Dans son rapport 2011-2012 sur l’état économique et social de la Nation, le CNES constate que la hausse des importations a rendu l’équilibre financier externe de l’Algérie « vulnérable », malgré les mesures d’encadrement du commerce extérieur mises en place en 2009 pour juguler les sorties massives de devises.
Le gouvernement a besoin de mettre en place de nouveaux instruments pour freiner la hausse des importations de l’Algérie, après l’échec des mesures prises en 2009 pour les limiter, a préconisé le Conseil économique et social (CNES).
« Les mesures de 2009 n’ont pas donné leurs effets pour 2011 et 2012, dont le rythme des importations est resté important. Leur impact relativement faible renseigne sur la nécessité de mettre en place d’autres instruments afin de juguler la hausse des importations », écrit le CNES dans son rapport diffusé à l’occasion du Forum économique et social du cinquantenaire de l’indépendance. Le payement des importations en 2012 a généré des sorties massives de devises qui étaient à l’origine de l’amenuisement du solde global de la balance des payements, véritable baromètre de la santé financière du pays. Pour le CNES, des inquiétudes sur l’économie nationale de « passer d’une logique d’accumulation basée sur la rente à un régime d’accumulation basé sur la productivitépersistant ». Ce passage inéluctable à une économie productive doit également être adossé à une judicieuse diversification des placements des réserves de change, appelées à atteindre 208 mds de dollars en 2013, recommandait le CNES qui s’interrogeait sur la stratégie d’investissement productif et financier de l’Etat à l’international.
Le CNES estime qu’une économie productive nécessite la modernisation et la consolidation du marché du crédit qui « demeure actuellement loin des espérances des opérateurs privés « , selon lui.Les ressources considérables collectées par le secteur bancaire « ne profitent pas aux PME à cause des réticences des gestionnaires et malgré les mesures prises pour améliorer la solidité et la gouvernance des entreprises », souligne le Conseil dans son rapport. « Les banques publiques et privées ne peuvent désormais rester en marge des préoccupations des entreprises productives, créatrices de richesses mais qui rencontrent des difficultés de financement », ajoute-t-il.
Le CNES relève que les banques, notamment publiques demeurent « faiblement engagées » dans le financement du secteur privé, l’augmentation significative des ressources bancaires profitant beaucoup plus aux projets d’infrastructures publics à rentabilité à long terme. Aussi, les ménages devraient profiter des crédits au même titre que les entreprises privées car l’épargne des ménages constitue l’une des principales ressources des banques, selon le rapport.
Synthèse I.B.