Le sujet est existentiel. Il ne faut surtout pas se voiler la face et faire comme si le problème n’existait pas. Il s’agit de la protection de nos écoliers, c’est-à-dire de nos enfants, c’est-à-dire aussi de l’avenir du pays. La politique menée pour les protéger contre le danger des drogues comporte trois phases. La première concerne la prévention qui consiste à sécuriser fortement les abords des établissements scolaires. La seconde s’articule autour du dépistage qui ne doit pas être confondue avec la prévention. Enfin la troisième étape est celle de la prise en charge médico-sociale. Dans le détail, la sécurité des établissements scolaires ne se limite pas au portail de l’école. Le rayon d’action s’étale plus loin. En incluant les commerces et cafés environnants. La lutte contre les trafiquants de drogue revient aux policiers et aux gendarmes. Sauf que leur efficacité serait portée à son maximum avec la participation effective des parents d’élèves et des enseignants ou de manière plus générale de tous les citoyens. Au début de ce mois, le ministre de l’Éducation avait annoncé la mise en place d’une ligne verte dédiée aux signalements de tout ce qui a trait à la drogue (trafics et consommations). En attendant, les numéros d’appels : le 1055 pour la gendarmerie et le 1548 pour la police, peuvent être utilisés. La participation des parents est plus qu’acquise puisqu’il s’agit de leurs enfants. De ce qu’ils ont de plus cher. Celle des enseignants est également plus que souhaitée. D’autant que la protection des lanceurs d’alerte est assurée (confidentialité de l’identité, anonymat, …) par la loi. De plus, « des intéressements pécuniaires » sont prévus (Art. 35 bis 1 de la loi n° 25-03 du 1er juillet 2025) pour ceux qui dénoncent les trafiquants. Le deuxième volet de la politique, mise en œuvre contre le fléau de la drogue, est le dépistage. Lundi dernier, les ministres de l’Éducation, Mohamed Seghir Saâdaoui et celui de la Santé, Mohamed Esseddik Aït Messaoudène, ont installé « une commission multisectorielle chargée d’élaborer une feuille de route nationale pour le dépistage de l’usage de stupéfiants et de substances psychotropes dans les établissements d’éducation, d’enseignement et de formation ». Celle-ci est composée des représentants de presque tous les ministères ainsi que des membres de la société civile et, bien évidemment, des services de sécurité. La troisième étape étant « la prise en charge thérapeutique et psychologique conforme à la loi, garantissant, par la même, la continuité du parcours scolaire de l’enfant ». La multiplication des moyens de lutte contre la drogue, notamment en milieu scolaire, s’explique par les quantités de stupéfiants que les trafiquants déversent sur notre pays. En ciblant les écoliers, les criminels utilisent l’arme de la drogue avec l’objectif « de porter atteinte à la sécurité nationale ou de créer un climat d’insécurité et de trouble à l’ordre et à la sécurité publics ». C’est pourquoi les condamnations peuvent aller jusqu’à la peine de mort !
Zouhir Mebarki










































