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Intoxications alimentaires : la sensibilisation fait défaut

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On ne cessera jamais de parler des intoxications alimentaires. Un phénomène qui s’accentue surtout en été. Tous les produits alimentaires sont exposés aux germes. Les restaurants, les pizzerias, les campus universitaires, les foyers et les salles des fêtes présentent des risques d’intoxication alimentaire. Il faut dire qu’en dépit des efforts consentis ces dernières années par les hautes autorités du pays en vue d’assainir le secteur du commerce des pratiques illicites et par ricochet assurer la protection du consommateur, l’anarchie et le dysfonctionnement continuent de régner dans la sphère commerciale, violant ainsi les lois encadrant la pratique commerciale légale et privant le consommateur de tous ses droits.Des denrées alimentaires avariées, l’expiration du délai de consommation, le manque d’hygiène et la salubrité, la vente de produits contrefaits, le non-affichage des prix, la vente de produits exposés au soleil… sont autant de pratiques commerciales frauduleuses faites, quotidiennement, au su et au vu des consommateurs, souvent attirés par les bas prix, sans se soucier des risques de sécurité ou de santé que peut engendrer le produit acquis.Les chiffres donnent froid au dos : au moins 4 000 à 5 000 cas d’intoxication alimentaire sont recensés chaque année en Algérie. 60% des cas enregistrés sont collectifs, étant contractés dans les fêtes de mariage et les waâdas, notamment en été, 40% des cas restants sont contractés dans les restaurants. Plus de 56% des intoxications alimentaires en Algérie sont causées par des commerçants. Comment donc réagir face à ce phénomène ? Mis à part quelques campagnes de sensibilisation initiées généralement par les directions du commerce dans certaines wilayas, la prise en charge de ce problème est loin d’être suffisante. On note malheureusement l’absence des associations et des directions de la santé pour lutter contre les intoxications alimentaires. Même les services d’hygiène sont mis à l’index à cause du manque de suivi et de la complaisance des PV rédigés selon les humeurs. Pourtant, il est important de sensibiliser les citoyens aux moyens d’obtenir un produit alimentaire sain, aux mesures d’hygiène, à la conservation du produit, ainsi qu’au respect de la chaîne de froid, surtout en été.
Ces intoxications sont dues au non-respect des règles d’hygiène et de la chaîne du froid, notamment pour les produits périssables tels l’œuf utilisé dans la confection des gâteaux et des pâtisseries, outre le lait et ses dérivés, les conserves et les boissons sont aussi mis à l’index.En outre, selon les médecins, le consommateur ne doit pas se laisser attirer par les produits qui portent le nom des grands labels, car selon eux, ils sont généralement contrefaits. Ainsi, le client doit, en premier lieu, avoir une certaine culture de consommation, c’est-à-dire ne pas accepter tout ce qui se vend et croire aux discours des vendeurs. Il doit être conscient sur ce qu’il consomme et ce, conformément à la loi n°09-03. Certes c’est facile d’en parler, mais comment arriver à convaincre les consommateurs dans ce sens ? Malheureusement, on ne voit plus dans les médias ces campagnes de sensibilisation qui attirent les consommateurs. Il faut également élaborer un guide du consommateur afin d’éclaircir les choses. La règlementation pour la protection du consommateur a changé mais les choses sont restées les mêmes sur le terrain. Utiliser un langage, aussi simple que possible, qui doit être à la portée de tous, à commencer par les enfants et les ménagères, est la condition essentielle pour permettre de sensibiliser au mieux sur les dangers des intoxications alimentaires.

