Avec le lancement du nouveau round de dialogue inter-libyen, à Genève, sous les auspices onusiens en présence des représentants des parties libyennes et des personnalités politiques, deux annonces, et non des moindres, s’invitent sur le cours et la teneur de ces pourparlers.
Ce qui compliquera, selon des experts, davantage les efforts en direction du processus en cours, pour le règlement de la crise politico-institutionnelle et sécuritaire en Libye, lequel processus est déjà difficile au regard de la complexité de la situation dans ce pays.
Le Parlement libyen, reconnu par la communauté internationale, a anticipé le débat sur la candidature de celui des deux postulants qui seront départagés par un vote des parlementaires, pour occuper le poste de chef du gouvernement d’union nationale. La proposition de la désignation d’une personnalité indépendante à la tête de l’exécutif d’union nationale, qui est au centre des pourparlers inter-libyens, que mène à Genève, l’Émissaire onusien pour la Libye, Bernardino Leon, vient ainsi d’être bousculeée. Autre nouvelle donne qui s’est invitée, au moment ou le conclave des négociations inter-libyennes se tient à Genève, c’est l’annonce du Premier ministre du gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale, Abdellah Ethani, en direct à travers une chaîne locale libyenne. Celui-ci a annoncé sa «démission», dans la soirée de mardi dernier, lors de son intervention en direct sur une chaîne de télévision locale, indiquant qu’il « la (démission) présentera officiellement dimanche prochain » a-t-il précisé. Quelques heures après, c’est son porte-parole, Hatem el-Arabi qui revient sur la teneur de l’annonce en question du Premier ministre libyen, et de faire savoir, que «le Premier ministre Abdellah Ethani présentera sa démission si le peuple libyen le lui demandera» a déclaré Hatem El-Arabi. À Genève, l’émissaire de l’ONU en Libye Bernardino Léon a affirmé, mardi, que l’objectif escompté par les pourparlers en cours à Genève «c’est la formation d’un gouvernement d’union nationale». Indiquant, à ce propos, qu’il était « possible » d’atteindre cet objectif « s’il y a volonté politique des participants » a-t-il déclaré. C’est lors de son annonce officielle du début des négociations inter-libyennes, suite à l’arrivée des représentants du Congrès général national (CGN), après deux brèves rencontres réunissant les représentants du parlement qui siège à Tobrok et des personnalités politiques libyennes que Bernardino Léon a fait les déclarations susmentionnées. Durant trois semaines de ces pourparlers inter-libyens, les participants vont discuter sur les questions liées à la formation du gouvernement d’union nationale, notamment les annexes de l’accord, conclu, juillet dernier, a fait savoir à cette occasion le responsable onusien Bernardino Léon. «Le processus ne réussira que si nous pouvons rassurer tout le monde» a souligné l’émissaire, affirmant la participation de toutes les parties libyennes, par leur présence au conclave de Genève sur la Libye. Précisant qu’il va travailler les trois semaines à venir avec toutes les parties libyennes pour « affiner » les annexes de l’accord précité, en vue de parvenir à « la formation début septembre d’un gouvernement d’unité nationale »a-t-il précisé. Rappelant que « les annexes du texte sont en premier le gouvernement d’unité nationale, en second les priorités de ce nouveau gouvernement» il ajoutera qu’ « en troisième place la composition, le fonctionnement et le budget des institutions de l’État libyen ». Il soulignera aussi dans ses propos qu’ « il y a également les arrangements de sécurité (…) et les priorités pour les institutions économiques indépendantes» a-t-il ajouté. Sur un autre plan et non des moindres, celui du bruit des armes dans ce pays, il a exprimé ses « regrets » de voir que le dialogue qu’il a instauré avec les diverses milices et forces armées «n’avance pas au même rythme qu’avec les politiques» a-t-il indiqué. Appelant «tous les Libyens à des paroles constructives pendant ce processus» a-t-il lancé, avant d’ajouter « en vue d’éviter les agissements unilatéraux» a-t-il déclaré. Sont présents au pourparlers inter-libyens qui se tiennent à Genève, et conduits par Bernardino léon , près de 30 personnalités représentant les parties en conflit en Libye, dont le CGN.
Karima Bennour