à trois journées de la fête de l’Aid El-Adha, la ville d’Annaba enregistre une affluence incroyable de maquignons mais aussi d’acheteurs en quête de la bonne affaire pour acheter le mouton. En l’absence d’un contrôle rigoureux des services vétérinaires, le bélier reste intouchable et inaccessible pour les bourses moyennes. En attendant, les viandes rouge et même blanche sont proposées à des prix inabordables. Le consommateur médusé n’a pas le droit de consommer ce qu’il veut. La viande estampillée et qui est censée avoir subi un contrôle vétérinaire est seulement exposée pour dissuader les éventuels contrôles dans la majorité des cas programmés par les responsables de l’hygiène et de la répression des fraudes. Le client qui n’a pas de relations étroites avec les bouchers ou qui n’est pas dans un service de répression est vite repéré par les «coupeurs de viande» qui exigent la marchandise qu’ils veulent et dont l’origine est douteuse dans la mesure où les traces de l’estampillage ne sont pas apparentes. Certains bouchers et pour se justifier face au client évoquent le fait que la viande qu’ils refusent de vendre n’est pas complètement asséchée et pourtant elle est bien exposée dans un présentoir. La quantité de viande écoulée dans la ville de Constantine ne reflète guère le nombre de bovins et ovins enregistrés dans l’abattoir municipal. D’autre part, la quantité de viande dont l’origine est sans aucun doute d’abattage clandestin est en inadéquation avec la quantité saisie chaque mois par les services de l’hygiène qui apparemment ne ménagent aucun effort pour juguler un tant soit peu le commerce informel de la viande dont certains, au mépris de la réglementation en vigueur continuent de s’adonner à l’abattage clandestin un peu partout loin des yeux des contrôleurs… Loin était le temps où les bouchers proposaient des « vraies » viandes de mouton ou de veau. Actuellement, rares sont les bouchers, professionnels, qui activent encore donnant à leur métier toute la célérité voulue. C’est dire que les bouchers d’un autre temps font florès et ne sont pas gênés outre mesure par les innombrables saisies de viandes effectuées par les services d’hygiène pour continuer à fourguer du n’importe quoi aux consommateurs qui ne veulent pas mettre la main à la poche pour au moins préserver la santé de leur famille. Autant, les services de la direction de commerce de la wilaya ont, lors de leurs différentes opérations de contrôle durant les derniers dix jours, procédé à la saisie d’importantes quantités de produits alimentaires périmés. Dans le même sillage, les brigades de contrôle avaient, selon le bilan, déclenché plusieurs inspections de locaux commerciaux d’alimentation générale, restaurants, cafés et boulangeries. Ce sont de nombreuses interventions où une centaine d’infractions qui ont été constatées pour la circonstance, c’est du moins ce que nous avons appris. Ces mêmes services, dans le prolongement de ces opérations, ont décidé de la fermeture de plusieurs locaux commerciaux, boucheries et cafés en particulier. Ces derniers négoces sont d’ailleurs visés par les éléments des services d’hygiène des secteurs urbains de l’A P C où le défaut d’hygiène et la mise en vente de produits impropres à la consommation et tricherie sur la qualité sont ciblés. Pour l’heure, les bouchers informels sont autant ciblés et par les contrôleurs de l’hygiène de la commune et non moins les services de sécurité qui mènent leur dur combat contre la prolifération, en particulier, de l’abattage clandestin. A moins de trois jours de cette fête religieuse, la fièvre des prix s’est emparcé de la population désirant acquérir un bélier aux cornes tant désirées par les siens.
Khadidja B.
