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États-Unis : une nuit de violence à Baltimore

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De violents incidents ont éclaté dans la nuit de lundi à mardi, peu après les funérailles d’un jeune Noir décédé après son arrestation par la police. Le calme revenait progressivement à Baltimore dans la nuit de lundi à mardi, quelques incidents sporadiques clôturant une journée de violences qui ont éclaté peu après les funérailles d’un jeune Noir, décédé après son arrestation par la police. «La grande majorité de la ville est en train de se calmer lentement mais sûrement, à part quelques incendies de voitures et de feux de rue», a déclaré le chef de la police de Baltimore, Anthony Batts, lors d’une conférence de presse peu avant minuit (heure locale). Dès la fin des funérailles de Freddy Gray, des bandes de jeunes, essentiellement des lycéens qui venaient de sortir de l’école, ont pris à partie la police en lançant toute sorte de projectiles : briques, cailloux, bâtons, bouteilles…
Plusieurs supermarchés ont été pillés et incendiés, tout comme des voitures, y compris de la police. Devant des forces de l’ordre débordées, les autorités ont décidé d’appeler en renfort des milliers de policiers de la région ainsi que les soldats de la Garde nationale du Maryland. La maire de la ville, Stephanie Rawlings-Blake, a aussi annoncé l’instauration d’un couvre-feu mardi à partir de 22 heures (heure locale) jusqu’à 5 heures tous les jours pour une semaine. «Trop de gens ont passé des générations à bâtir cette ville pour qu’on la laisse détruire par des voyous», a-t-elle affirmé. Les violences, circonscrites dans un quartier du nord-ouest de la ville, ont fait 15 blessés parmi les policiers, dont 6 ont été grièvement touchés, a précisé Anthony Batts.

Attaques et vols
«Ils vont tous se remettre, mais ils ont été gravement blessés par les projectiles», a souligné le chef de la police. Plusieurs reporters ont également été attaqués et se sont fait voler du matériel. Vingt-sept personnes ont été arrêtées, mais la police a promis de passer au peigne fin les vidéos des caméras de sécurité et autres pour mettre la main sur les auteurs des violences. La garde nationale, qui est une force paramilitaire, va faire l’objet d’un déploiement «massif», a confirmé lors d’une autre conférence de presse le général de cette force, Linda Singh. Une partie des soldats était déjà en ville dans la nuit de lundi, a précisé le chef de la police, expliquant que ces renforts devaient servir essentiellement à monter la garde dans les zones sécurisées par la police de la ville. Un responsable de la police du Maryland a indiqué en outre que l’État avait requis jusqu’à 5 500 hommes supplémentaires en renfort. Le gouverneur du Maryland, Larry Hogan, avait déclaré un peu plus tôt l’état d’urgence «pour restaurer l’ordre» dans cette ville de 620 000 habitants située à une soixantaine de kilomètres de la capitale fédérale. Les violences ont éclaté juste après les funérailles de Freddie Gray, décédé après son interpellation musclée par la police, dont les pratiques sont régulièrement dénoncées, y compris par la maire. La ville a décidé de fermer toutes ses écoles mardi, selon une porte-parole, au risque de se retrouver avec de nombreux jeunes désoeuvrés et à nouveau prêts à en découdre. La police de Baltimore avait annoncé avoir reçu une «menace crédible» de gangs locaux qui auraient «noué un partenariat pour éliminer des policiers». Des émeutes similaires avaient éclaté l’été dernier à Ferguson (Missouri, centre), après la mort d’un jeune Noir non armé, tué par un policier blanc. D’autres incidents de même nature ont relancé le débat du racisme au sein de la police. Freddie Gray est décédé le 19 avril des suites d’une fracture des vertèbres cervicales une semaine après son interpellation à Baltimore, qui compte plusieurs quartiers sensibles. Ce décès est le dernier d’une série de bavures policières qui ont ravivé les tensions entre la communauté noire et les forces de l’ordre. La violence à Baltimore lundi soir contrastait avec le calme et la dignité de la cérémonie en hommage à Freddie Gray.
Quelque 3 000 personnes, famille, amis et anonymes, tous noirs, avaient rendu dans le calme un hommage mêlé de prières et de militantisme au jeune homme, qui reposait dans un cercueil blanc ouvert, entouré de gerbes de fleurs blanches dans l’église baptiste New Shiloh. La cérémonie a pris une tournure politique avec l’intervention de l’avocat de la famille, Billy Murphy, très applaudi : «Nous sommes ici pour Freddie Gray, mais aussi parce qu’il y a beaucoup de Freddie Gray.»

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