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Complexe sidérurgique d’El Hadjar : redémarrage de la production en mai

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Fermé depuis plusieurs mois, depuis le départ du partenaire indien Arcelor-Mittal et sa renationalisation par l’état algérien, le complexe sidérurgique d’El Hadjar (Sider) renaît peu à peu de ses cendres.
C’est ce qu’a affirmé son directeur général, Ahmed Benabes, invité à s’exprimer à ce sujet hier, à l’émission ‘l’invité de la matinée’ de la radio chaîne une. M. Benabes a fait un bref rappel de la situation dans laquelle se trouvait le complexe, caractérisée par l’arrêt de production, la vétusté et les pannes des équipements et surtout l’absence des fonds. Il a fait savoir, cependant, qu’un plan de développement d’urgence a été élaboré par le ministère de l’Industrie et des Mines et adopté par le Conseil de participation de l’état (CPE), grâce auquel près d’un milliard de dollars (selon le ministre de tutelle M. Abdesselam Bouchouareb, ndlr) ont été injectés, dans l’objectif de relancer ce complexe. Cette relance se fait selon ce responsable sur deux phases. Une première phase consacrée à la rénovation de toutes les infrastructures complexe : installations portuaires, de transports, de préparation matières, ainsi que celles de transformation. La priorité a été donnée à la rénovation du four qui transforme les minerais en acier et qui est resté sans révision depuis six années, subissant au passage une succession de pannes. C’est la tâche la plus difficile et qui nécessite beaucoup de fonds. Pour cela, toutes les études ont été faites, tous les contrats sont signés avec des sociétés publiques et privées (parmi celles-ci il y a les nationales et les étrangères), pour lancement des travaux a-t-il souligné. La deuxième phase est celle de début de la production et commercialisation produits plats (rond à béton) et produits longs (bobines), qui interviendra au mois de mai 2016. Cette production pourra atteindre 1,5 à 1,6 million de tonnes vers la fin 2017, un chiffre jamais réalisés auparavant et qui permettra à l’entreprise de retrouver entièrement son équilibre financier et ne plus dépendre, par là même, des aides de l’état, a-t-il ajouté. Annonçant les projets à moyen terme, M. Benabes a déclaré que dès le début 2018 et après la récupération des capacités du complexe à 100%, l’objectif escompté est d’augmenter la production. Une étude sera réalisée d’ici là et un projet passera au niveau du CPE pour validation.
Par ailleurs, la prise en charge de la ressource humaine est une priorité dans le plan de développement de Sider. Son directeur général a parlé d’un programme de formation très ambitieux, avec des stages en Algérie et à l’étranger (auprès des fournisseurs d’équipements). Initié fin 2015, il prévoit le recrutement de 500 cadres, pour arriver sur une période de cinq années à engager 1500 personnes, en favorisant la compétence. Il a évoqué également un projet formation dans la maintenance des équipements, en vue d’accompagner l’augmentation de la production et même des prestations externes. Pour ce qui est des matières premières utilisées par Sider d’El Hadjar, son dirigeant a précisé qu’elles sont nationales et fournies par les mines de Boukhadra et d’El Ouenza. Il a rappelé les projets lancés par le ministère de l’Industrie et des Mines visant la modernisation et la réhabilitation des installations de ces mines, financés par l’état à hauteur de 76 millions de dollars, en vue d’assure un approvisionnement régulier pour El Hadjar. Des projets dans lesquels sont impliqués les ministères des Transports et des Travaux publics. Sur une question relative à une éventuelle concurrence entre Sider et les nouveaux complexes complexes de Bellara (partenariat avec la société qatarie Steel Sider), d’Oran (partenariat avec la société turque Tociali) et même les quelques producteurs privés, l’invité de la chaîne une s’est montré rassurant, en évoquant plutôt une complémentarité entre l’ensemble des intervenants, qui serait bénéfique pour la production nationale. Il a avancé l’ambition de son entreprise de garder l’exclusivité pour ce qui est de la production du rond à béton et des tubes. D’autre part, le volet relatif au partenaire social a lui aussi figuré dans l’intervention de M. Benabes, qui a tenu à souligner que les perturbations sont loin derrière et qu’il y a aujourd’hui un prise de conscience quant à l’intérêt et le devenir communs, notamment après les élections syndicales du mois en cours. La relation avec le partenaire social réglementée par la loi et autres accords et conventions signés, en plus du dialogue. Si les deux parties respectent tout cela, nous sommes condamnés à s’entendre et il y va de la survie complexe, a-t-il conclu. Pour rappel, le complexe Sider d’El Hadjar relève du groupe public Imétal (spécialisé dans les industries métallurgiques et sidérurgiques), issu de la dernière restructuration du secteur public marchand. Il sera l’une des principales haltes de la prochaine visite du Premier ministre Abdelmalek Sellal à Annaba, en vue de superviser les projets inscrits dans le plan quinquennal (2015 – 2019), ainsi que les perspectives de développement de cette ville côtière.
Lyes Azizi

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