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Adrar entre le passé et le présent

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La ville d’Adrar fut crée en 1904 pour installer surtout des commerçants venus de Ouargla, Metlili, Ghardaïa… Des habitations en pisé (toub) furent construites et constituèrent le premier embryon de la ville qui recensait entre 200 ou 300 âmes pour atteindre 3000 en 1961, un peu plus de 50 000 en 2006. Aujourd’hui, on compte 65 000 habitants environ. La première école fut érigée en 1933 et le premier hôpital ou dispensaire en 1943. De nos jours, Adrar est en train de devenir un lieu de villégiature où malgré une chaleur estivale torride, lourde et pesante, plus de 45 degrés en été, il y fait bon d’y vivre. La ville a connu un bond spectaculaire. En un quart de siècle, elle a changé et commence à plaire aux autochtones et aux visiteurs. C’est une agglomération entièrement dévouée à l’islam, terre d’asile, véritable havre de paix.
Tous ceux qui ont bu et goutté l’eau de sa foggara vous le répéteront que nul, n’échappe à sa beauté, à la féerie spectaculaire de ses paysages, à l’hospitalité légendaire de ses habitants qui attirent de nombreux investisseurs relevant de plusieurs domaines.
La région de Touat continue toujours à émerveiller, exercer son charme fascinant et la gorgée d’eau vous fera indubitablement revenir vers cette contrée sublime. Connue pour ses «ziarrate» coutumes traditionnelles et ancestrales qui se perpétuent à travers le temps et les générations, dont le secret est source de bienfaisance et de prospérité. L’habit qui prévaut dans la région est inéluctablement le ‘cheche’et la gandoura : vêtement ample pour mieux se parer, se protéger de la rudesse du climat, des rayons ardents du soleil et enfin pour se sentir à l’aise dans ses déplacements ainsi qu’au moment de détente.
Généreux, humbles, hospitaliers, les Adrari prennent les choses comme elles se présentent et considèrent tout ce qui vient du ciel, donc du bon Dieu, est le bienvenu.
Feu Cheikh Belkebir, personnage charismatique, les a imprégnés de sa sagesse, de sa soumission de sa piété et de son abnégation pour le Seigneur.
Les prémices d’une vie, le pourquoi d’une existence, son utilité, l’amour pour le prochain, autant de repères qui nous entourent. Son ancienne mosquée a été complètement rasée pour en ériger, une autre, plus spacieuse, plus belle ; un véritable bijou architectural. La ville d’Adrar est dominé par la couleur ocre d’où son nom de ville rouge. Elle est surtout connue pour ses palmiers, ses foggarate, sa poterie et aujourd’hui son pétrole, son gaz et ses minerais : une véritable aubaine pour la population. Les foggarate ,ce sont d’anciennes conduites d’eau souterraine destinées à irriguer la palmeraie. Ouvrage hydraulique pour réduire au maximum l’évaporation ,les foggarate, dont le creusement a été entièrement réalisé par la main de l’homme ,utilisent un système de galeries souterraines permettant de drainer l’eau du sous-sol et de l’amener par gravité à partir d’ une succession de puits d’aération jusqu’à ce qu’elle émerge à la surface du sol, sous forme d’une « séguia», redistribuée par un distributeur(kasria )vers de petites rigoles. Le partage de l’eau est matérialisé par des peignes, répartiteurs en argile placés à travers des canaux d’irrigation qui assurent toutes les divisions et subdivisions. Le fonctionnement, quant à lui, est contrôlé par un ‘kial lequel détermine la quantité en fonction du montant de l’écot versé par le demandeur. Une trouvaille extraordinaire qui continue d’émerveiller à ce jour, dont la réalisation est attribuée au génie de l’homme.
Aujourd’hui, la ville d’Adrar est en pleine mue et les nombreuses réalisations achevées ou en voie de l’être sont un signe ostentatoire de son développement. L’image de la citerne tractée par un tracteur, à l’échappement suffocant, pour irriguer les arbres est dépassée ; le goutte à goutte, plus esthétique, plus efficace, le remplace et permet aux piétons de déambuler sous leur ombrage.
