La ministre de l’Éducation nationale, Nouria Benghebrit, met en garde les élèves de troisième années secondaire, qui s’apprêtent à passer leur Bac et qui, malheureusement, désertent les bancs de l’école. Benghebrit, pour qui le phénomène est anormal, menace d’appliquer des sanctions sévères contre les adeptes d’absentéisme allant même vers leur radiation.
S’exprimant, hier, sur les ondes de la Radio nationale chaîne 3 sur différentes questions, relevant de son secteur, Nouria Benghebrit a consacré la plus grande part de son intervention aux examens de fin d’année, qui approchent à grand pas. À ce sujet, la ministre a rappelé que le coup d’envoi sera donné avec les examens de Cinquième, le 22 mai prochain, suivi de l’examen du BEM du 24 au 26 mai, et enfin le Bac du 29 mai au 2 juin. Sur ces trois examens, elle a assuré que toutes les dispositions institutionnelles ont été prises. Concernant les élèves de troisième année secondaire qui désertent les classes, dès le premier trimestre et ne reviennent que le jour de l’examen, la responsable du secteur qualifie cette pratique d’anormale. Selon un constat fait sur le terrain, il a été démontré, indique-t-elle, que cette pratique est majoritaire particulièrement chez les doublants, alors que les nouveaux élèves sont plus disciplinés.
Dans ce cas, relève Benghebrit, la réglementation incite la prise de mesures contre ces élèves, à travers la convocation des parents, en cas de récidivisme l’établissement opte par des mises en demeure, mais au bout de la troisième, il y a radiation de l’élève qui l’empêchera de passer l’examen du Bac, et sera obligé de refaire toute son année. «Le Bac atteste des niveaux scolaires finalisés, et nous souhaitons que les parents soient aussi sensibilisés sur cette question», a-t-elle déclaré dans ce contexte. Pour la ministre, la responsabilité est partagée par tout le monde parce que, estime-t-elle, si l’élève se retrouve satisfait par l’enseignement en classe, il continuera à assister aux cours, dans le cas contraire, l’élève préfère «automatiquement» aller vers les cours privés, et c’est ce qui explique l’absentéisme à l’école.
Le concours de recrutement des enseignants fin avril
L’invitée de la Radio a fait savoir que le concours de recrutement des enseignants aura probablement lieu la fin du mois d’avril, et non pas le 23. «C’est pour laisser le temps aux candidats de mieux se préparer», a justifié Benghebrit. Elle a rappelé, dans ce cadre d’idées, que les recrutements dans le secteur de l’Éducation sont organisés chaque année puisqu’il y a des départs en retraite, mais aussi de nouveaux établissements qui sont créés. Elle a fait savoir que, pour la prochaine rentrée scolaire 2016-2017, 243 écoles primaires, 107 collèges et 138 lycées seront ouverts. S’agissant des 28 084 postes pour l’enseignement ouverts, elle souligne que 17 599 sont destinés pour le cycle primaire, 7097 pour le moyen et 2 988 pour le secondaire. En ce qui concerne les titres et les diplômes, elle rappelle aussi que la possibilité a été élargie cette année avec l’intégration de 28 nouvelles spécialités. Cet élargissement permettra d’assurer la qualité, en attendant que le ministère de l’Enseignement supérieur avec les Écoles normales et supérieures puissent combler les besoins du secteur de l’Éducation nationale, soutient-elle.
Une campagne d’explicitation de la 2e génération des réformes
Nouria Benghebrit a indiqué que son département entamera, à partir de cette semaine, une explicitation auprès des partenaires sociaux sur les grandes lignes de ce programme de 2e génération des réformes, dont l’essentiel relève de la problématique des valeurs.
Elle a expliqué, à ce propos, que le ministère est en train de rendre public un travail qui est mené par la Commission nationale des programmes, qui, en 2009, a édité le référentiel des programmes et de méthodologie, expliquant que ce programme est en lien direct avec la loi sur l’orientation de 2008. Indiquant que la Commission des programmes était composée de quelque 200 experts ayant travaillé dans 23 groupes spécialisés dans diverses disciplines, la ministre a fait état d’une capitalisation de l’expérience depuis 2003 en matière de conception et d’élaboration des programmes.
Évoquant le nombre de semaines d’apprentissage dispensées aux élèves, la ministre s’est réjouie du climat de stabilité qui a marqué le déroulement de l’année scolaire 2015-2016, relevant que, cette année, nous allons atteindre la norme de 36 semaines, alors que nous ne faisions que 28 semaines.
La carte d’identité biométrique pour les candidats au BAC bientôt finalisée
Dans ce contexte, la ministre a fait savoir que l’opération de distribution des cartes biométriques aux élèves de Baccalauréat a été déjà entamée dans la wilaya de Chlef. Il y a une très bonne avancée dans ce dossier, souligne-t-elle, assurant que, dans certaines wilayas, la prise en charge sur le plan opérationnel a été excellente, grâce à une coordination très étroite entre la wilaya et la direction de l’Éducation. Dans d’autres wilayas, par contre, ç’a été un peu plus long, dira-t-elle, mais assure, toutefois, être au rendez-vous dans l’élaboration de cette carte aux candidats de Terminal avec le ministère de l’Intérieur que nous serions au rendez-vous. Pour le BEM la carte biométrique n’est pas exigée.
Ania Nait Chalal