Qu’est-ce qu’une intoxication alimentaire ?
L’intoxication alimentaire est liée à la consommation d’aliments infectés par des bactéries nocives pour l’organisme lorsqu’elles sont présentes en trop grande quantité. Les bactéries qui transmettent les infections alimentaires les plus courantes sont la salmonelle, le campylobacter et la listeria. Chacune se développe et s’attrape d’une façon spécifique. La prévention nécessite des mesures à tous les stades de la chaîne alimentaire, depuis la production jusqu’à la transformation, la fabrication et la préparation des aliments. Diverses précautions sont à prendre pour éviter toute contamination des aliments et donc assurer leur salubrité: vérifier les dates de péremption des aliments, pour s’assurer qu’ils sont comestibles ; réfrigération rapide des aliments: ne pas rompre la chaîne du froid des aliments en particulier les surgelés qu’il faut acheter au dernier moment et placer au frais le plus rapidement possible ; cuisson des aliments à des températures adéquates ; respecter les règles élémentaires d’hygiène en veillant à la propreté de la vaisselle et des mains ; jeter toutes les conserves bombées et respecter les barèmes (température, temps) de stérilisation des conserves ménagères ; conservation des aliments à l’écart les uns des autres pour éviter la contamination croisée et ainsi la prolifération des germes.

Respect des chaînes de froid
Les équipements et matériels frigorifiques utilisés dans les établissements de conservation des denrées alimentaires altérables réfrigérées ou congelées doivent être fabriqués en matériaux appropriés et aménagés de sorte à répartir uniformément la température ambiante en tous points de la denrée stockée. Les matières premières ou produits finis doivent être entreposés sous froid (négatif ou positif selon le cas) dans les lieux de production.
Le transport des denrées alimentaires altérables doit être organisé de façon à respecter les conditions requises selon que celles-ci soient réfrigérées ou congelées ; les denrées alimentaires altérables présentées à la vente au détail doivent être conservées dans des comptoirs réfrigérés ; limiter au maximum le temps de transport entre le moment de l’achat et l’arrivée au domicile où les denrées seront rapidement mises dans le réfrigérateur ou le congélateur ; on ne doit retirer les aliments du réfrigérateur qu’au dernier moment ; ne pas laisser trop longtemps les produits réfrigérés hors du réfrigérateur; mettre à l’avant du réfrigérateur les produits dont les dates limites de consommation sont les plus proches ; lisez bien sur l’emballage la température à laquelle le produit doit être conservé ; respectez les températures maximales indiquées sur les étiquetages des denrées préemballées.
Le fabricant de la denrée fixe la date limite de consommation en tenant compte de cette température ; laver une à deux fois par mois son réfrigérateur à l’eau savonneuse, le rincer à l’eau javellisée ; ne jamais recongeler une denrée décongelée.

La désunion des associations de protection du consommateur
Sur la quarantaine d’associations activant dans la défense et la protection des consommateurs, une quinzaine d’entre elles ont bénéficié, en 2014, d’un montant de 10 millions de dinars, au titre de l’exercice 2015.À cette occasion, le président de l’Association Apoce (Alger protection et orientation du consommateur) a mis en garde contre la désunion qui règne dans les rangs du mouvement. Dans ce contexte, il est souligné la nécessité de coordonner les actions menées dans le domaine de la défense et de la protection des consommateurs, et de renforcer les campagnes de vulgarisation et de sensibilisation à l’endroit de ces derniers.
Ceci étant, le président de l’Apoce qualifiant de «très faible» le mouvement de défense et de protection des consommateurs en Algérie en dépit de son importance, dira que «malheureusement, les associations activant dans ce domaine sont mal vues par certains organismes relevant de tous les secteurs, santé, transport, autorités locales…du fait qu’elles dénoncent des réalités qui peuvent gêner les organismes en question».La crainte se fait sentir également, ajoutera-t-il, auprès de certains opérateurs économiques, qui «oublient que nous sommes leur partenaire dans l’amélioration de la qualité de leurs produits et services».
Cependant, ce qui semble le plus inquiétant, demeure «cette guerre de positionnement au sein de la société», qui règne et divise les différentes associations de protection des consommateurs et qui au final affaiblit leur rôle et la rentabilité de leurs actions.
À noter qu’une quarantaine d’associations agréées activent aujourd’hui à travers le pays dans le domaine de la protection des consommateurs, dont trois nationales et le restant réparti entre associations de wilaya et de commune.
Ines B.

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