Plusieurs avenues sont bordées d’arcades recouvertes de roseaux. Il faut rappeler, que quand le soleil tape fort, il vaut mieux ne pas se risquer à marcher sans protection, l’insolation vous guette et ne vous rate pas. Le quartier de « bniouskout »qui paraissait furtif et désemparé ne l’est plus : une route à double voie inondée de lumière permet une circulation plus fluide et plus sécurisée. Des lampadaires, admirablement décorés et sertis de motifs traditionnels apportent une note de gaieté le soir, lorsque les gens du quartier pavanent à la recherche d’un brin de fraîcheur. À Adrar, on circule librement, on se sent plus en sécurité qu’ailleurs. L’enrobé, vaste projet consacré à la réfection des routes est apprécié par les usagers. Si une seule école existait auparavant, en 2014 les écoles primaires se comptent par centaine, les collèges ont atteint le chiffre de 80 et les lycées, plus de 35 ont permis à la jeune fille, une ouverture sur le monde extérieur, grâce à l’université africaine qui accueille plus de 8 000 étudiants. On y retrouve des jeunes filles venues de contrées lointaines et isolées : la commune de Timiaouine se situe à 950km du chef-lieu d’Adrar. Cette université est la preuve tangible du formidable essor économique qu’est en train de vivre la wilaya et les autorités locales, sous la houlette de l’immarcescible et impétueux Madani Fouatih, le wali, en sont conscientes et ne ménagent aucun effort quant à l’épanouissement de cette partie de l’Algérie profonde, appelée à devenir une plaque tournante et un carrefour incontournable. La construction de logements sociaux et ruraux, les répartitions de lots à bâtir sont mis en place pour répondre à une demande sans cesse croissante. Il faut rappeler au passage que la wilaya compte 294 ksour et la plupart des habitations sont en pisé (toub ) et le défi à relever est colossal. De nouveaux quartiers ont vu le jour : 140 logements, Tililène.
Adrar est en train de voler la vedette à certaines grandes villes du nord et les investisseurs accourent de partout, même des firmes étrangères sont présentes telles que Gaz de France, State Oïl et une entreprise chinoise qui exploite le gisement de gaz et de pétrole à Sbaa, 40 km du chef-lieu.
Auparavant, se rendre au marché, sous un soleil de plomb, pour faire ses courses, les bras lourdement lestés de provisions représentait une rude épreuve physique. Seuls quelques taxis aux allées et venues timorées, sillonnaient et parcouraient la ville. Actuellement, les taxis pullulent et le client a l’embarras du choix. Le transport privé est venu à la rescousse et les circuits et destinations proposés par les bus donnent entière satisfaction. Pratiquement ,toutes les lignes sont desservies (Alger, Oran, Béchar, Tindouf, Constantine, Ghardaïa, Annaba, Hassi-Messaoud, Tiaret, Tlemcen… Les passagers peuvent aussi bien prendre le bus ou l’avion qui propose plusieurs vols vers Alger (6 fois par semaine), Oran (5 fois), Bordj Badji Mokhtar (2 fois) et bientôt des vols vers Tindouf, Béchar et Constantine. La centrale électrique alimentée au gaz produit par la raffinerie deSbaa (40 km d’Adrar) témoigne de la volonté des dirigeants de faire d’Adrar et de sa région, un pôle attractif. La valeur et la beauté de cette région tiennent d’abord de sa variété. Chaque élément qui la constitue est unique, irremplaçable, indispensable.
Derrière les manifestations religieuses, culturelles, sportives derrière les coutumes, arts et traditions se dissimule un monde très élaboré, indivisible, solide ou vivaient et vivent encore ces peuples, dans un cosmos ordonné et structuré avec une complémentarité du monde moderne. Adrar est en train de passer à la vitesse supérieure.
Safi. A. T.

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