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Hanoune tire sur le FLN

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Décidément, le bras de fer est définitivement engagé entre la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, et ses détracteurs au sein de ce qui est prétendument être un mouvement de redressement, dont le chef de file est Salim Labatcha, cadre éjecté des structures du parti. Pour le PT, Ennahar TV n’est qu’un «mercenaire» qui mène une cabale médiatique contre elle et sa formation politique. La décision d’exclure le dissident en question n’a finalement pas eu l’effet escompté par le PT, dès lors que l’intention d’étouffer le bébé dans l’œuf n’a accouché, comme résultat, qu’attiser davantage le désir de ses adversaires d’enclencher un soulèvement pour la renverser de la tête du parti. Dans un communiqué parvenu à la rédaction, Hanoune désavoue ses opposants et accuse Labatcha d’être un mercenaire à la solde de ses détracteurs. Avant-hier, la chaîne privée Ennahar TV a relayé une déclaration émanant de cadres du PT et s’exprimant au nom d’une mouvance de redressement, qui appelle la patronne trotskiste à quitter les rênes du parti et lui reprochent de s’approprier de son sigle et d’user de pratiques autoritaires dans la gestion de ses affaires. Des accusations gravissimes que le média télévisuel n’a pas manqué l’occasion pour tirer à boulets rouges sur Hanoune. Ceci, n’a fait qu’enfler une polémique et alimenter le sentiment d’animosité partagé entre la responsable trotskiste et Ennahar TV. En effet, selon le document des prétendus redresseurs signé par 39 membres du comité central (CC), 12 cadres du bureau politique (BP), d’une vingtaine de bureaux de wilaya du PT, Hanoune a été invitée à quitter «illico» les commandes du parti en lui reprochant de s’adjuger toutes les prérogatives du parti, l’utiliser à ses fins propres et au profit de ses partisans, comme si c’était une entreprise privée, selon les termes rapportés par l’organe médiatique national. «Partez, basta!», indique le même document dont les rédacteurs appellent la première dame à quitter le trône de la formation politique. Dans un commentaire ayant suivi cette déclaration, Ennahar TV à versé dans le dénigrement de Hanoune, lui reprochant son «long» règne à la tête du parti plus de 20 ans durant, a-t-on noté. La même chaîne télévisuelle désigne la responsable politique comme étant une actrice qui prend des décisions «unilatérales» et qui se retrouve, aujourd’hui, «dans l’œil du cyclone», allusion à l’action entreprise par ses adversaires. Selon le document des redresseurs auquel fait référence Ennahar TV, la patronne du PT adopte souvent un comportement «autoritaire» dans la gestion du parti, ce qui lui a valu, ajoute-t-on, l’hostilité de la classe politique et de l’opinion publique.

Labatcha et ses partisans poursuivent et poussent le bouchon à fond. En évoquant le groupe des 19-4 personnalités qui ont demandé audience au président de la République à travers une lettre, les mêmes partisans imputent à leur adversaire politique ce qu’ils désignent comme étant un complot fomenté contre le chef de l’état, Abdelaziz Bouteflika, comme pour lui reprocher d’être membre de ce groupe. «Autoritarisme, tyrannie, arrogance et détournement du programme du parti», tels sont les griefs retenus par cette mouvance. Pis encore, Hanoune est accusée d’exercer du chantage sur les walis pour l’obtention de fonds publics, et à Ennahar TV de s’interroger: s’agit-il par là d’une fin de règne de la dame de fer ou bien a-t-elle encore une marge de manœuvre? Pour Labatcha, cette initiative vise d’abord à rompre le mur de la peur à travers une déclaration qu’il présente être, d’emblée, comme signe d’amorce d’un mouvement de redressement. Le même responsable ajoute qu’il compte installer un groupe parlementaire au sein de l’APN dans une semaine, en indiquant s’adjuger du soutien de quelques élus du PT. Comme perspective, Labatcha se projette d’ores et déjà sur l’organisation de réunions au niveau de la base qui devront déboucher selon lui, sur la tenue d’une rencontre du CC et même, plus tard, d’un congrès extraordinaire. Après cette compagne politico-médiatique, le secrétariat du BP du PT, n’a pas hésité à contre-attaquer. Ainsi, dans un communiqué rendu public hier, l’instance politique accuse des cadres du FLN d’être les instigateurs derrière une cabale médiatique menée, selon lui, pour miner le parti. Le SBP estime que cette initiative émane de personnes étrangères au parti et lesquels instigateurs à leur tête Labatcha ne sont que de «prétendus» responsables qui veulent mener à ce qui semble, selon le communiqué du PT, à une «opération de sauvetage».
Le parti de Hanoune qualifie Ennahar TV de «mercenaire» ayant selon lui, rapporté des informations «infondées» en indiquant que le parti a dû vérifier l’authenticité auprès de ses structures politiques avant de s’exprimer et de dénoncer un mouvement de sape «visant» la formation politique. Pour Hanoune ce groupe a cité dans leur document des cadres du parti à l’insu de ces derniers. Elle accuse ses adversaires de faux et usage de faux et promet de mener des poursuites judiciaires contre ces «malversations». Ce ne sont que des «affirmations mensongères anti-PT», indique le document du SBP qui exclue tout mouvement de redressement au sein des rangs. Pour battre en brèche le document de Labatcha, Hanoune a affirmé que tous les membres cités par ce dernier ont affirmé ne pas avoir signé ou participé à ces attaques dont le PT et sa patronne ont été pris pour cible. Qu’en est-il donc des responsables derrière cette «opération» dont parle le PT ? Pour ce parti, ce sont trois cadres du FLN, non moins dirigeants au sein de l’UGTA qui exercent la «pression et le chantage» sur les responsables du PT siégeant dans la Centrale syndicale. Le but recherché étant de «destituer Louisa Hanoune comme ils l’ont fait avec Abdelaziz Belkhadem», cite le même document. Pour la formation politique trotskiste, ces «adversaires» mettent en avant leurs statuts au sein des institutions de l’état, pour dire qu’il s’agit d’une instruction venue d’en haut, accuse la déclaration. à ce titre, le PT a indiqué que le patron de l’UGTA après qu’il soit «alerté de ces agissements d’une extrême gravité» a nié avoir donné de telles instructions, fait-on savoir. Même si le PT indique s’être abstenu de verser davantage dans la polémique au risque d’aggraver une situation «déjà délétère», il compte assumer pleinement ses responsabilités, si jamais de telles «pratiques» perdurent.
Farid Guellil

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