Un appel a été lancé, hier, à partir d’Alger, aux Nations unies, à son Secrétaire général et aux membres de son Conseil de sécurité, pour agir par l’organisation d’un référendum au Sahara occidental, et ce, en application du Droit international pour une question de décolonisation inscrite sur l’agenda onusien, en vue de mettre un terme à la colonisation marocaine au Sahara occidental, dernière colonie en Afrique. Les présents à la rencontre citoyenne de solidarité avec le peuple sahraoui et à son droit à l’autodétermination ont adressé une lettre au Secrétaire général des Nations unies et aux membres du Conseil de sécurité leur demandant d’agir pour «amener l’occupant marocain à se conformer à la Légalité internationale», «le respect et l’application des Résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU et de son Conseil de sécurité, notamment la Résolution 1514 sur l’octroi de l’indépendance», et «qu’il soit mis un terme aux violations par le Maroc des droits de l’Homme des Sahraouis dans les territoires occupés», ont précisé les rédacteurs de cette lettre. Organisée par l’Assemblée populaire de la commune d’Alger-Centre, jumelée avec la wilaya, El-Ayoune, de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et le groupe parlementaire (APN) de fraternité Algérie-RASD, les initiateurs ont voulu que la rencontre se tienne le jour (hier, ndlr) de l’arrivée de Ban Ki-moon, SG de l’ONU, aux camps des réfugiés sahraouis, à Smara, pour se rendre par la suite à Bir-Lehlou, dans les territoires libérés du Sahara occidental. La conférence de soutien à la cause et au combat du peuple sahraoui pour son indépendance a vu, outre la présence des représentants des deux institutions algériennes précitées, le président et les élus de la commune d’Alger-Centre et les députés, dont Mme Bounab, celle de responsables d’autres institutions du pays. Il s’agit de membres de la Commission nationale consultative de protection et de promotion des droits de l’Homme (CCPPDH), dont son président Kesentini, de ceux du Croissant-Rouge algérien (C-RA), sa présidente Benhabyles, le président de l’Assemblée populaire de wilaya d’Alger, Zaïm, de représentants de la société civile, ainsi qu’une délégation d’étudiants de pays africains et une délégation sahraouie, conduite par Mohamed Chikh, chargé d’Affaires à l’ambassade de la RASD, à Alger. Pour les rédacteurs dudit appel, le temps est venu pour que la communauté internationale, son SG et son Conseil de sécurité «agissent» pour mettre un terme aux souffrances du peuple sahraoui, lequel «aspire à vivre indépendant et libre sur ses terres, le Sahara occidental», ont indiqué les intervenants, à l’instar des autres peuples du monde. La décolonisation de la dernière colonie en Afrique est «incontournable», ont souligné les présents, ne manquant pas de rappeler que l’Histoire est riche en leçons et enseignements, en ce sens. Et la présence d’etudiants de différents pays africains, à la rencontre d’hier, qui a eu lieu dans un espace hautement symbolique, le Centre culturel Larbi-Ben-M’hidi, démontre que la déclaration «tant que la décolonisation du Sahara occidental n’est pas achevée, c’est toute l’Afrique qui est encore colonisée», demeure vivace dans l’esprit des peuples africains, dont ceux présents à cette rencontre. Le SG de l’ONU, dont la tournée a été entravée par l’occupant marocain, craignant de le voir saisi et interpellé par le dure quotidien des Sahraouis dans les territoires encore sous la colonisation marocaine, qui se manifeste, à l’instar des autres systèmes coloniaux dans l’Histoire des peuples, par le bâton, le fer et le déni de tout un peuple. C’est pourquoi, les signataires de la lettre adressée à Ban Ki-moon et aux membres du Conseil de sécurité, il est demandé d’élargir le mandat de la ission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) à la surveillance des droits de l’Homme au Sahara occidental, à l’instar des autres Missions de l’ONU, déployées dans des régions du monde. Insistant, par ailleurs, dans leur missive en question, à agir pour «amener» la Monarchie marocaine à «se conformer aux décisions de la Légalité internationale» laquelle dicte l’organisation du référendum d’autodétermination pour une question de décolonisation inscrite à l’ONU. Une demande qui intervient, faut-il le noter, en prévision du rapport sur le Sahara occidental que rédigera le SG de l’ONU au terme de sa tournée précitée, pour les membres du Conseil de sécurité qui se réuniront avant fin avril prochain sur la question.
Karima Bennour