Le Colloque international sur « les souffrances du peuple palestinien face aux crimes de guerre et les crimes contre l’Humanité et le recours à la Cour Pénale Internationale » a clôturée ses travaux hier, à Alger, par une série de recommandations aidant à dégager les voies et moyens, notamment juridiques en vue de traduire l’entité sioniste devant la Cour Pénale internationale (CPI), pour ses violations des droits des palestiniens et ses crimes de guerre en Palestine. Si l’ensemble des participants ont souligné que la colonisation israélienne de la Palestine vient en tête des violations des droits des palestiniens et aussi du Droit international, les juristes, avocats et experts en matière de Droits, – des nationaux et étrangers-, présents durant les deux jours de la tenue de ce Colloque se sont engagés, à Alger, de soustraire à Israël, l’impunité dont elle bénéficie depuis , plus de 60 ans, grâce aux soutiens des alliés, membres permanents au Conseil de sécurité des Nations Unies. « Il est temps qu’Israël paie pour ses crimes contre les palestiniens » a été la déclaration phare des intervenants et des conférenciers nationaux et étrangers, qui à tour de rôle ont abordé, à travers les thématiques en lien avec le thème principal du Colloque, les moyens et mécanismes juridiques disponibles, à ce jour, pour qu’Israël soit enfin comptable de son génocide contre les palestiniens et aussi de ses violations du Droit international. Après l’adhésion de l’État de Palestine, en avril 2015, à la convention de Rome portant statut de la CPI, une nouvelle bataille juridique s’ouvre aux palestiniens, en premier lieu et aussi aux hommes et femmes libres dans ce monde, notamment ceux et celles qui détiennent la maîtrise de la loi et du droit, notamment sur le plan international pour que ces textes profitent en premie lieu à un peuple qui a été et continuer d’être spolié par l’occupation de l’entité sioniste. Convaincus et avisés que le chemin que s’apprêtent à emprunter les avocats et les juristes présents à Alger, sur fond de la domination des pays occidentaux, alliés d’Israël, principalement, Les États-Unis, la France et le Royaume-Unis , des institutions internationales, ONU et CPI pour ne citer qu’eux. Ce qui a été mis en avant, hier, lors de la conférence qu’a animé, l’expert, belge, Jean Fermon, autour du thème « difficultés de la mise en œuvre de la compétence universelle pour lutter contre l’impunité ». Loin de lui de semer un quelconque sentiment ou pensée de désespoir , son souci était d’avertir sur ce qui risque de ralentir ou de bloquer toute perspective de voire Israël payer pour ses crimes de guerre et ses crimes contre l’humanité en Palestine. C’est pour quoi, plus loin dans son intervention il invite les participants à ne pas faire fi de la portée et l’importance du rôle que joue et continue de jouer l’opinion locale et internationale pour peser sur les responsables politiques, notamment dans le pays précités, au regard de leur politique de deux poids et deux mesures, s’agissant du respect des droits de l’Homme et des crimes de guerre, à l’adresse des pays et épargnent l’entité sioniste. Invitant à la mise en place et la consolidation «du front juridique et aussi le front politique » au niveau internationale, au regard de la portée de la mobilisation des opinions à travers le monde, contre les agressions et les guerres israéliennes contre les palestiniens, dont les plus récentes et dont les images de crimes de guerre et contre l’humanité de l’entité sioniste, ont fait le tour du monde, suscitant de vives réactions de condamnation d’Israël. Outre la mobilisation et la mise en place d’un front juridique international, notamment dans son accompagnement de la démarche des palestiniens auprès de la CPI, la mobilisation politique sur le plan local, particulièrement dans les pays occidentaux, dont des lois offrent des possibilités pour des poursuites judiciaires contre des criminels israéliens, obligeant ces derniers à se confiner en Israël , de peur d’être malmené et arrêté dans ces pays. Ce qui, pour rappel, a été le cas pour l’ex-ministre des affaires étrangères sioniste, Livni, poursuivis par la justice britannique, après un dépôt de plainte par la société civile, à Londres, et que quelques temps après, les responsables politiques, soucieux de l’impunité d’Israël, une lois a été adoptée à la Chambre des Lords… Pour sa part Maître Mohamed Kamel Rezzag Barra, après avoir souligné lui aussi la politique de deux poids et deux mesures, précitée, a plaidé pour « une lutte sur l’ensemble des fronts » y compris, juridique, même s’il a tenu à préciser à propos de la colonisation sioniste en Palestine « ce qui a été usurpée par la force est repris par la force ». S’interrogeant plus loin dans son intervention sur la nature des affaires inscrites à la CPI , lesquelles sont au nombre de 22, dossiers pour des poursuites judiciaires contre vingt-neuf personnes, de neuf pays africains, uniquement, dont deux personnes des décisions définitives de justices ont été rendues. Ce qui, pour son prédécesseur, Jean Fermon a relevé, en indiquant qu’il a été l’initiateur de la plainte déposée auprès de la justice de son pays , La Belgique contre le commandant de l’armée des États-Unis, après son invasion en mars 2003, de l’Irak. Palinte qui a vite fait réagir Washington, en exerçant des pressions sur le gouvernement belge, qui a son tour, procédé à changer sa législation. Ce qui conforte amplement l’approche développée par bon nombre de participants au Colloque international, relative à la consolidation et la mobilisation sur le plan local, des pays occidentaux, notamment, de l’opinion nationale pour mettre en échec la politique de deux poids et deux mesures dans les pays occidentaux précités, pour qu’enfin l’impunité dont bénéficie Israël soit levée juridiquement et politiquement.
Karima Bennour