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Côte d’Ivoire : sécurité renforcée après l’attentat djihadiste

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Le premier attentat djihadiste dans le pays a fait 18 morts, dont 4 Français, dans la station balnéaire de Grand-Bassam, près d’Abidjan. Les autorités du pays ont promis de renforcer la sécurité et de faire avancer l’enquête sur le premier attentat djihadiste en Côte d’Ivoire, qui a fait 18 morts, dont 4 Français, dans la station balnéaire de Grand-Bassam près de la capitale économique du pays, où se rendent mardi les ministres français des Affaires étrangères et de l’Intérieur.

« Jean-Marc Ayrault et Bernard Cazeneuve se rendront, mardi, à Abidjan pour témoigner de leur solidarité avec les autorités et le peuple ivoiriens et assurer de leur soutien la communauté française sur place », a-t-on annoncé dans l’entourage du chef de la diplomatie française.
Dans une allocution télévisée, le président ivoirien Alassane Ouattara a déclaré que « la Côte d’Ivoire ne se laissera pas intimider par des terroristes […] Nous ne permettrons pas que des terroristes freinent notre marche vers l’émergence » économique, a-t-il expliqué. Des lieux fréquentés par des étrangers avaient déjà été la cible d’attentats revendiqués par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) en Afrique de l’Ouest, à Bamako (20 morts, dont 14 étrangers le 20 novembre 2015) et à Ouagadougou (20 morts le 15 janvier). Quelques jours avant l’attentat de Ouagadougou, un chef d’Aqmi avait menacé les alliés des « Croisés », en allusion, notamment aux pays qui fournissent des troupes à la force de l’ONU au Mali ou abritent des bases françaises ou américaines, comme la Côte d’Ivoire et le Burkina. Lundi, le ministre de l’Intérieur ivoirien Hamed Bakayoko a d’ailleurs révélé que des projets d’attentats avaient déjà été déjoués. « Cela fait quelques années que notre pays est ciblé », a-t-il dit.

« Plan d’action »
Le bilan de l’attaque, revendiquée par Aqmi, est désormais de quinze civils et de trois membres des forces de sécurité tués, alors que trois « terroristes » ont été abattus, a-t-il indiqué à l’issue d’un conseil des ministres extraordinaire, corrigeant un premier bilan qui faisait état de six assaillants tués. Parmi les dix-huit morts figurent, notamment quatre Français, selon la présidence française. Une ressortissante allemande, la directrice de l’Institut Goethe à Abidjan, a également été tuée. De source proche du dossier, des ressortissants du Liban, du Burkina Faso et du Mali figurent aussi parmi les morts. La France a assuré que « la coopération entre tous les États menacés par les groupes terroristes, notamment en Afrique de l’Ouest, doit plus que jamais s’intensifier ».
Le Conseil de sécurité de l’ONU a également souligné « la nécessité d’intensifier les efforts régionaux et internationaux pour combattre le terrorisme et l’extrémisme violent, qui peut conduire au terrorisme ». Dans son allocution, le président Ouattara a aussi mis l’accent sur la « collaboration » avec ses partenaires régionaux, continentaux et internationaux. Il a demandé à ses concitoyens « de ne pas céder à la peur » et de « vaquer à leurs occupations », assurant que la sécurité était « assurée sur toute l’étendue du territoire ». Auparavant, Hamed Bakayoko avait souligné que la sécurité serait renforcée aux « endroits stratégiques et dans les lieux accueillant le public […], écoles, ambassades, sièges internationaux, résidences diplomatiques […] et aux frontières ». Le Plan d’action contre le terrorisme (PACT) mis en place récemment va rester au niveau rouge, selon M. Bakayoko. C’est ce plan qui a permis une intervention rapide des forces de sécurité, dont des « éléments spécialisés sont prépositionnés pour pouvoir intervenir rapidement sur tout le territoire », a expliqué une source sécuritaire ivoirienne. Vers 12 h 30 dimanche, les assaillants ont semé la terreur sur la plage et attaqué plusieurs hôtels aux cris « d’Allah Akbar », selon les témoins.

Téléphone retrouvé
Selon le ministre, les policiers locaux sont « allés au contact » dès les premiers coups de feu. La rapidité de l’intervention a été saluée par plusieurs sources occidentales, notamment l’action coordonnée de plusieurs forces, ce qui n’avait pas été le cas à Ouagadougou ou à Bamako. Le ministre n’a pas voulu donner de détails sur l’enquête, soulignant que le parquet procédait aux identifications des assaillants comme des victimes. Il a indiqué qu’un téléphone appartenant aux djihadistes avait été retrouvé et que son contenu serait exploité. Une source occidentale a souligné l’importance de connaître la nationalité des assaillants. « Si ce sont des Ivoiriens, c’est qu’il y a un possible terreau et c’est très inquiétant. Ou ce sont des étrangers et l’opération a été montée de l’extérieur », a-t-elle dit. Alors qu’un deuil de trois jours a été décrété lundi, le pays restait sous le choc du premier attentat djihadiste en Côte d’Ivoire. « Nous sommes Grand-Bassam », titrait le journal Le Patriote, alors que le quotidien Fraternité-Matin appelait à « l’Union, avant tout ».

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