Accueil ACTUALITÉ Marché boursier : Benkhalfa livre sa recette « miracle »

Marché boursier : Benkhalfa livre sa recette « miracle »

0

Décidément, les autorités algériennes sont déterminées à mettre les bouchées doubles, afin de dynamiser le marché financier. Après de longues années de léthargie, la Bourse d’Alger se réveille-t-elle pour permettre au gouvernement de faire face à la chute des prix du pétrole ?
La réponse est sans doute oui, si l’on se réfère aux efforts consentis par l’État, ces dernières semaines, dans la perspective de laisser à l’économie nationale de se financer via le marché boursier. Dernière en date est la rencontre du ministre des Finances Abderrahmane Benkhalfa, hier, avec les différents intervenants du marché boursier.
À cette occasion, le ministre a donné une série de recommandations pour atteindre ces objectifs. Ainsi, le premier argentier du pays a-t-il évoqué les mécanismes de nature à stimuler l’animation de ce marché dans sa globalité, et la nécessité de lui conférer de la crédibilité». Selon un communiqué de presse rendu public, suite à la fin de la rencontre ayant regroupé Cosob, la Bourse, et Algérie Clearing (organisme veillant à la sécurité des opérations sur titres), les P-DG des banques ainsi que les représentants des émetteurs de titres, le ministre a mis l’accent sur «l’exigence d’une synergie et d’un dialogue entre toutes les entités en vue de conférer la crédibilité au marché financier».
Par ailleurs, conscient que pour amorcer une redynamisation du marché financier, il est impératif de créer par des mesures fortes, cette réunion a examiné notamment les différentes actions engagées en vue de développer le marché des capitaux.
Aussi, s’étalant davantage sur sa «recette miracle», Benkhalfa est-il revenu sur l’importance pour les entreprises de s’engager sur la voie de la mobilisation par le marché des ressources financières nécessaires à leur développement et modernisation, en insistant sur les conditions à réunir par les entreprises pour être éligibles à l’accès au marché des capitaux.
Il s’agit notamment, précise le texte, de la transparence, la publication régulière des états financiers et leur diffusion, ainsi que la qualité et la faisabilité de l’information communiquée au grand public, autant de facteurs « qui favorisent la modernisation de l’entreprise et améliorent sa compétitivité ». Avec une capitalisation modeste, la Bourse d’Alger devrait passer de 15 milliards DA actuellement à plus de 100 milliards DA (près d’un milliard de dollars) avant la fin juin 2016 dès l’introduction du laboratoire pharmaceutique privé Biopharm en avril et de la cimenterie publique d’Aïn-Kbira de Sétif (filiale du groupe de cimenterie Gica) en mai, selon la Société de gestion de la Bourse des valeurs (SGBV).
Deux autres entreprises publiques pourraient faire leur entrée en Bourse au cours du 2e semestre de l’année. En 2013, le Conseil des participations de l’État (CPE) avait donné son aval à huit (8) entreprises publiques pour l’ouverture ou l’augmentation de leur capital social à travers la Bourse. Il s’agit de trois cimenteries publiques relevant du groupe Gica, dont celle d’Aïn-Kbira, du Crédit populaire d’Algérie (CPA), de la compagnie d’assurance Caar, de Cosider Carrières (filiale du groupe public Cosider), de l’entreprise Hydro-aménagement et de l’opérateur historique de téléphonie mobile Mobilis.
Dès l’entrée des sept entreprises publiques qui restent, dont deux probablement au cours du 2e semestre de l’année, la capitalisation de la Bourse d’Alger pourra atteindre l’équivalent de 10 milliards de dollars, avait fait savoir le DG de la Bourse.
Pour relancer la Bourse d’Alger en 2016. C’est une entreprise privée, Biopharm, qui a ouvert le bal en mettant en vente, depuis le 13 mars dernier, plus de 5 millions d’actions, correspondant à une part de 20% de son capital social, en vue de son entrée en Bourse. Tout de suite après, c’est le secteur public qui prendra le relai grâce à la cimenterie de Aïn El- Kebira.
L’entreprise qui appartient au Groupe industriel des ciments d’Algérie (Gica) a obtenu le visa de la Cosob il y a quelques semaines pour ouvrir 35% de son capital aux investisseurs du grand public. Ces mesures suffisent-elles pour dynamiser la Bourse d’Alger ? Les spécialistes ne cessent d’exprimer leur pessimisme, surtout que l’Algérie a tenté plusieurs fois de dynamiser son marché financier, mais en vain. La tentative 2016 sera peut-être plus fructueuse.
En effet, la chute des prix du pétrole peut changer toutes les données.
Lamia Boufassa

Article précédentLa pré-domiciliation bancaire en vigueur depuis : premiers couacs ?
Article suivantLe sit-in des contractuels de léducation avorté : arrestation d’une centaine d’enseignants