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Constantine capitale de la culture arabe : baisser de rideau entre satisfécits et controverses

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Que faut-il retenir de la manifestation Constantine capitale de la culture arabe après presque 12 mois non-stop ? La question ne peut être saugrenue, car à quelques jours de la clôture de l’événement, le questionnement s’impose de lui-même, et là, force est d’admettre que l’édition constantinoise de la manifestation culturelle arabe a été très controversée pour un tas de raisons.

Sauf que nombreux sont les Constantinois qui admettent que la ville a gagné quand même en infrastructures ce qui n’est pas négligeable pour une cité qui se veut capitale de l’est algérien, il n’en demeure pas mois que la qualité des manifestations n’a pas suscité l’adhésion populaire tant espérée et pour cause : force est d’admettre que les semaines culturelles des pays arabes ou encore celle des villes algériennes n’ont pas dépassé le stade superficiel et folklorique de la chose, pas plus. Alors tout un chacun est en droit de s’interroger quant à l’incidence de cet événement sur la culture arabe proprement dite. La ville a-t-elle réellement renforcé sa dimension culturelle à travers cette manifestation ? Que faut-il encore retenir de ces rencontres littéraires, poétiques et philosophiques des écrivains et autres penseurs arabes ? Les rencontres cinéphiles tant promises n’ont pas été au rendez-vous, du moment qu’aucune salle de cinéma n’a été réhabilitée au grand dam des Constantinois. Beaucoup de «couacs» ont été enregistrés, telle que l’affaire de la statue Benbadis le fondateur de l’association des Oulémas algériens, qui a fait couler beaucoup d’encre et qui a été enlevée juste après par les autorités locales. Enfin, il y a aussi la sortie des chanteurs kabyles qui ont exprimé leur refus de participer à cette manifestation qui fait la belle à une langue sur une terre réputée berceau de la berberie. Il faut reconnaître au moins une chose, c’est que les chanteurs kabyles ont soulevé une position déterminante dans la mesure où Constantine (Cirta) était faut-il le rappeler, capitale de la Numidie. Et dire que les autorités locales et les responsables en charge de cette manifestation affichent malgré toutes ces controverses un certain satisfecit pour clamer tout haut que l’évènement est une réussite. Loin s’en faut, avec autant de polémiques et couacs, le bilan de cette manifestation ne peut être franchement positif en tout point de vue . Seulement, et il faut le dire, Constantine a engrangé plusieurs réalisations, une aubaine pour la ville et ses habitants. Un ensemble d’infrastructures à rentabiliser, surtout la grande salle de spectacle Ahmed Bey (le Zénith) qui reste un grand acquis pour la ville, d’ailleurs, le ministre de la Culture a annoncé dernièrement lors d’une de ses visites que cette salle aura prochainement un statut juridique pour l’organisation de sa gestion.
Mais en attendant, l’on se rappelle avec beaucoup d’amertume, le scandale des salles fermées à Tlemcen juste après la clôture de la manifestation dédiée cette fois-ci à la culture islamique où des milliards ont été dépensés. Donc, dans quelques jours, les lampions vont s’éteindre sur une manifestation qui a voulu glorifier la culture arabe, mais dans l’absolu, de quelle culture arabe, avons-nous eu droit ? C’est triste aussi de dire que la manifestation s’achève presque dans l’indifférence générale de la population.
Mâalem Abdelyakine

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