Au moins cinq contrats de partenariat dans le secteur du textile seront signés entre les entreprises publiques et privées, avant le mois de juin prochain, date de la tripartite. L’annonce a été faite hier, par le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, lors de l’ouverture des premières journées du textile.
Le ministre a fait part de l’accord et l’engagement des autorités publiques, du partenaire privé représenté par le Forum des chefs d’entreprises (FCE) et le partenaire social représenté par l’Union générale des travailleurs algériens (Ugta) pour amorcer une relance du secteur du textile, augmenter le taux de couverture du marché national par la production locale et, arriver à une insertion efficace dans la carte mondiale du textile, grâce justement à cette complémentarité. Un impératif inscrit dans la stratégie industrielle du gouvernement, selon lui. Il a soutenu que la participation de partenaires étrangers, détenteurs de savoir faire et de technologie, est nécessaire pour reconquérir le marché national devenu très exigeant.
Pas moins de quatre autres ministres (Commerce, Travail et Sécurité sociale, Formation professionnelle et Enseignement supérieur) ont participé à l’ouverture de ces journées, montrant ainsi, toute l’importance accordée par l’exécutif à la relance de l’industrie textile dans notre pays. Mohamed El Ghazi, Mohamed Mebarki et Tahar Hadjar ont chacun de leur côté pris des engagements à contribuer à l’essor de cette industrie, selon le domaine d’intervention de chaque département ministériel. Pour sa part, le président du FCE, Ali Haddad a considéré que l’appareil de production textile créé par volontarisme politique dans les années 60/70, était caractérisé par le protectionnisme, ce qui a empêché la fabrication locale d’être confrontée aux innovations extérieures. Elle est restée ainsi loin des évolutions des besoins de notre population très sensible aux influences de la mode. Pour revitaliser ce secteur, il faudrait, selon lui, développer intensément le partenariat avec le privé national et étranger capable d’améliorer le modèle d’organisation, rétablir des normes de qualité et de coût et de moderniser le marketing. Il a insisté au passage sur la rénovation des équipements, jusque-là vétustes et inadaptés aux nouvelles tendances dans ce domaine.
Le marché national du textile est estimé aujourd’hui à près de 5 milliards de dollars. Or, la production nationale (prêt-à-porter, chaussures, fil et autres) satisfait à peine 4% des besoins des consommateurs algériens, estimés à 400 milliards DA, tandis que les 96% restants sont comblés par l’importation. Cette filière ne représente aujourd’hui que 0,15% du Produit intérieur brut (PIB) du pays. Analysant le phénomène de recul de l’industrie textile publique ces dernières années, Yazid Hamadate, Président directeur général du groupe public Textile et Cuirs a avancé, entre autres arguments, la vétusté des équipements des entreprises publiques et surtout l’ouverture tous azimuts de l’importation qui a inondé le marché national, parfois, par des produits contrefaits.Il a souligné cependant, qu’en vue de redynamiser ce groupe – composé de 41 unités – des investissements ont été concédés par l’état à partir de 2011, accompagnés par des avantages fiscaux dans les dernières lois de finances, ainsi que des programmes de formation.
Plusieurs unités ont donné des résultats en termes de production à partir de 2015 et cela devrait nous permettre de récupérer des parts du marché et même d’aller vers l’exportation plus tard, a-t-il précisé. Il a fait savoir, en plus, qu’un plan de développement de la Société de gestion des participation SGP GIPEX, dont fait partie son groupe, a été adopté, il y a deux semaines, par le Conseil de participation de l’état.
La mise en œuvre de ce plan, qui a déjà commencé, vise à relancer la production en réactivant d’anciennes, telle que celle de Meskiana et surtout en se lançant dans le partenariat avec le privé national et étranger.
Hamadate a rappelé, dans ce cadre, qu’un contrat de partenariat algéro-turc a été signé l’année passée entre le groupe public Textile et Cuirs et la société Tayal, portait sur la création, à la zone industrielle de Relizane, d’un complexe industriel composé de 8 unités de production et une école de formation. La durée de réalisation est de 36 mois, sachant que les travaux ont déjà commencé en 2015. L’ensemble de ces unités créeront, à court terme, pas moins de 25 000 emplois directs, sans compter d’autres emplois indirects. Elles produiront dans un premier temps du fil à coton, dont les premières livraisons sont attendues à la fin de l’année en cours ou au plus tard du début 2017. Elles se lanceront, au fur et à mesure, dans la production d’habillement de tous types.
Lyes Azizi