Accueil MONDE Poutine-Porochenko, les négociations accouchent d’une souris

Poutine-Porochenko, les négociations accouchent d’une souris

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Les présidents russe et ukrainien se sont entretenus en tête à tête, mardi, pendant plus de deux heures. Aucune avancée concrète pour une fin du conflit dans l’est de l’Ukraine n’a été enregistrée. Les pourparlers entre les présidents russe et ukrainien se sont terminés, mercredi à Minsk, sans grandes avancées concrètes pour une fin du conflit dans l’est de l’Ukraine, Vladimir Poutine minimisant la capture de soldats russes en territoire ukrainien. Petro Porochenko et Vladimir Poutine se sont entretenus en tête-à-tête mardi pendant plus de deux heures, en marge d’un sommet régional dans la capitale de Biélorussie où étaient également présents des dirigeants de l’Union européenne. Petro Porochenko a évoqué des discussions «difficiles» et «quelques résultats», mais qui semblent insuffisants pour mettre fin au conflit meurtrier qui dure depuis plus de quatre mois entre rebelles pro-russes et forces gouvernementales dans l’est de l’Ukraine. Le président russe a, pour sa part, déclaré que la Russie était prête à «tout faire» pour le processus de paix en Ukraine. Vladimir Poutine a toutefois minimisé les protestations de Kiev après la capture de dix soldats russes en territoire ukrainien, une incursion qui est arrivée selon Moscou «par accident».

«Pas d’information» (V. Poutine)
«Je n’ai pas reçu d’informations de la part du ministère (russe) de la Défense. Mais d’après ce que j’ai entendu, ils patrouillaient à la frontière et ont pu se retrouver sur le territoire ukrainien», a déclaré l’homme fort du Kremlin, rappelant que des soldats ukrainiens avaient par le passé également franchi la frontière pour se retrouver en Russie. «Il n’y a jamais eu aucun problème et j’espère qu’il n’y aura aucun problème avec l’Ukraine cette fois-ci», a-t-il lancé. Petro Porochenko a pour sa part demandé des «actions concrètes» et évoqué une «feuille de route» pour un plan de paix destiné à mettre fin aux affrontements, qui ont déjà provoqué la mort de plus de 2 200 personnes en quatre mois. Il a affirmé que ce plan était soutenu par toutes les parties présentes à Minsk «sans exception».
Quelques heures avant la rencontre, Kiev a diffusé des interrogatoires filmés de soldats russes capturés en Ukraine. L’un d’eux a expliqué qu’il pensait dans un premier temps participer à des «manoeuvres» pour lesquelles on leur avait demandé de couvrir de peinture blanche les numéros de leurs véhicules. Il a déclaré s’être rendu compte que l’Ukraine et la Russie étaient en guerre quand son blindé a été bombardé. Il était impossible de savoir dans quelles conditions ces soldats ont été interrogés.

Démenti russe
«Ils ont traversé la frontière probablement par accident, dans une zone non signalisée et non gardée», a indiqué aux agences russes une source au ministère russe de la Défense. L’armée ukrainienne accuse régulièrement la Russie d’incursion sur son territoire et de fournir armes et combattants aux insurgés pro-russes, ce que Moscou a toujours démenti. Sur le terrain, un nouveau front s’est ouvert près de la frontière russe dans la ville côtière de Novoazovsk (Sud-Est), où de violents combats se déroulaient mardi. La veille, l’armée ukrainienne a affirmé avoir stoppé une colonne de blindés venue de Russie dans ce secteur. Kiev a également affirmé que des hélicoptères de l’armée russe avaient attaqué une position des gardes-frontières ukrainiens plus au nord, tuant quatre soldats. L’armée ukrainienne a annoncé 12 morts dans ses rangs en 24 heures. Les rebelles pro-russes ont annoncé avoir lancé une contre-offensive au sud de leur bastion de Donetsk dans ce qui semble être une tentative de prendre l’armée ukrainienne en tenaille. Le «Premier ministre» séparatiste Alexandre Zakhartchenko a également déclaré mardi que les rebelles n’accepteraient aucun «faux» cessez-le-feu de la part des autorités de Kiev. À Donetsk, bastion des insurgés pro-russes assiégé par l’armée, trois civils ont été tués dans les bombardements, selon les autorités locales.

Accord avec l’UE
Les chefs d’État russe et ukrainien ont également abordé à Minsk les problèmes liés à l’accord d’association signé entre Kiev et l’Union européenne, qui est vu d’un très mauvais oeil par Moscou. La décision du précédent gouvernement ukrainien pro-russe de suspendre cet accord a déclenché une vague de contestation pro-européenne sans précédent qui s’est soldée dans un bain de sang à Kiev, auquel a succédé l’annexion de la Crimée par la Russie en mars et une insurrection armée pro-russe dans l’Est. Vladimir Poutine a affirmé que la Russie et l’Ukraine avaient accepté de redémarrer les pourparlers à propos de la question des livraisons de gaz. Moscou a fermé le robinet du gaz à l’Ukraine en juin en raison d’impayés et de désaccords sur le prix. Le président russe a également déclaré avoir obtenu un «accord» avec Petro Porochenko sur l’envoi d’une aide humanitaire russe dans l’est de l’Ukraine. Moscou a placé lundi Kiev devant la perspective d’une nouvelle démonstration de force en annonçant l’envoi «dès cette semaine» d’un nouveau convoi humanitaire, quelques jours après l’entrée en territoire ukrainien d’un premier convoi sans l’autorisation de Kiev.

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