Rebond des prix pétroliers : la hausse conjoncturelle, selon des experts

Les cours du pétrole ont connu un nouveau rebondissement depuis vendredi dernier, pour atteindre le plus haut niveau d’augmentation depuis le début de l’année 2015. En effet, le prix du baril continue son ascension sur les marchés d’échanges mondiaux. Ainsi, pour la livraison de mars prochain, le Brent de la mer du Nord, référence de cotation du prix du pétrole algérien, valait en fin de journée de mardi, 56,02 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, soit en hausse de 1,27 dollars par rapport à son prix à la clôture de l’ICE de lundi dernier. Plus de sept mois après la dégringolade des marchés pétroliers mondiaux d’environ 60%, en raison notamment de la surabondance de la production et de la baisse de la demande, un nouveau sursaut vient d’être enregistré par le prix de l’or noir. Néanmoins, les analystes prévoient une hausse des prix à juste titre dans le court terme, où ils devraient se situer entre 50 et 70 dollars le baril, en raison d’une demande mondiale marquée par une baisse considérable. Ce rebondissement des prix de l’or noir est dû à la réduction d’investissement de grands groupes pétroliers mondiaux, activant dans l’exploration et la production du pétrole de schiste. La baisse de la valeur du dollar qui y va de facto, a également influé sur l’ascension enregistrée par les cours pétroliers. En effet, des géants pétroliers américains tels que Chevron, ExxonMobil, ConocoPhillips, comptent réduire leurs investissements, chiffrés en milliards de dollars, dans l’optique de maintenir le seuil de leurs bénéfices, engrangés par la production. Plus de 90 forages de sociétés américaines intervenantes dans l’exploration et l’exploitation du pétrole non conventionnel ont gelé leurs activités, en raison des coûts élevés que requiert la production des hydrocarbures de schiste. C’est le cas aussi de groupes européens tels que les britanniques BP et BG, le français Total ou encore l’anglo-néerlandais Royal Dutch Shell, qui ont jeté l’éponge quant à une partie de leur investissement, en raison de la chute des prix pétroliers. En conséquence, des petites et moyennes entreprises activant dans le même secteur, vont être impactées par ces mesures de coupes budgétaires, qui verront réduire leurs investissements en 2015, selon les indications des experts, d’environ un quart par rapport à 2014. Il va sans dire que cette situation profite plutôt à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) qui a préféré garder son volume de production aux dépens des prix. En effet, deux choix se présentaient pour l’OPEP. Il s’agit d’opter entre deux solutions, soit réduire la production pour revoir à la hausse les prix du pétrole, ou bien garder le volume productif en vue de préserver ses parts sur le marché pétrolier mondial. En effet, des pays membres de l’OPEP tel que l’Algérie, ont demandé à contrario, d’opter pour le premier choix afin de palier à la fluctuation des marchés pétroliers pendant que la demande connaît une diminution considérable. Toujours selon les spécialistes, cette hausse sensible des prix du pétrole n’est que conjoncturelle. Ils soutiennent qu’il faudra attendre des mois pour aboutir à un équilibre des cours pétroliers, dont le risque de chute au dessous de la fourchette de 50 et 70 dollars, n’est pas à écarter. Et pour cause, nombre d’experts indiquent que cette hypothèse s’explique par deux facteurs principaux. Primo : la demande ne peut pas réagir rapidement, du moins à court terme, à la baisse des prix pétroliers. Secundo le volume de production des États-Unis sera maintenu tant que les prix de production dépassent les coûts faramineux que présente l’exploration des hydrocarbures de schiste.
Farid Guellil