisation des années d’expérience et l’accélération dans la régularisation salariale et autres indemnités professionnelles. Les grévistes sont confortés, notamment, dans leur choix, par le soutien des Syndicats autonomes. Parmi ceux-ci, le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’Éducation (Cnapeste), qui, par la voix, de son porte-parole, Messaoud Boudiba, joint par téléphone, réitère son total soutien au mouvement de grève des enseignants contractuels, seuls à décider de leur sort, expliquant que son Syndicat n’est là que pour les accompagner dans leur mouvement. Pour ce faire, notre interlocuteur nous déclare que le Conseil national du Cnapest a décidé d’une grève nationale ce mercredi, ponctuée par l’observation de sit-in au niveau des Directions de l’éducation sur l’ensemble du territoire national. Même position a été affichée par le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) qui a décrété, à partir d’aujourd’hui (lundi), journée de «grève nationale», en signe de solidarité avec les protestataires, tout en exprimant son mécontentement par rapport à la manière avec laquelle le MEN a traité ce dossier. Pour sa part, l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef), estime que «les nouvelles dispositions contenues dans la nouvelle loi de la Fonction publique sont en contradiction avec le décret du Premier ministre, stipulant l’assouplissement des conditions de recrutement dans la Fonction publique, et donnant la priorité à l’intégration des enseignants contractuels aux postes vacants, avec la prise en considération de deux facteurs: l’expérience et l’ancienneté des diplômes» et « le statut particulier du personnel de l’éducation qui stipule que les concours de recrutement des enseignants dans le cycle primaire se font sur titre». Le mouvement de grève est à son 7ème jour, et continue, lui, à enregistrer des victimes parmi le corps enseignant. La dernière en date est une enseignante, la trentaine pas encore entamée, venue de la wilaya d’Oran, qui a été, selon des sources concordantes, évacuée en urgence vers l’établissement hospitalier. Au moment où nous mettons sous presse, elle est toujours admise pour y recevoir les soins nécessaires. Et il n’est pas à écarter, au vu de l’opiniâtreté des grévistes, en dépit de leur petit nombre par rapport à leurs effectifs globaux, que de nouvelles personnes viennent rallonger le nombre de victimes, noircissant encore le tableau peu reluisant du secteur de l’éducation. À titre d’information, les contractuels sont estimés à 28 000 dans un corps en comptant 400 000. Gageons que la raison prévale dans cette affaire pour l’intérêt suprême de la Nation.
Zaid Zoheir

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