La saison 4 de «Homeland», dont la diffusion s’est achevée aux Etats-Unis le 21 décembre, a été qualifiée d’absurde et insultante par l’ambassade à Washington du Pakistan offusquée de voir dans la série les services secrets du pays protéger un chef taliban. Le Pakistan est furieux du portrait du pays dressé dans la dernière saison de la série phare de Showtime «Homeland», dont la diffusion s’est terminée le 21 décembre aux Etats-Unis. Depuis l’ambassade du Pakistan à Washington, un porte-parole a accusé la série de calomnies, l’a qualifiée d’absurde et d’insultante pour le peuple pakistanais. L’ambassade n’apprécie pas l’image chaotique d’Islamabad montrée, selon le porte-parole, par la série. Ce dernier pointe également du doigt la mauvaise utilisation de la langue ourdou et le fait qu’«Homeland» explique que l’agence de renseignement pakistanaise aide les talibans. «Un peu de recherche n’aurait pas fait de mal» aux producteurs de la série, a lancé Nadeem Hotiana, interviewé par le New York Post.
D’après «Homeland», le Pakistan aide les talibans
Diffusée depuis octobre 2011 sur la chaîne Showtime, la série évoque les aventures de Carrie Mathison (incarnée par Claire Danes), Saul Berenson ou Peter Quinn, tous agents de la CIA. Durant trois saisons, le scénario a été consacré au retour sur le sol américain d’un otage, Nicolas Brody, détenu en Afghanistan par Al-Qaïda, avec une grande question : a-t-il été retourné ? Sa personnalité et celle de Carrie Mathison, bipolaire, passionnent des millions de téléspectateurs à chaque épisode.
Mais depuis la saison 4, nouveaux ordres pour Carrie Mathison, envoyée par la CIA à Islamabad (Pakistan) afin de traquer un chef terroriste, Hassan Haqqani. Sur place, elle se rendra compte que ce chef taliban bénéficie d’une grande aide de la part de l’ISI, l’agence de renseignement pakistanaise. Et c’est bien sur ce point que le Pakistan tique. «Insinuer qu’une agence du renseignement du Pakistan est complice avec une organisation terroriste au détriment d’innocents civils pakistanais n’est pas seulement absurde mais est aussi une insulte aux sacrifices de milliers de pakistanais impliqués dans la guerre contre le terrorisme», explique une autre source, citée par le New York Post.
Mauvaise image et mauvais langage
Le porte-parole de l’ambassade pakistanaise de Washington a même expliqué que les producteurs de la série avaient été informés de ces plaintes mais qu’il n’y avait eu aucun retour. «Calomnier un pays qui a été un partenaire proche et un allié des Etats-Unis dessert les intérêts de sécurité aux Etats-Unis mais également les Américains eux-mêmes», explique Nadeem Hotiana. Selon lui, «Homeland» saccage l’image de la capitale Islamabad, décrite comme «un enfer crasseux, où l’on ne trouve que des fusillades, bombes et des cadavres». «Islamabad est une ville pittoresque, paisible avec de beaux paysages», répond le diplomate, qui accuse enfin la série de dénaturer la langue des Pakistanais, l’ourdou.
«Les Pakistanais parlent anglais comme les Américains. Et quand ils parlent l’ourdou, l’accent n’est pas du tout le bon. Les connotations de certains mots en ourdou sont hors de propos», conclut le porte-parole de l’ambassade pakistanaise, qui, s’il le pouvait, n’accorderait donc pas de vote à «Homeland» pour la prochaine cérémonie des «Grammy Awards», en février prochain.