Par Mâalem Abdelyakine
Il y a des moments dans l’histoire, où chacun de nous est appelé à déclarer quelle est sa position. Avec toutes ces crises sociétales, qui secouent le monde d’aujourd’hui, nous croyons que l’un de ces moments est venu. En effet, il va sans dire que les motifs de la colère des gens ne manquent pas, et des centaines de grandes villes et petites, à travers le monde, la voix des gens ordinaires s’est élevée, et leurs demandes se sont clairement exprimées: ils veulent que les humains soient placés au centre des systèmes économiques et politiques, et qu’une opportunité pour participer, véritablement, aux affaires publiques leur soit donnée, que leur vie soit empreinte de dignité, à l’abri de la peur et du besoin. Fait remarquable, même les plus grandes démocraties sont secouées par des manifestations, revendiquant plus de justice, plus de dignité, et que ce vent de liberté souffle, finalement, sur les villes du monde entier. Cela est vrai, aussi, que les brindilles sèches de la répression, de la privation, de l’exclusion et de la violence s’étaient accumulées pendant des années dans certaines régions du monde, et les régimes autoritaires ont opté pour des politiques destructrices, dictées par leurs intérêts égoïstes, et qui encourageaient la répression, l’impunité et autres conflits. Cette myopie politique perdure, malheureusement, dans certains pays du Nord et du Sud, où les dirigeants semblent avoir oublié que les soins de santé, l’éducation, le logement et une administration équitable de la justice ne sont pas à vendre à un petit nombre, mais plutôt des droits auxquels tous peuvent prétendre, sans discrimination. Quand la Déclaration universelle des droits de l’Homme a été adoptée, le 10 décembre 1948, ses auteurs ont averti qu’il est essentiel que les droits de l’Homme soient protégés par un régime de droit pour que l’Homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l’oppression. La Déclaration a énoncé les droits nécessaires à une vie menée dans la dignité, à l’abri de la peur et du besoin, depuis les soins de santé, l’éducation, le logement, jusqu’à la participation politique, et une justice équitable. Elle affirme que ces droits sont le bien commun de tous, en tout lieu et sans discrimination. Aujourd’hui, dans les rues des grandes villes, les gens revendiquent ces engagements et leurs demandes se déversent, en direct, sur les médias du monde entier, en temps réel. Il n’est simplement plus possible de les ignorer. Pour cela, les gouvernants doivent s’en inspirer en infléchissant, radicalement, leurs politiques dans le sens d’une solide intégration des droits de l’Homme dans l’économie et la coopération pour le développement et le bien-être de tous, pour que le concept des droits de l’Homme ne soit pas un vain mot…
M. A.