Le chef d’État a implicitement dénoncé des propositions de candidats républicains à la Maison-Blanche, telles que celles de Donald Trump et de Ted Cruz.
Le président des États-Unis, Barack Obama, a estimé samedi, que «stigmatiser» les musulmans faisait le jeu des djihadistes «qui veulent nous monter les uns contre les autres», condamnant implicitement des propositions de candidats républicains à la Maison-Blanche. Dans la lutte contre le groupe État islamique (EI), «nos partenaires les plus importants sont les Américains musulmans», a-t-il déclaré dans son allocution hebdomadaire, après des attentats, mardi, à Bruxelles revendiqués par l’EI qui ont fait 31 morts et quelque 300 blessés.
Il a présenté ses condoléances aux deux Américains au moins tués dans ces attentats, lors desquels «au moins 14 Américains ont été blessés». «Nous devons rejeter toute tentative de stigmatiser les Américains musulmans» et saluer « leurs énormes contributions à notre pays et à notre mode de vie », a affirmé M. Obama. «Ces tentatives sont contraires à notre caractère, à nos valeurs, et à notre histoire en tant que nation bâtie sur l’idée de liberté religieuse», a encore dit le président américain. «C’est aussi contre-productif. Cela fait directement le jeu des terroristes qui veulent nous monter les uns contre les autres ; qui veulent avoir une raison de recruter davantage de gens pour leur cause dévouée à la haine»
Les propositions controversées de Trump
Les deux principaux prétendants à l’investiture républicaine en vue de la présidentielle du 8 novembre, Donald Trump et Ted Cruz, soutiennent l’idée que la police patrouille les quartiers musulmans. Donald Trump veut en outre, interdire temporairement aux musulmans d’entrer aux États-Unis de peur qu’un extrémiste ne se cache parmi eux. Barack Obama a reconnu que le groupe EI «représentait une menace pour l’ensemble du monde civilisé», mais il a promis que «les terroristes échoueront». Il a salué, notamment l’élimination par les États-Unis du numéro deux de l’organisation djihadiste, Abdel Rahmane al-Qadouli, annoncée vendredi. La quatrième édition du Sommet sur la sécurité nucléaire, qui réunira plusieurs chefs d’État à Washington jeudi et vendredi prochains, sera l’occasion d’évoquer la lutte contre l’EI et de « s’assurer que le monde reste uni dans cet effort », a précisé le président américain.