Accueil ACTUALITÉ Malgré leur interdiction, les pétards restent un marché lucratif

Malgré leur interdiction, les pétards restent un marché lucratif

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C’est dorénavant un rituel: chaque année, la célébration du Mawlid Ennabawi nourrit en Algérie un lucratif marché des produits pyrotechniques importés, en dépit d’une loi datant de 1963 qui en interdit l’usage et l’importation. Dans la basse Casbah d’Alger, en face de  »Djamaa » (mosquée) Ben Fares, il y a foule autour d’une centaine de vendeurs de produits pyrotechniques, des pétards, des feux de Bengale et autres fumigènes et serpentins. La fabrication, l’importation et la vente de pétards et autres produits pyrotechniques sont prohibées sur le territoire national. Le jet de pétards sur la voie publique est également interdit, stipule le décret 63-291. Cette interdiction n’inhibera pas les vendeurs qui ont transformé cet endroit en un véritable marché de gros d’exposer tous types de pétards de différents volume et qualité et souvent liés à l’intensité de l’explosion. Cette année, la nouveauté sera des pétards sous forme d’explosifs réels de couleur grise à raison de 500 DA l’unité. Les prix, quant à eux, sont fixés en fonction du volume. Ils oscillent entre 130 et 150 DA pour les produits conventionnels destinés aux enfants avec des boîtes de 60 unités contre 40 pour celles produisant deux explosions simultanées et 200 DA la boîte de 5 unités qui émettent des couleurs au moment de l’explosion.Les pétards de grand volume de marque chinoise sont cédés à plus de 500 DA jusqu’à 1000 DA contre 700 à 4 500 DA pour les autres produits pyrotechniques. Les étalages sont gérés par deux ou trois personnes, une chargée de négocier le prix au moment où les autres ont un oeil vigilant sur les produits exposés à la vente. Les négociations ont souvent lieu avec les personnes désirant acquérir une grosse quantité de pétards dans l’objectif de les revendre sur d’autres places d’autant plus que la place Djamaa Ben Fares est réputée désormais pour être un marché de gros pour pétards à l’approche de la fête du Mawlid Ennabawi Echarif. Certains parents préfèrent accompagner leurs enfants pour mieux contrôler leurs achats. Mohamed qui accompagnait son fils de 11 ans a indiqué avoir promis de lui acheter tous types de pétards pour peu qu’ils ne soient de gros volume. Un autre parent qui se rendait au marché des fruits et légumes a avoué qu’il n’était plus envisageable d’interdire aux enfants l’achat de pétards car la marchandise est exposée partout et qu’il était quasiment impossible de les surveiller en permanence. Le soir de la célébration de fête, les rues du quartier ressemblent à un véritable champ de bataille où le jet de pétards entre enfants s’avère le jeu favori, a-t-il déploré. Il s’est interrogé à ce propos, sur l’absence des services de contrôle seuls en mesure de procéder à la saisie de ces produits extrêmement dangereux. Le commerce des bougies, également de fabrication chinoise, a proliféré. Un large éventail de bougies aux couleurs et fragrances multiples est proposé par les vendeurs en majeure partie adolescents et enfants. La question reste cependant, posée sur la circulation de quantités aussi importantes de ces produits prohibés sur le marché national au point de créer un marché de gros au su et au vu des services spécialisés. La direction des Douanes avait annoncé que le contrôle des conteneurs au niveau du port d’Alger, effectué depuis le début de l’année à septembre dernier, a permis la saisie de 5 conteneurs en provenance de Chine chargés de tous types de pétards et produits pyrotechniques d’une valeur de plus de 13 milliards de DA.

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