Les spécialistes de la lutte anti-terroristes aux États-Unis ont, contrairement aux prétendus experts de l’hexagone qui répètent le même discours passant d’une Télé à une autre, ont une connaissance précise du fonctionnement de Daesh et de son financement. Daesh qui a des prétentions hégémoniques régionales voire mondiales a désespérément besoin de beaucoup d’argent frais . Car « la gestion d’un califat n’est pas donnée », selon les termes d’un fonctionnaire américain à la chaîne NBC. L’EI doit armer et nourrir ses « brigades », encadrées par les anciens officiers supérieurs de Saddam Hussein et leur verser des soldes conséquentes . C’est ainsi que la plupart des mercenaires combattants tunisiens et marocains qui seraient prés de 3000 réussissent grâce à des circuits détournés à envoyer de l’argent à leur familles au pays .Daesh verse également une pension aux familles des djihadistes tués, et doit trouver les moyens d’administrer le territoire qu’il a conquis. C’est d’ailleurs dans le but de le pénaliser financièrement que les Etats Unis ont intensifié leurs frappes en Syrie, visant notamment des raffineries contrôlées par Daesh. Mais lors du sommet du G20 Antalya en Turquie , Poutine a fourni des preuves précises aux participants mettant mal à l’aise certains participants impliqués dans le financement du terrorisme et de ses soutiens logistiques à travers le monde.
Daesh tire ses ressources financières de plusieurs sources mais les experts doutent fortement qu’il ait un trésor de guerre de 2000 milliards de dollars , l’équivalent de la dette publique de l’État financier . Les finances de l’organisation terroriste qui serait tout de même la plus riche de l’histoire , proviennent , des riches donateurs des monarchies du golfe. Tout comme les autres groupes terroristes qui combattent en Syrie, l’Etat islamique a d’abord pu compter sur l’argent de riches sympathisants déterminés soi disant à soutenir les Sunnites dans leur guerre contre Bachar el Assad, ses alliés chiites et éloigner le danger de leur frontières.
La plupart de ces fonds proviennent des pays du Golfe, où des donateurs acheminent des millions vers la frontière turcosyrienne, à destination des terroristes islamistes. Les gouvernements des plus grandes monarchies des pays du golfe ont également financé en secret les groupes radicaux sunnites qui combattent Assad.
Selon Michael Stephens, directeur du Royal United Services Institute, au Qatar, à la différence des donateurs qui financent directement l’État islamique, les États du Golfe soutiennent d’autres groupes, comme le front AlNosra, chouchou du quai d’Orsay Liwa alTawhid, Ahrar al Sham et Jaish alIsla. Cependant, des militants de ces groupes armés se sont alliés à l’Etat islamique ces derniers mois, et certains ont même rejoint l’organisation — ce qui signifie que l’argent des pays du Golfe parvient indirectement à l’Etat islamique. Il estime cependant que ces « donations » ne représentaient plus qu’un pourcentage moyen du financement de l’organisation terroriste. Les fonds proviennent en priorité des impôts auxquels sont soumises les populations des territoires sous contrôle de l’État islamique.
En effet depuis le début de son offensive massive en Irak, l’État islamique a réussi à s’emparer d’un territoire vaste à cheval sur l’Irak et la Syrie. Les djihadistes ont pu voler des millions de dollars en liquide et des équipements dans les banques et les installations militaires désertées pour un montant de 500 millions de dollars et des milliers de lingots d’or. Selon des témoins le travail de collecte de fonds s’apparente à celui des organisations mafieuses .Il est bien organisé, méthodique et repose sur l’intimidation et la violence. Daesh a aussi mis en place un système de taxes dans les territoires qu’il occupe. Le Council on Foreign Relations estime que les entreprises, petites et grandes, y contribuaient déjà à hauteur de plus de huit millions de dollars par mois. On pense par ailleurs que le groupe a récolté des millions de dollars grâce au commerce illégal d’antiquités. Selon le Guardian l’État islamique avait empoché au moins trente six millions de dollars dans une seule province syrienne en vendant des objets vieux de parfois huit mille ans. Mais le pétrole semble être la principale source de revenus de l’État islamique à l’heure actuelle.
Les militants extraient du brut dans une douzaine de champs de pétrole dont ils se sont emparés en Syrie et en Irak. Ils l’exportent directement ou l’envoient dans de petites raffineries, avant de l’acheminer par d’anciens chemins de contrebande dans les pays voisins, où il est vendu à bas prix au marché noir en Turquie . Des quantités transitant par des ports turques sont même acheminées sur le marché spot en Europe de l’est . Le trafic de drogue est aussi une source de financement non négligeable. D’où la nécessité pointée du doigt par Poutine et auparavant par l’Algérie de mesures coercitives et contraignantes au niveau des Nations- unies et des organisations régionales pour assécher le financement de l’international terroriste.
Mokhtar Bendib