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La production fourragère locale insuffisante

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La production fourragère locale est nettement insuffisante pour combler les besoins des éleveurs. Le déficit est estimé à 4 milliards d’unités fourragères. Pourtant, depuis quelques années on note une réelle intensification des productions fourragères. Les prix rémunérateurs en production laitière incitent les éleveurs à l’intensification fourragère : installation de kits d’aspersion, introduction du sorgho fourrager ou de la luzerne. On note l’introduction, certes encore limitée, de l’enrubannage sous forme d’ensilage de maïs. De nombreux élevage laitiers sont en hors sol ou ne disposent pas de surface fourragères suffisantes ; d’où des apports de paille et de foin extérieurs à l’exploitation pour compléter l’aliment concentré. À la demande en fourrages pour l’élevage laitier se greffe la forte demande en fourrages pour l’élevage ovin.L’un des principaux obstacles à la production fourragère vient du climat qui provoque un déficit hydrique saisonnier. En zones littorales, ce déficit est plus restreint qu’en zone semi-aride. Cependant, les fortes chaleurs estivales constituent un frein à la croissance des plantes. À contrario, en hiver la douceur des températures permet la poursuite des productions fourragères. Les sols sont en général profonds. Un bémol, les superficies sont limitées et sont en régression du fait de l’absence d’une politique cohérente d’aménagement du territoire. Les zones semi-arides comprennent 7 millions d’hectares. Les surfaces fourragères comprennent essentiellement du foin de vesce-avoire, de l’orge grain et de la jachère pâturée. Les sols sont moins profonds. Leur faible taux en matières organiques du sol réduit leur fertilité et leur capacité de rétention d’eau. Le maïs ensilage constitue une ressource de choix en élevage laitier. Cependant, les forts besoins en eau limitent son extension. Il pourrait convenir dans les cas d’irrigation : kits d’aspersion, enrouleurs, goutte à goutte ou goutte à goutte enterré.

Le sorgho ensilé, une alternative au maïs ensilé
Beaucoup plus économe en eau, le sorgho s’avère un candidat de choix pour l’ensilage. Il présente des performances approchant celles du maïs ensilé (LEGARTO 2000).Des travaux menés en France, à Lusignan, montrent que les quantités journalières de lait produites par des vaches alimentées en maïs ensilé ou sorgho ensilé sont pratiquement identiques : 30 kg lait/j. Seule les quantités ingérées varient : 17 kg MS/j concernant le maïs contre 19,9 kg MS/j pour le sorgho (EMILE et al 2006).Par ailleurs, la diversité des variétés de sorgho permet également de réaliser des coupes en vert et d’assurer un affouragement durant la saison estivale.

Les céréales immatures, une option possible contre la sécheresse estivale
En zone semi-aride, l’étendue des superficies permet d’envisager l’exploitation de céréales immatures pour des fourrages sans trop handicaper la production de céréales. En effet, cela pourrait s’envisager sur les parcelles traditionnellement en jachère. En année sèche, il serait possible de convertir une partie des superficies emblavées en céréales, en foin ou en ensilage. Les céréales immatures permettent une régularité de rendement supérieure à tout autre fourrage en sec.
Lorsque la décision de conduire ces parcelles vers une récolte sous forme de fourrage est prise dès le semis, c’est toute une stratégie qui peut être alors mise en œuvre : choix de parcelles riches en mauvaises herbes afin de bénéficier de l’effet nettoyant pour la culture suivante, apport d’amendements organiques sans craindre un éventuel échaudage du fait d’une minéralisation brutale et d’un fort apport en azote, implantation en mode semis-direct sans désherbage total préalable. La technique de l’enrubannage convient bien à ce mode d’association. Il permet notamment la récolte de l’ensemble des folioles de la légumineuse, contrairement à ce qui est obtenu lors d’une récolte en foin. Les ensilages de céréales immatures présentent une valeur nutritive élevée. Aussi, Les associations de céréales et légumineuses sont particulièrement intéressantes. Elles améliorent la qualité des fourrages. Du fait de leur capacité de fixation de l’azote atmosphérique, les légumineuses contribuent à la nutrition azotée de la céréale. Outre la classique association vesce-avoine, on peut penser à des mélanges triticales-pois fourrager ou orge-pois fourragers. En Tunisie est testée l’association sulla-avoine. De telles associations profitent de la période hors déficit hydrique. Un choix variétal adéquat peut permettre une concordance de maturité des deux espèces et une implantation rapide avant le froid hivernal. Les foins récoltés permettent la constitution de réserves hivernales.La luzerne est une solution intéressante afin de valoriser les sols les plus profonds. La plante possède en effet un système racinaire puissant et profond. On lui choisira donc des parcelles lui permettant d’exprimer tout son potentiel.
Synthèse I. B.

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