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Droge et résine du cannabis dans le monde : le Maroc, la base arrière

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Le trafic de drogue et des stupéfiants, à travers le monde, ne cesse de s’accroître, comme en témoigne le bilan de l’année 2014 traitant de ce commerce illicite. Au-delà des chiffres qui donnent le tournis, l’inquiétude réside, surtout, dans la mutation constatée dans le régime et le mode de consommation.

Du cannabis, en passant par les drogues dures, de nouvelles formes de psychotropes voient le jour à l’aune du développement du phénomène, pour gagner tous les continents du globe terrestre, à tel point qu’aucune région n’a échappé à ce fléau qui prend de l’ampleur. Il va sans dire que les conséquences d’une telle activité illicite, dont le marché dort sur un martelât de milliards de dollars, touche à la santé publique, en plus de propulser le taux de criminalité et de violence y afférents. C’est ce qu’a révélé l’OICS (Organe international de contrôle des stupéfiants) dans son rapport de 2015. L’étude de cet organisme indépendant, en charge de la surveillance de la mise en œuvre des Conventions internationales des Nations unies traitant de cette question, fait état des zones importantes où ce trafic de drogues et de toutes sortes de stupéfiants sévit. Ainsi, si l’architecture des zones en question n’a pas changé, il n’en demeure pas que l’étude cite, avec précision, les pays parmi les plus fournisseurs, donc producteur, et ceux dont les territoires constituent une zone de transit et de foisonnement du fléau. Pour ce qui est de l’Algérie, si les autorités ne manquent pas de mettre les moyens pour combattre le phénomène, sa place géographique n’est pas à même de constituer un rencart pour contenir le fléau. Et pour cause, sa proximité directe avec le voisin de l’Ouest n’arrange pas bien les choses pour mettre fin au trafic effréné. En 2015, pas moins de 126 tonnes de résine du cannabis ont été saisies dans le pays, révèle l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT). En effet, l’étude de l’OICS en question montre que le Maroc est l’un des premiers producteurs du cannabis dans le monde. C’est ainsi qu’il occupe les premières marches du podium comme pays d’où provient la plupart des quantités de la résine du cannabis, acheminées de façon clandestine vers le continent européen. Le cannabis marocain va même au-delà de l’Europe. Car, cette étude précise que ce pays figure parmi les trois zones de transit, fréquemment citées durant la dernière décennie, et lesquelles sont à l’origine de cette substance saisie au niveau de plusieurs pays du monde entier. Pour la même année 2014, l’Afghanistan, le Liban et le Pakistan aux côtés du Maroc ont constitué une sorte de base arrière de la fourniture de la résine du cannabis, destinée aux pays de l’Europe occidentale, comme l’illustre l’étude rendue publique par l’OICS, sous forme d’une rapport établi en 2015. Le document montre aussi que les trois quarts des quantités arrivant vers l’Europe depuis le Maroc transitent par l’Espagne, porte d’entrée de la même substance narcotique. Connu pour être le royaume du haschich, le Maroc fait état de l’existence de quelque 47 196 ha de surfaces terriennes destinées à la culture du cannabis, en dépit, précise la même étude, de la volonté des autorités de ce pays de vouloir lutter contre ces cultures. Or, la réalité démontre tout juste le contraire des intentions du Royaume marocain, lorsque l’on sait les quantités importantes de cette drogue signalées notamment tout au long de la bande frontière qui le sépare de l’Algérie. Ainsi, selon le bilan national rendu public hier par l’ONLCDT traitant de ce trafic, se basant sur les données des services de Sécurité, en charge de lutter contre le phénomène, près de 60% des 126 685,7 kg de résine du cannabis saisis, pour l’année 2015, proviennent de l’Ouest du pays, apprend-on. Le même bilan fait état de près de 40% des mêmes quantités ont été saisies dans la région sud (36,14%), au niveau du Centre (5,18%) et dans la région Est (1,27%). Par ailleurs, s’agissant du Sud, force est de constater que le climat d’insécurité qui règne dans cette région, caractérisé par un foisonnement de toutes sortes de trafics conjugués à l’activité de la contrebande, un état de fait dû à l’instabilité prévalant dans les pays voisins, serait à l’origine de la hausse du trafic de drogue. En plus de la résine du cannabis qui a fait des ravages dans le pays, dont les conséquences de la consommation effrénée engendrent un lot de violences et l’accentuation du phénomène de criminalité, de plus en plus, de nouvelles sortes de psychotropes et autres drogues dures font apparition.

La cocaïne, la nouvelle tendance en hausse
Le rapport 2015 de l’Organe international de surveillance de l’application des Conventions internationales a relevé qu’en plus de l’Afrique de l’Ouest, qui représente une zone de transit de tous types de stimulants tels que l’amphétamine, une substance chimique provenant de l’Asie, le Maroc est une porte ouverte et un territoire de transit au trafic de la cocaïne. Cette sorte de drogue dure est acheminée clandestinement par la contrebande à bord de vols commerciaux depuis le continent américain, du Brésil précisément, pour être transportées vers l’Europe. Même si le même document ne fait pas part des autres destinations prises par ces arrivages, il n’en demeure pas moins que, depuis ces dernières années, cette substance narcotique a tendance à rentrer en l’Algérie. C’est ce que montre le bilan dressé par l’Office national qui a relevé une hausse importante dans les quantités saisies en matière de la cocaïne (6,987,7%), durant l’année 2015 comparativement à 2014, enregistrant respectivement 88 287,3 grammes et 1 245,6 grammes. Ceci, en dépit que fait que le trafic de drogue a reculé de 30,37% durant l’an dernier par rapport à la précédente période. Ce n’est pas tout, puisqu’il y a eu aussi augmentation de quantité de l’héroïne saisie, passant de 339,1 grammes en 2014, à 2 573,7 grammes l’année d’après, apprend le même Office. D’apparence, donc, les données fournies par différents organismes ne peuvent qu’attester qu’une bonne partie de ces quantités de drogues dures qui ont fini par conquérir la société algérienne au détriment de la santé et de la sûreté publique, provient du voisin de l’Ouest, même si au demeurant aucune précision n’a été apportée quant à l’origine de cette forme de stupéfiants. Par ailleurs, le même Organe international, en parlant de la zone afrique, a appris que ce continent représente l’une des importantes zones de trafic et de transit de la drogue. Allant plus dans le détail, l’OICS a noté que les pays de l’Afrique du Nord, à comprendre le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, pour le moins que l’on puisse citer, en est une zone régulièrement utilisée par les narcotrafiquants et la contrebande pour l’exercice du trafic de toutes sortes de drogues, dont la cocaïne, pour acheminer ces stupéfiants dans les pays européens. Ainsi, apprend-t-on à travers cette étude, la région nord de l’Afrique représente aussi l’une des premières sources de fourniture de drogue en Europe.
Farid Guellil

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