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L’État balise les fatwas

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L’Algérie, qui a combattu, au prix du sang, le terrorisme et son idéologie radicale et extrémiste qui, au nom d’un Islam d’essence tolérante dont ils ont perverti les percepts pour justifier leurs crimes et répandre leur haine parmi la société algérienne à des fins politiques, ne peut pas laisser les charlatans de la religion décider ce qui est « halal (permis) » et ce qui ne l’est pas « haram (illicite). » Si l’État arrive à canaliser le prêche des imams dans les mosquées en l’orientant vers la promotion de la tolérance, de la pitié, de la solidarité et de la cohésion sociale, les espaces virtuels profitent aux promoteurs du discours radical. Il s’agit notamment des réseaux sociaux qui ont permis l’émergence de « prédicateurs » d’un type nouveau et lesquels prêchent un discours étranger au référent religieux national et aux valeurs de la société algérienne. Pour faire face à cette nébuleuse, l’État a mis en place dispositif de « veille et d’action » dont notre ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmehdi, a explicité les mesures. Intervenant jeudi à l’Assemblée populaire nationale lors d’une séance de questions/réponses, le premier responsable du secteur a évoqué un souci de mettre le référent religieux national à l’abri de l’exploitation des charlatans. Autrement dit, l’État vise à contrer les fatwas intruses qui pullulent l’espace numérique. Il était ainsi question de la création d’une commission ministérielle de la fatwa. Celle-ci est composée d’un certain nombre d’oulémas et de cheikhs qui, eux, sont habilités à dire ce qui est conforme et ce qui ne l’est pas aux yeux du culte musulman. Les citoyens doivent savoir que c’est la seule instance mandatée pour émettre des fatwas de façon officielle et qui tient compte de la dimension religieuse nationale. En plus de transmettre des rapports périodiques au ministère de tutelle, celle-ci émet aussi des fatwas à titre individuel, et ce, par le biais des imams muftis dans les mosquées. Comme elle désigne aussi des secrétaires généraux et des membres des conseils scientifiques à travers les wilayas, en plus décider de mesures juridiques à l’encontre de toute personne coupable d’avoir porté atteinte au référent religieux national. Au niveau de la tutelle, le ministère se charge de veiller sur le traitement de toutes les infractions en privilégiant le dialogue et les conseils scientifiques, avant de prendre les mesures appropriées en cas de persistance des violations.

Farid Guellil

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